Chapitre 7

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-"Non, Mademoiselle. Il est interdit de laisser entré toutes personnes qui ne se trouvent pas sur la liste d'invités," m'avertit une fois de plus le garde du corps posté devant le manoir de la famille Hadès.

Mes poings se serrèrent impuissantes alors que je sentis mes dernières forces m'abandonner. Je connaissais ce refrain par coeur à force que ces gardes du corps me l'avaient répété plusieurs fois que j'en avais perdu le compte aujourd'hui.

On était lundi! Bon sang! Il ne restait que deux jours pour le mariage et ça faisait désormais deux longs jours que ma fille attendait sa transfusion mais comment pourrais-je terminer ma mission si on m'interdisait de revoir Connors!

-"Je vous en supplie, c'est une question de vie ou de mort," répétais-je pour la centième fois devant ce visage froid où aucune émotion y était inscrit.

Perdant patience, je m'éloignais de ce manoir, ne sachant plus quoi faire maintenant. Regardant le trottoir, les larmes commencèrent à jaillir sans que je pus les retenir pour s'écraser lamentablement sur mes joues que j'essuyais d'une main fébrile. Le temps me faisait défaut. J'ignorais largement combien de temps il me restait pourtant la voix du Docteur Benson résonnait continuellement dans ma tête, m'avertissant que plus je tarderais plus les séquelles seraient graves, peut être même irréparables.

J'avais vraiment tout tenter afin de le revoir. Néanmoins, tous mes efforts furent infructueux. Connors avait changé de numéro et quand je pus enfin l'avoir. C'était soit le répondeur ou bien Rosalie dont l'arrogance et le ton dédaigneux n'avaient point changé qui m'avait répondu. Elle n'avait point changé. Même pas un poil!

Scrutant ma montre, je pris une profonde inspiration prête pour cette fois grimper ce mur. Car hurler le nom de l'aîné de la famille Hadès n'avait servi à rien. Mon but n'était pas de ruiner son mariage mais plutôt sauver ma fille quitte à subir le courroux de Rosalie ou bien les moqueries et cette voix mesquine de Connors qui m'avait détruit cinq ans plus tôt. Afin d'être plus simple, j'étais prête à tout pour sauver ma fille.

-"Courage, Becca! Fais le pour Amalia," m'encourageais-je alors que je regardais le mur qui faisait plusieurs mètres de haut que j'eus un torticolis.

Prenant enfin mon courage à deux mains, me remerciant intérieurement d'avoir opté pour une fois pour des Adidas ou lieu de mes escarpins, je grimpais le mur. Du moins, je donnais le meilleur de moi même afin de le franchir toutefois comme j'aurais du m'y attendre, ce fut une défaite de plus à ajouter dans ma longue liste.

À force de m'accrocher aux briques, je finissais toujours par retomber que je criais au final ma rage.

-"Mais pourquoi, mais pourquoi, à moi!" hurlais-je à bout de souffle au bord du rouleau.

Toutes mes tentatives s'avéraient à être des échecs désastreuses. Je faillis une fois de plus. Non, une fois de trop, je dirais, à ma promesse. Lorsque j'avais décidé de prendre le jet, j'avais préparé en un éclair une valise pensant à cet instant que ce serait qu'une histoire d'un jour au lieu de deux et qui me prouvait aujourd'hui que cela durerait pour un long moment si je comptais rien faire pour y changer.

Je me souvenais de ma dernière visite à l'hôpital avant de prendre le jet, gardant dans ma tête l'image de ma fille étendue sur un lit presque inerte, le visage tellement blanc que je promis de retourner le plus tôt possible puis renouvelais cette promesse à ma meilleure amie et à Amélie qui commençait déjà à me soupçonner en voyant ma valise.

-"Pourquoi pars-tu maman?" m'avait-elle demandé inquiète.

Son regard tellement semblable à celui de son père me fit frémir sachant au fond de moi que j'allais bientôt le revoir et cette fois ce ne serait point un coup de foudre comme au restaurant qui m'accueillerait mais plutôt sa fureur, chose certes que je craignais d'affronter cependant j'étais prête à braver vent et marées pour sauver ma fille. Rien que pour la revoir, entendre le doux son de sa voix me réveiller dès qu'elle faisait un cauchemar ou bien quand elle dessinait sur les murs en utilisant mon rouge à lèvres.

Impardonnable Tome DeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant