Chapitre 51

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- ILS SONT LA ! s'exclama soudainement une voix masculine remplie de fureur. 

Je sursautais violemment, plaquant ma main contre mon oreille contre l'afflux de son. Esquissant une grimace, je constatais que les autres s'étaient tous figés et affichaient un air empli d'horreur. Amaryllis et Eléos reculèrent lentement, l'une jetant des coups d'œil à droite à gauche, pour s'échapper et l'autre grommelant un juron. Une bouffée de colère m'envahit : non, ils n'allaient tout le même pas nous abandonner ?! Pas juste après avoir signé un accord verbalement ! 

Des bruits de pas se rapprochèrent, et j'identifiais Alban et Annabelle facilement, tout en tiquant sur la dernière personne, un homme que je ne connaissais pas. 

Avant que nous ne puissions les apercevoir, Amaryllis nous fit signe silencieusement de la suivre. Au pas de course. 

Je sprintais comme une gazelle par automatismr, et me souvenais de justesse de courir à une vitesse normale pour ne pas éveiller les soupçons.

Tous les sept, nous courûmes sur le toit, à environ un mètre du bord, ce qui fit remonter mon estomac dans ma gorge en me souvenant de ma chute, qui décidément m'avait traumatisée. 

Inconsciemment, je m'en rapprochais légèrement, et Wings me tira vivement par le bras pour me faire reculer, l'air effaré. Nous ralentîmes tous les deux alors que les autres continuaient droit devant, vers une porte noire comme la nuit, maintenue ouverte par une barre métallique. 

Une solution de secours pour Amaryllis et Eléos ? Je n'avais pas envie de le savoir, et n'eus pas le temps de me le demander, parce qu'une voix frappa mes oreilles : 

- Ils sont partis par là, adjura Alban, l'air très contrarié, je te jure que si je les trouve je... 

Je quoi ? Qu'allaient-ils nous faire ? 

Je serrais les poings, tout en maintenant un rythme soutenu, épaulée par Wings qui avait l'air un peu plus essoufflé. Qu'ils essayent de nous toucher, pour voir ! 

Ils avaient dû se rendre compte que nos chambres étaient vides, mais pourquoi tenaient-ils tant que cela à nous maintenir à l'écart ? Le fameux projet ? En quoi une bande de cinq adolescents seraient de mesure d'interférer avec leur machine surpuissante ? 

S'ils avaient vraiment peur de ça, c'était qu'ils n'avaient pas confiance en ce qu'ils faisaient. Ou pas envers leurs dirigeants, donc envers la SYNE. Je supposais que cette fameuse "machine" était le projet de la SYNE, celui que je devais détruire immédiatement.

- Brume, dépêche-toi ! lança Wings, et je remarquais que, plongée dans mes questions, j'avais ralenti mon allure, et que les bruits de course se rapprochaient de nous. 

Je repartais en avant, comme si j'avais une Chimère à mes trousses, et me rendis compte que les autres étaient déjà rentrés. Grog maintenait la porte ouverte, et vu la grimace qu'affichait Grog, elle était très lourde. 

- BRUME, WINGS, ARRETEZ-VOUS TOUT DE SUITE ! hurla Alban, la voix entrecoupée par des inspirations colériques. 

Cette injonction me donna des ailes, et je continuais, encore plus vite, tout en restant près de Wings. Je ne savais pas si cette méthode de semer Alban était une très bonne idée pour le pousser à nous en dire plus sur la SYNE, mais si Amaryllis nous avait conseillé de fuir, c'était qu'il y avait une raison. 

Le cœur battant comme un tambour, je secondais Wings alors que celui-ci se jetait presque à l'intérieur. Je le suivis, alors que le sentais presque le souffle d'Alban dans ma nuque, ce qui me fit frissonner. Je sentis un déplacement d'air dans mon dos, me mordais la lèvre, préparée à ce qu'il m'attrape par derrière, puis la porte se referma violemment derrière moi. Quelques secondes plus tard, un poids se jetait contre celle-ci, et lâchait un cri de douleur mêlé à la rage. 

Projet Earth (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant