Chapitre 17

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La fille aux cheveux d'un roux clair intriguant, qui devait être âgée de dix-huit ans, explosa de rire juste après ma déclaration. 

Je ne voyais pas ce qu'il y avait de drôle. Le fait qu'il n'aime pas lire ne me dérangeait pas, c'était plutôt la manière dont il me traitait qui ne me plaisait pas du tout. 

Ma question pouvait paraître idiote dans ce monde, mais sur le coup, je ne voyais pas plus intéressant. Mais tout le monde était aussi stupide, ici ?

Le garçon brun (Wings...) eut un début de sourire amusé, qu'il masqua bien vite avec une moue interminable. 

L'autre jeune homme, bien plus musclé, se contenta de me fixer, la bouche à demi-entrouverte.  Je me sentis rougir de honte. Il me faisait penser à une limace, le pauvre garçon.

La dernière, une blonde aux traits et pommettes saillantes, resta de marbre, peu atteinte par mon humour.

Si on pouvait appeler cela de l'humour.

Évidemment.

Armelle s'avança soudain vers moi et me prit par les épaules, la mine rieuse :

- Je sens que l'on va bien s'entendre, toi et moi !

Je souris. Je l'espérais. Même si le résumé actuel de ma vie n'était qu'un mensonge, je le souhaitais plus de tout.

***

- Brume, vois-tu, je suis quelqu'un de très honnête. Et pour être honnête, tu ne sens pas la rose. 

Voilà les paroles qui venaient de sortir de la bouche d'Armelle, quelques minutes après que nous nous soyons mis en marche. J'avais dit à tout le monde que j'avais ce qu'il fallait pour ma survie, et le chef du groupe en était resté là. La vérité, c'était que je ne voulais surtout pas que quelqu'un fouille mon sac. D'ailleurs, cela me paraissait un petit peu étrange que l'homme n'ait pas plus de scrupules que cela de laisser une jeune inconnue apparue soudainement se joindre à leur petit comité. Était-ce normal, pour les humains ?

Il était sûr que dans mes bagages, il y avait des choses quelques peu... curieuses. Par exemple, en fouillant, on pouvait découvrir un curieux briquet qui s'allumait au passage de mon doigt sur le détecteur d'empreinte digitale, ou alors le tissu étrangement flexible qui composait mon sac. Oh, et aussi la corde, qui était aussi élastique que cette chose que les gens adoraient manger, avant, du chewing-gum, je crois...

- Oh, je suis désolée...

Armelle rigola, ajoutant :

- Dites, chef, on ne pourrait pas s'arrêter deux minutes pour que Brume puisse se faire un semblant de toilette ? Elle est couverte de sang et de boue, elle ne doit pas être très à l'aise.

Le « chef » sembla soupeser la question, faisant un allé-retour avec ses yeux de moi vers la petite rivière devant laquelle nous passions, justement.

- Pas plus de cinq minutes. Tu as des vêtements de rechange ou pas ?

Je secouais négativement la tête, et il déclara :

- Armelle te prêtera un pantalon et un tee-shirt, tâche de ne pas les salir trop vite. On ne vous apprend pas à vous laver, dans les Villes ?

Outrée par son commentaire ( j'avais vraiment eu autre chose à faire que me soucier de mon hygiène, ces derniers temps !), je répliquais d'un ton sec dont je n'avais pas l'habitude :

- Si, et à être poli, aussi, quelque chose que, visiblement, on ne vous apprend pas dans les galeries !

Bien, de un je lui avais rabattu son caquet, et de deux, je gardais le moule je je m'étais forgé à la perfection ! Celui d'une jeune fille qui n'avait pas froid aux yeux et n'avait pas la langue dans sa poche. 

Projet Earth (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant