Un silence de mort m'accueillit aussitôt après ma demande.
Le brouhaha s'était immédiatement estompé laissant place à un silence des plus glaçant. Un long frisson d'appréhension parcourut mon corps devant leurs réactions qui me fit froncer les sourcils. Ni le père ni le fils ne me répondit accroissant mon malaise. Moi qui croyait qu'enfin nous étions arrivés à la fin de toute dispute, je m'étais à nouveau lourdement trompée. Je sentais déjà un cataclysme approcher devant cette tension des plus palpable et ce lourd silence qui annonçait rien de bon.
Nerveuse, je cessais de triturer mes doigts préférant me tourner vers Grégory, qui calait sur son fauteuil, semblait ailleurs contrairement à son fils qui me fixait avec une troublante intensité qui me mit mal à l'aise. Un cocktail de sentiments m'assaillirent devant ces yeux bleus inquisiteurs qui me jaugèrent longuement. Mordant cruellement ma lèvre inférieure, je compris hélas trop tard que j'aurais dû en premier lieu consulter Connors avant d'annoncer de but en blanc à son père ma seule requête car mon amant s'était tut lui aussi, aucune réponse de sa part sauf un regard indéchiffrable.
Inquiète, je comblais le peu de distance qui nous séparait mais Connors me devança, sa main venant entrelacer la mienne, la pressant légèrement alors qu'un léger sourire se peignit finalement sur ses lèvres fines. Nul besoin de mot pour me rassurer, je finis par comprendre que lui aussi était satisfait de ma dernière requête. Mes épaules s'affaisserèrent tandis que les battements de mon coeur devinrent réguliers, désormais moins angoissée dès que cette paire d'aigues-marines s'ancrèrent aux miennes. Je finis par lui sourire en retour lorsque la voix de son père me tira de ce tendre moment de complicité.
-"C'est plutôt inéquitable," déclara Grégory, sourcils froncés, me prenant de court. -"En êtes-vous sûre?"
-"J'y ai bien réfléchi. Je le conçois que ce serait trop vous demander mais je ne veux pas revivre les événements d'il y a cinq ans. Si votre épouse demeure la tutrice légale de Conrad, ni moi ni mes filles serons en sécurité."
-"Alors c'est tout ou rien," comprit-il finalement.
En guise de réponse, j'hochais fébrilement la tête, espérant secrètement qu'il capitulerait.
Certes, je devais me l'admettre que c'était un ultimatum pour Grégory et que, de ce fait, ce ne serait pas une tâche aisée de trancher. Pourtant, nous savions qu'interner Conrad serait la bonne décision.
-"C'est le mieux qu'on puisse faire. Mère n'a jamais pu et ne sait pas gérer cette situation. À force de couver Conrad, elle le rend dépendant," ajouta Connors fermement. -"Vous le savez déjà, père. Vous connaissez déjà le tableau si mère demeure la tutrice de Conrad,"
-"Prendras-tu soin de ton frère alors?" osa lui demander Grégory scrutant attentivement Connors qui demeurait indéchiffrable.
Ses poings se serrèrent aussitôt.
-"C'est ce que j'ai toujours fait. L'avez-vous oublié?"
-"C'est pourquoi je te le demande. Il y a à peine dix minutes, tu voulais le voir derrière les barreaux, d'où vient ce radical changement?" le questionna Grégory sur le qui-vive, loin d'être convaincu.
L'adonis à mes côtés soupira, passant une main dans ses cheveux de jais, guettant son père, puis se retourna vers moi, ses iris luisant de promesses, ses yeux bleus scintillants avant qu'il me sourit.
-"Parce qu'on m'a recemment appris qu'on mérite tous une dernière chance," murmura Connors s'adressant à moi.
Je perdis le fil du temps dans ses beaux yeux bleus. Le temps semblait figé. Mon coeur rata un battement devant sa réponse des plus troublantes. Ses yeux prirent différentes nuances, au début clairs pour finir par s'assombrir. Je déglutis avec peine devant sa voix de gorge et ses aigues-marines magnétiques qui me coupa la parole tout aussi bien que mon souffle.
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Impardonnable Tome Deux
ChickLitOn a tous un passé qu'on aimerait oublier. Peut importe le temps qu'il faudra, certaines séquelles prennent du temps pour guerir. Et c'est le cas de Rebecca. Cinq longues années se sont écoulées depuis cette nuit fatidique. Cinq longues années se...