-"Maman!"
Sa chevelure ébène virevolta dans l'air alors qu'elle accourut vers moi, les yeux larmoyants. M'abaissant à sa hauteur, je la serrais de toutes mes forces respirant son doux parfum que je croyais ne plus jamais sentir. Prenant son visage en coupe, je déposais un long baiser sur son front sachant pertinemment que je l'aurais pu perdre aujourd'hui pour ensuite parsemer son visage de baisers en la voyant vivante.
-"Ma puce," lui dis-je alors que ses petites mains entourèrent mon cou s'y accrochant désespérément tel un noyé à sa bouée de sauvetage avant que je la relevais pour la prendre dans mes bras, l'enserrant de toutes mes forces.
-"Maman, où .. Où est Amalia?" me demanda l'aîné de mes filles en reniflant, les yeux rougis en cherchant vainement sa soeur.
Mon coeur se comprima dans ma poitrine à l'entente de sa voix triste. Son corps continua davantage à trembler tandis qu'elle continuait à pleurer à chaudes larmes dans mes bras ne voyant plus sa soeur. Les larmes jaillirent du coin de mes yeux pourtant je ne lui montrais point ma faiblesse réalisant que ma meilleure amie et ma fille étaient entre la vie et la mort.
Impuissante devant ce désastre, je berçais lentement Amélie qui finit par cesser de pleurer, tombant de fatigue dans mes bras après cette matinée inoubliable. Caressant ses cheveux soyeux, je lui murmurais à l'oreille tout mon amour lorsque ses spasmes reprenaient de plus belle.
Brièvement, je fermais les yeux, la gorge serrée en comprenant que j'étais coincée désormais. Mon choix était déjà fait. Et ça depuis que le docteur m'avait annoncé l'ultime solution. C'était soit revoir Connors ou laisser ma fille mourir.
Le revoir me fit déglutir avec peine après cinq longues années alors que j'avais depuis toutes ses années essayé de me défaire de lui. Mais, on dirait que tout venait de tomber à l'eau. Sachant ma fille dans cet état me fit perdre mon sang-froid. L'idée de retrouver Conrad pour le faire payé trottait dans ma tête mais la santé d'Amalia passait avant tout le reste. Toutefois, je me sentis impuissante. Et si Connors ne voulait pas m'aider ou bien même qu'il se moquerait à nouveau de moi comme il l'avait fait autrefois?
Je n'eus guère le temps d'y songer davantage qu'une infirmière se présenta devant moi, un sourire compatissant me disant que tout allait bien alors que ça ne serait peut être pas le cas.
-"Cesse d'être défaitiste, Becca," me sermonnais-je durement réalisant que je devais très bientôt affronter mes anciens démons que je croyais définitivement enterrer depuis bien longtemps mais qui néanmoins s'avérait à être faux.
-"Mademoiselle Wallace?" fit-elle voulant prendre Amélie dans ses bras tandis que je restais en garde contre elle, ne voulant point lâcher ma fille depuis l'accident. -"Il serait préférable de me la laisser si vous voulez voir Amalia seule sinon ce serait un autre choc pour votre fille de voir sa soeur dans cet état," me conseilla-t-elle en me tendant ses bras.
Me montrant coopérative, je dénouais lentement les doigts d'Amélie autour de mon cou afin que l'infirmière pût la tenir.
-"Ma fille est dans quelle chambre?" lui demandai-je, une boule au niveau de ma gorge.
-"La 208 et celle de Aurora Edwige s'est la 316," m'avoua-t-elle en berçant ma fille qui dormait déjà à poings fermés.
Nerveusement, je triturais mes doigts prenant l'ascenseur pour arriver dans un couloir tellement silencieux que je frémis. Les regards éteints de certains me firent de la peine. Une peine incommensurable. Comment arrivons-nous à vivre en perdant un être cher? J'ignorais la réponse et ne voulais point le savoir.
Tristesses, larmes et cris furent dédiés à ce couloir. La mort y régnait que je commençais à craindre le pire. Voyant la chambre 208, je l'ouvris aussitôt. Mon cri mourut dans l'air rejoignant les autres parents qui eux aussi pleuraient.
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Impardonnable Tome Deux
ChickLitOn a tous un passé qu'on aimerait oublier. Peut importe le temps qu'il faudra, certaines séquelles prennent du temps pour guerir. Et c'est le cas de Rebecca. Cinq longues années se sont écoulées depuis cette nuit fatidique. Cinq longues années se...