Chapitre 52

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Je lâchais un cri de surprise devant le décor qui se dessinait devant moi : 

C'était une sorte de cantine, comme celle des galeries. Entourée de quatre murs blancs et segmentée par des tables rondes, elle était remplie de Villiens de tout âges, qui d'ailleurs s'étaient brusquement arrêtés de manger, et nous fixaient, les yeux ronds.

Il était certain qu'un groupe d'adolescents, dont une armée d'une tige métallique brandie devant elle comme une épée était plus que surprenant.

Si je m'attendais à me retrouver dans un endroit pareil ! Était-ce fait exprès ou bien la jumelle d'Eléos avait-elle mal calculé son coup ?

Chioné sursauta vivement, et se dissimula derrière un pan de mur cassé, crevant d'envie de devenir invisible, tandis qu'Amaryllis, au contraire, descendait avec un culot révoltant de son estrade, avant de grimper sur une table vide, la têt haute et un sourire en coin sur les lèvres. Elle semblait ravie de son petit effet.

Elle clama à l'audience, les épaules relevés et le nez en l'air, aussi fière qu'une reine : 

- Bonjour, veuillez vous excuser pour l'interruption, on est juste de passage. Vous pouvez continuer à manger. 

Alors que je m'attendais à ce que tout le monde se lève et parte en hurlant, ils restèrent tous assis, et après des regards gênés, l'air de ne savoir que faire, ils retournèrent à leurs assiettes, évitant soigneusement le regard de l'adolescente à la chevelure bleue, qui posa ses poings sur ses hanches, contemplant l'assemblée comme si c'était son propre peuple. 

- Mais qu'est-ce que... commença Armelle, l'air cette fois complètement perdue, se grattant le haut du crâne.

- Oui, je sais, l'interrompit Eléos avec une voix désespérée, c'est Amaryllis, elle aime les entrées remarquées. 

- Sans blague ! ironisa Chioné, en soufflant d'agacement sur une mèche de ses cheveux blonds, exaspérée. Si Amaryllis aimait le feu des projecteurs, je sentais bien que Chioné détestait être au centre de l'attention. 

Justement, cette dernière descendait de son piédestal, et se dirigeait vers nous, comme si rien ne s'était passé : 

- Je pense qu'il est temps de vous familiariser avec les Villiens, même carrément leur parler, ce sera un bon début.(je grimaçais, et Amaryllis ricana) Oh, allez, Face de Cadavre, arrête un peu de pleurnicher, je suis sûr que ça va bien se passer ! 

- Arrête de m'appeler comme ça, sifflai-je, me retenant intérieurement d'être vulgaire. 

Elle se contenta de rire aux éclats : 

- Tu veux dire Face de Cadavre ? Mohh, si tu veux, je peux aussi dire le Mort-Vivant, ou le Trépassé, ou Tête de... 

- Amaryllis ! s'exclama Brume en rosissant, enfin, c'est très vilain de dire ça ! 

- Olala, que tu es vieux jeu, une vraie grand-mère ! pouffa la jeune fille, qui semblait maintenant complètement détendue. 

Elle changeait d'humeur comme de chemise, en fait, elle arrivait à être pire que moi. Alors que sincèrement, je pensais que j'étais le meilleur. 

Brume, gênée, rétorqua : 

- Je ne suis pas une grand-mère, je n'apprécie pas ce genre d'inepties, c'est grossier et ça donne l'air idiot. 

Amaryllis voulut répliquer, mais rien ne sortit de sa bouche.

Armelle éclata de rire, Grog et moi la suivîmes de bon cœur. Elle avait réussi à lui clouer le bec, merci !

Projet Earth (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant