Chapitre 9.

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Le roi tend son bras, je le lui prends timidement et sortons de sa chambre pour nous diriger vers ses jardins.

C'est un magnifique jardin anglais. L'œuvre végétale n'est plus disjointe de la nature, elle l'imite, la met en scène. Il n'y a plus d'un côté l'homme et de l'autre le jardin géométrique. Le jardin à l'anglaise place l'homme au centre de l'univers.

Ce décor champêtre, dont la perspective porte le regard au-delà même des limites du domaine en s'étendant aux campagnes, est ponctué de diverses fabriques qui s'harmonisent avec un environnement naturel d'arbres, de pelouses et de pièces d'eau : les classiques, inspirées de l'Antiquité, comme un Temple ou un Belvédère, les naturelles, comme le rocher ou une grotte et les rustiques, à l'image des maisonnettes du hameau.

C'est magnifique. Dis-je d'une voix émerveillée.

Nous nous dirigeons vers le belvédère géo, c'est un petit pavillon de forme octogonale, surmonté d'un dôme de plomb caché par une balustrade, se dresse sur une butte dominant le petit lac. Le pavillon est gardé par des paires de sphinges symbolisant les saisons.

Il y a aussi une montagne artificielle, entourée de conifères et constituée de gros blocs de pierre, est la source même de l'effet aquatique de cette « petite Suisse », parfois aussi surnommée le « Jardin alpin ». Depuis un réservoir situé à l'arrière et alimenté par le bassin du Trèfle, les eaux se jettent en torrent dans le petit lac.

Nous allons ensuite vers la droite, et je remarque une colline artificielle porte le nom de « montagne de l'escargot », en raison de son dédale de chemins escarpés et ombragés, lesquels aboutissent à une terrasse. Ce paysage prétendument montagnard est composé d'une succession d'étages scientifiquement hiérarchisés de pins, mélèzes, sapins ou genévriers, rappelant les précipices du Valais. Une petite vigne couvre l'un des versants.

Au pied de la montagne, une petite vallée conduit à la grotte. L'entrée en est à dessein peu repérable afin de ménager l'effet de surprise. La grotte permet au Roi de s'isoler et d'échapper aux visiteurs inopportuns ; elle est fermée d'une grille du côté de l'escalier, le bruit de la cascade couvre le son des conversations et un orifice laisse apercevoir de l'intérieur ceux qui voudraient s'approcher, disposition sans doute volontaire de l'architecte.

Nous nous dirigeons ensuite vers un magnifique petit temple, appelé sous le nom de temple de l'Amour. C'est un style antique, il est érigé sur un îlot de la rivière artificielle à l'est du Jardin anglais. La tholos, placée sur une plate-forme surélevée de sept marches, comprend douze colonnes corinthiennes qui supportent un dôme décoré de caissons, dont les bas-reliefs représentent les symboles de l'amour.

Et nous finissons par un magnifique Hameau. Il est autour d'un étang artificiel, il y a douze chaumières agrémentées de potagers, de vergers, d'une ferme pour produire du lait et des œufs et de petits jardins clos ainsi qu'un phare et un moulin.

Où va se trouver la Joute ? Demandais-je au roi.

Elle va se trouver à l'Ouest du jardin.

En effet je vis des tribunes pour les différents spectateurs, il y a aussi une immense lice en bois pour les tournois de joute équestre.

Vous y participerais, majesté ? Lui demandais-je.

Evidemment. Me dit-il en me souriant fièrement.

Et n'est-ce pas dangereux pour un roi ? Lui demandais-je. Vous risquez votre vie en jouant à ses jeux équestre. Continuais-je.

C'est vrai, mais c'est le seul moyen que j'ai pour pouvoir m'évader. Me répond-t-il sincèrement.

Nous continuons de marcher tout en nous dirigeant à nouveau vers la grotte, lorsque nous entrons à l'intérieur nous asseyons sur un petit banc en pierre.

J'aimerais en savoir plus sur vous, Charlotte. Me dit le roi.

Que voulez-vous savoir ? Lui demandais-je.

Qui était vos parents ? Me demande-t-il.

Ma mère s'appelait Éléonore et mon père s'appelait Jamie. Lui dis-je.

Comment se sont-ils rencontrer ? Me demande-t-il.

Ils se sont rencontrés en Angleterre, à Londres pour être exact. Lui répondis-je sincèrement. Continuais-je. Et vous ? Qui étaient vos parents ? Lui demandais-je.

Vous ne les connaissez pas ? Me demande-t-il en fronçant les sourcils.

Je vous les dis, je ne connais pas grand-chose de l'Angleterre, nous sommes beaucoup resté en France, Majesté.

Mon père était le roi d'Angleterre Henri VII et ma mère La Reine Elisabeth. Ils se sont mariés pour arrêter la guerre des Deux roses. M'explique-t-il.

La guerre des deux roses ? Lui demandais-je.

Oui, cette guerre opposée deux grandes maisons Anglaise, les Lancastre la maison de mon père et les York, la maison de ma mère. A cette époque, se fut Richard III qui régna sur l'Angleterre. Tout comme ma mère, il appartenait à la de York, mais il descendait surtout de la lignée des Plantagenêt.

Pourquoi les Plantagenêt étaient-ils une menace ? Lui demandais-je ne comprenant pas.

Parce que c'étaient avant tout des descendant des Mérovingiens, qui étaient les tout premiers rois d'Angleterre. M'explique-t-il.

Mais la Maison Tudor n'est-elle pas Anglaise ? Lui demandais-je.

Elle est pour être exact du pays de Galle. Me répond-t-il.

Oh...

Lady Charlotte, j'aimerais vous offrir quelque chose. Me dit-il d'une voix douce.

Qu'est-ce donc ? Lui demandais-je.

Fermez les yeux... Me dit le roi.

Et pourquoi ? Lui demandais-je curieuse.

Fermez-les yeux et vous verrez. Me dit en souriant.

Je ferme les yeux, je sens son souffle contre mes lèvres sachant ce qu'il veut faire, je m'écarte soudainement.

A Travers Le Temps. Tome 2, l'Âge des Tudors. (Terminer, Non corriger).Où les histoires vivent. Découvrez maintenant