Impardonnable Tome Deux

Chapitre 33

-"Que faites-vous ici?" demandais-je en même temps que Connors, malgré que ce dernier avait utilisé un ton plus dur que le mien me faisant frissonner car l'intonation de sa voix était presque menaçante. 

Cette visite impromptue ne le plaisait guère tout comme moi. Il se retourna vers moi, un sourire désolé sur son visage avant de confronter sa mère qui nous fixait d'un œil mauvais, moi en particulier. Son regard ne me quitta pas, me scrutant intensément comme si j'étais un fléau, un pestiféré,  pour sa famille Et la haine qui régnait dans ses yeux bleus, semblables à ceux de ses deux fils ne fit qu'accroître mon désir de la chasser de ma maison qu'importe les moyens! Après tout, elle était chez moi et n'avait aucun droit de me manquer de respect. Son regard était déjà suffisant! Je n'allais surtout pas la laisser m'insulter comme elle l'avait jadis fait au manoir.

Bon sang!

N'aurais-je jamais le droit à un minimum de répit?

On dirait bien que non.

Pire, on dirait que l'univers complotait contre moi! Avec le doute sur la véritable identité du père de mes filles et cette visite des plus inattendues et présage de mauvaise augure, cela ne fit que confirmer ma théorie qu'aucune force surnaturelle n'était de mon côté mais par dessus tout que le nom Hadès me porterait toujours malheur. Ce nom me persécutait, me suivait comme mon ombre! Dans les yeux de Connors, j'y voyais un bonheur toutefois dès que je vis son frère jumeau ou bien leur mère, j'y voyais ma décente en enfer et que rien ni personne pouvait me sauver.

Descendant les dernières marches de l'escalier, je fixais Rosalie, lui lançant le même regard hautain empli de dédain qu'elle m'accueillit en signe de bienvenue dans ma propre demeure!

-"Calme toi, Becca," murmurais-je afin de me contrôler au lieu de lui faire ravalé ses bijoux et son arrogance démesurée.

Et dire qu'elle était devant ma porte, elle ne manquait pas de culot, cette dernière en me toisant de la sorte. Toujours élégamment vêtue avec sa parure et ses diamants, elle avança afin d'entrer mais heureusement Connors l'en empêcha aussitôt, la laissant devant le palier.

-"Que fais-tu ici, Rosalie?" répéta de nouveau Connors d'une voix lassée comme s'il s'attendait à ce que sa mère se pointa devant ma porte aujourd'hui.

-"Ce que je fais! Tu as tout laissé, ton mariage, l'entreprise et même ton petit frère pour être ici, avec cette femme sournoise qui ne veut que nous voler! Que t'arrives-tu, mon fils?" se plaignit Rosalie, la main sur son front. -"As-tu déjà tout oublié?"

-"Elle avait bien répété son scénario," pensais-je en observant ses gestes théâtrales, trop superflues.

Soupirant, Connors me lança un regard réconfortant me dissuadant de sortir mes griffes alors que je fus derrière lui, aux aguets.

-"Si tu es ici pour me faire la morale, sache que tu es la dernière personne sur terre à pouvoir me sermonner, Rosalie. Et ne t'inquiète pas pour l'entreprise, j'ai tout expliqué à père et cela ne le dérange en aucun cas. Au contraire, il veut rencontrer ses petites-filles,"

-"Mais tu oublies Conrad! Il a passé sa nuit en prison. Tu n'as même pas daigné appeler les avocats pour le sortir de là! Tu as préféré rester avec cette femme," déclara Rosalie en me lançant un regard dur tout en me pointant du doigt comme une moins que rien.

Trop, c'en fut trop!

-"Vous oubliez que votre fils a pénétré dans ma maison au beau milieu de la nuit. Il ne mérite que ce qu'il a semé. Cessez de lui trouver des excuses alors que ce qu'il m'a fait est impardonnable!" répliquais-je, le souffle court, tentant vainement de contrôler mes tremblements. -"Sortez de ma maison maintenant si vous ne voulez pas le rejoindre!" la menaçais-je, à bout, les poings serrés.