Chapitre 67

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Le cruel destin qui s'ouvrait à moi avait ma mort au bout de ce long chemin.

Tôt ou tard, j'allais certes mourir mais je n'avais jamais cru que cela se passerait de la sorte.

Me voilà piégée.

Capturée, pour dire vrai.

Les chances étaient minces pour m'enfuir et le pire fut que mes crampes au ventre s'ajoutaient à mon malheur.

Affaiblie, je fermais brièvement les yeux, les douleurs s'intensifiant.

Le soleil s'était déjà couché depuis bien longtemps amenuisant mes espoirs de revoir un jour Connors. Certes, cela ne faisait même pas une journée que j'étais leur captive pourtant les heures s'éternisaient et ma peur ne fit que s'accroître.

Jetant un brin coup d'œil à l'horloge, je compris que dans quelques heures, nous serons baigné dans le noir des plus complets. Il était déjà dix neuf heures et toujours aucun signe de Connors.

Ma détermination pourtant demeurait intact.

Je pourrais bien m'échapper pendant la nuit. C'était ma seule et unique chance même si cette dernière me paraissait mince, n'étant point familier à mon environnement.

Cependant, en aucun cas, je voulais devenir simple spectatrice de ma vie, surtout après avoir compris les projets meurtriers d'Elena. Me garder en vie n'avait jamais été son objectif et mes filles étaient aussi en danger.

-"Mieux vaut m'échapper ce soir," pensais-je.

Il fallait agir vite mais surtout prudemment.

Les yeux de sphinx de mes geôliers me poursuivaient malheureusement.

Je sentais leur regards intenses peser sur moi.

Chaque froncement de cils tout comme chaque geste me valurent des regards circonspects.

-"Bon sang, Becca? Dans quel guêpier, m'étais-je retrouvée?" ne pouvais-je me demander.

Attendre sagement Connors était impossible.

Comment pourrait-il nous retrouver au fin fond de nulle part?

Si Conrad demeurait imprévisible,  Elena, contrairement à lui, était un monstre calculateur et machiavélique. J'avais perçu ses projets et cela me glaçais le sang.

Une aura noire et menaçante, non meurtrière, plutôt, rodait autour d'elle à me retourner l'estomac.

Comprenant que je devais user de la nuit comme unique échappatoire, j'assemblais le peu de courage qui me restait.

-"Je peux aller aux toilettes?" leur demandais-je, mon plan élaboré déjà en tête déterminée à l'accomplir jusqu'au bout, coûte que coûte.

-"Fais toi dessus,"

La réplique sèche d'Elena lui valut un regard noir de Conrad.

-"Je dois y aller. C'est urgent," répliquais-je me contorsionnant sur le sol tentant de paraître convaincante sous leurs yeux scrutateurs et sceptiques.

Conrad finit par soupirer puis se leva finalement. S'agenouillant à ma hauteur, ses doigts froids rencontrèrent subitement mon menton relevant ma tête, arrimant mes yeux aux siens étincelant étrangement.

Ses aigues-marines identiques à ceux de son frère me jaugèrent avec  insistance comme s'il tentait de me percer à jour, lisant mon âme afin de se convaincre que je disais la vérité.

-"Tu peux y aller mais gare à toi si tu essaies de t'enfuir," m'avertit Conrad, ses yeux baignés d'une lueur presque malsaine que je déglutis avec peine.

Impardonnable Tome DeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant