Elle fronça les sourcils, l'air de peiner à se souvenir de son environnement, puis écarquilla les yeux en distinguant nos visages au-dessus de sa tête :
- Hein ? fit-elle, l'air sincèrement de se demander ce que nous faisions là.
Chioné s'apprêta à parler, sans doute pour faire une blague, mais d'un coup, les yeux de Brume devinrent humides, et, d'une voix cassée, elle déclara :
- Vous êtes vraiment... venus ?
Comme elle semblait sur le point d'éclater en sanglots sous le coup de l'émotion, Chioné posa une main réconfortante sur son épaule, l'air de ne savoir quoi faire. De mon côté, ma voix s'était bloquée dans ma gorge, je n'osais même pas dire le moindre mot, de peur que cette vision ne s'envole pour disparaître à jamais.
- Mais bien sûr qu'on est venus, tête de pioche, tu croyais vraiment qu'on allait te laisser partir aussi facilement ? D'ailleurs t'abuses un peu, hein, un peu plus et c'était vraiment la fin, railla Chioné en levant les yeux au ciel.
Je lui lançais un regard irrité, et elle poursuivit :
- Oui, bon, ça va toi, est-ce que je peux au moins détendre l'atmosphère sans que tu ne te mettes en mode "chien de garde" ?
- Tu pourrais être un peu plus délicate, grognai-je avant de me réintéresser à Brume qui suivait le dialogue : même si elle s'était réveillée, elle avait l'air vraiment mal en point. Elle était livide, et transpirai. Ses yeux étaient inhabituellement fixes, et elle avait l'air de peiner à rester éveillée. Ses mains étaient crispées autour de sa taille blessée, et je me sentis immédiatement profondément inutile. Je ne pouvais même pas la soulager un petit peu, et malgré la maîtrise remarquable dont elle faisait preuve, elle avait mal, ça se ressentait.
Brume expira lentement, comme pour se calmer, l'air de plus en plus faible, tout en me cherchant des yeux :
- Je ne me sens vraiment pas bien du tout, j'ai un mal de crâne abominable... Qu'est-ce qu'il s'est passé, au juste ?
- On est tous partis à ta recherche, l'informa Chioné, ses yeux se plissant sous l'inquiétude, sauf Armelle et Grog. Enfin bref, Amaryllis et Eléos sont restés dehors, et Wings et moi, on est partis te chercher. Sauf que quand on est arrivés, tu étais inconsciente, avec des aiguilles qui te pompaient le sang plantées dans les bras, et le Diffuseur allumé. Il a commencé à s'agiter, et la pièce à s'effondrer, du coup on a réussi à échapper à l'eau en grimpant sur un tuyau en hauteur, et là tu t'es réveillée. C'est normal que tu ne te sentes pas bien, tu es en insuffisance sanguine, et il faut qu'on trouve un médecin dès qu'on sortira d'ici.
Brume referma les yeux, et l'espace d'un instant, je paniquai en croyant qu'elle s'était rendormie, mais elle rouvrit les yeux quelques secondes plus tard : ils étaient vitreux. Elle tenta de se redresser, mais je l'en empêchai :
- Brume, je crois que tu n'as pas bien compris : tu es blessée, là, donc restes tranquille, s'il te plaît.
Ma voix était douce, mais ferme, et elle me regarda, l'air totalement désemparée :
- Mais il faut que je... Il faut que je vous aide, on ne va pas rester ici éternellement...
- Bien sûr que non, t'inquiète pas, on va trouver une solution et sortir d'ici, je la rassurai en souriant.
Plus faux, tu meurs.
Elle me regarda en haussant les sourcils, dubitative :
- Ah oui, et comment ?
Je me mordis la lèvre, ne sachant que répondre : il était vrai que pour l'instant, notre situation était plutôt précaire.
- On ne sait pas encore, m'aida Chioné, mais t'inquiètes pas, Face de Cadavre et moi, on va trouver.
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Projet Earth (en réécriture)
कल्पित विज्ञानIl y a cinquante-cinq ans, des montres ont envahi la Terre. Les Chimères haïssent les Hommes, et tuent tout ce qu'elles croisent. Sur l'astéroïde 345Z2, une jeune fille, nommée Brume, a été élevée toute sa vie dans le but de sauver l'humanité, devo...