Impardonnable Tome Deux

Chapitre 32

La douleur aiguë dans ma poitrine me dissuada de me relever. L'horreur se peignit sur mon visage à ce simple constat. Ce dernier fut comme me planter un poignard à mon coeur. Alors, tout ce temps, j'avais vraisemblablement vécu dans le mensonge.

Au fond de moi, je savais que j'étais à nouveau plongée dans cette spirale infernale dès que les frères Hadès revinrent dans ma vie. Toutefois, cette partie sombre, ce doute sur la paternité de mes filles ne m'avaient jamais effleuré l'esprit. Je ne m'étais même pas posée cette question!

Qui était le père de mes filles?

Ça avait été toujours Connors. Le seul et surtout le dernier homme à m'avoir touché, à m'avoir fait gouté ce doux sentiment d'amour, à m'avoir appris une autre définition du verbe aimer et avait vénéré mon corps les quelques nuits que nous avions passé ensemble dans son appartement. Néanmoins, cela aussi n'était qu'une illusion une fois de plus. 

Connors n'était peut être pas le père de mes filles. Après tout, il n'était plus le seul à avoir plié mon corps à ses désirs malgré que son frère avait utilisé une méthode des plus sournoises et machiavéliques à mon égard.

Mais pouvait-il être cependant le père d'Amalia et d'Amélie après qu'il m'avait... qu'il m'avait violé? Que cette nuit qui continuait à me hanter serait à ce point mémorable et persisterait à me tourmenter encore aujourd'hui jusqu'à me retrouver plaqué contre un mur, avec aucune possibilité de changer mon destin et qu'un test d'ADN pourrait tout changer et chambouler ma vie!

Je sentis mon univers se basculer encore une fois. Il prenait une tournure terrifiante. J'ignorais qui était le père biologique de mes deux filles et cette soudaine vérité me fit terriblement peur.

Et si...

-"Connors?" l'appelais-je, submergée par d'ignobles souvenirs, priant intérieurement qu'il pourrait me réconforter et éteindre mes doutes, que j'étais paniquée pour rien.

Néanmoins, il ne me répondit pas. Ses yeux bleus se voilèrent de tristesse tout comme les miens lorsqu'il arrima son regard au mien. Aucune parole était nécessaire pour traduire ce que ses aigues-marines me disaient. Je n'avais pas besoin de l'entendre de sa bouche. Le silence était déjà suffisant. Ce silence alourdissant, empli de sens, confirma mes pires craintes à mon plus grand malheur.

-"Non!"

Ma main se posa automatiquement sur ma bouche, un haut le coeur m'empêchant de parler tandis que mon corps se recouvrit de tremblements, les larmes brouillant ma vue, les spasmes m'empêchant de respirer normalement.

Alors, il serait peut être le père de mes filles!

Non!

Je ne voulais pas y croire!

Pas à ça!

Ça ne pouvait pas être vrai! Conrad ne pouvait pas l'être! Je devais certainement faire un cauchemar.  Oui, c'était sûrement ça! J'allais bientôt me réveiller. Conrad n'était et ne pouvait pas être le père de mes filles.

Pourtant, dès que mes yeux s'ancrèrent à ces aigues-marines rougis, je sus du tréfonds de mon âme que malheureusement ce n'était point un cauchemar. Connors se tut, le visage déformé par une tristesse sans nom. 

-"Dis moi que c'est faux," le priais-je, secouant imperceptiblement la tête. -"Je t'en supplies. Il ne peut pas être leur..." 

Son doigt se posa sur mes lèvres, m'intimant de me taire immédiatement alors que mes yeux gris s'écarquillèrent perdus. Son regard devint doux malgré les larmes y avaient fait leur demeure. Un sourire sincère se peignit sur son visage me rassurant subitement.