Projet Earth (en réécriture)

Chapitre 8

- WINGS !!! COMMENT AS-TU PU ???!!!! Hurla une voix féminine que je ne connaissais que trop bien.

La bouche pâteuse, encore groggy, je ne pus que cligner des yeux plusieurs fois en attendant que ma vue ne redevienne normale... Pourquoi Armelle se sentait-elle obligé de hurler si tôt le matin ?

- Je n'y crois pas ! Tu aurais pu me prévenir ! Continua-t-elle en s'asseyant sur mon lit, sans aucune gêne, alors que je relevais lentement le buste, en passant une main dans mes cheveux broussailleux. Je ramenais la couette un peu plus sur moi, et me frottais les yeux... De quoi parlait-elle ?

Puis, un peu plus réveillé, je me rendis compte qu'elle tenait la lettre dans sa main, la relisant frénétiquement comme pour s'imprégner des mots. Je lui pris des mains brutalement, ne voulant pas qu'elle regarde, mais elle m'adressa un sourire triomphant pour toute réponse.

- Trop tard, je l'ai déjà lue... Tu comptais me dire quand que tu allais participer à la Mission n°3 ?!

Elle ne semblait pas vraiment en colère... Plutôt simplement contrariée que je ne lui ais pas dit plus tôt. Je passais une main hésitante dans mes cheveux, afin de les rendre moins... Décoiffés.

- Je comptais te le dire aujourd'hui, quand tu viendrais me réveiller... Mais visiblement, tu as été plus rapide que moi.

Elle sourit, toute fière. Je levais les yeux au ciel, avant de me laver pour saisir un tee-shirt et un jean. Je reniflais machinalement, tandis que Armelle continuait sur sa lancée ;

- Effectivement. Tu aurais pu le dire hier soir, andouille ! Tu es restée si longtemps avec Gwenaëlle ?

- C'est qui celle-là ? Je grommelais, tout en enfilant le tee-shirt qui avait une odeur correcte... Enfin, un peu près.

- C'est... Laisse tomber, soupira-t-elle, mais je pus voir, même de dos, qu'elle était exaspérée. Sinon, au cas où cela t'intéresserait, je suis aussi prise. Je ne sais pas pour les deux autres glandus, par contre.

- C'est génial ! J'arguais, ravi, en mettant le jean.

- Oui, je suis contente que tu n'y ailles pas tout seul. Il faut bien que quelqu'un veille sur toi ! Se moqua-t-elle, en remplaçant une mèche de ses cheveux auburn derrière ses oreilles. Quand j'y songeais, c'était bizarre, quand même. J'étais aussi pâle que Armelle était bronzée (oui, c'était possible dans une vie semblable à celle des rats) j'avais les yeux aussi bleus que Armelle les avaient noisette, les cheveux aussi sombres qu'Armelle les avait clairs. Quand nous disions aux gens que nous étions de la même fratrie, ils nous demandaient toujours si on plaisantait.

Pourtant, nous avions le même nez, les mêmes lèvres charnues, le même grain de beauté sur la première phalange du pouce et sur le haut de la pommette gauche... Quand on nous observaient de près, on se rendait toujours davantage compte de nos similitudes physiques, bien que pas très visibles au milieu de toutes ses différences.

- Je n'ai pas besoin de protection. Je rétorquais, en m'approchant du lavabo blanc avec la ferme intention de me laver le visage.

- Mais oui, c'est cela ! Bon, tu te dépêches, je n'ai pas toute la journée, moi ! Déclara la grande sœur en se levant du lit, pour observer mon armoire.

- Dis, poursuivit-t-elle en repliant un tee-shirt à manches longues dans l'un de ses réflexes mère-poule, c'est toujours autant le bordel, chez toi ?

- Mmm...? Je baragouinais sans grand intérêt, alors que l'eau froide m'éclaboussais violemment sous la pression, me réveillant totalement.

Je coupais l'eau immédiatement, trempé, et mécontent. Foutu débit d'eau !