Alexander laissa deux boutons détachés, son torse apparaissait légèrement - un bref aperçu de son corps plutôt agréable à regarder. Il enfila sa veste noire et ses chaussures cirées. Un dernier coup d'œil au miroir et il se décida prêt à sortir. Il ne roula pas longtemps, avant d'atteindre son petit coin de paradis ; un endroit que Lorelei désapprouverait grandement.
Il gara sa voiture sur un trottoir, empêchant ainsi les passants de marcher tranquillement. Certaines personnes lui adressèrent des regards réprobateurs, d'autres marmonnèrent des jurons imperceptibles, mais il s'en moquait bien. Le brun les ignora complètement et sortit de sa chère Bugatti Chiron. Les curieux s'attardaient sur ce bijou automobile au prix exorbitant et le jalousaient. Traversant promptement la route, il sauta d'un bond les trois marches qui menaient à une boîte de nuit réputée. Là où seuls des VIP avaient le droit de poser les pieds. Le videur se querellait avec une femme accrochée au bras d'un jeune homme élégant mais certainement pas assez riche pour entrer.
— Oh, j'arrive à peine, mais les embrouilles ont déjà commencé ! railla-t-il, serrant la main du videur.
— T'es riche à ce point ? s'exclama ce dernier. La s'maine dernière, t'avais pas c'te voiture !
— Non en effet. Ma...compagne a jugé que nous devions obtenir une seconde voiture, puisqu'elle en avait marre de partager la nôtre. Tu imagines bien que j'ai accepté sur-le-champ !
— Bon, bon, si tu as fini de vanter ton argent, ou du moins celui de ta soi-disant compagne, rassure ce gentil Monsieur en lui confirmant que je suis bel et bien ton neveu et que j'aimerais bien entrer dans le club !
Le brun pivota lentement vers la voix grave - et pourtant qui montait inlassablement dans les aigus pour se donner un genre -, seulement pour croiser le regard de ce blondinet qui lui cassait les pieds à chaque fois qu'ils se voyaient. En effet, ce jeune homme se rapprochait le plus d'un neveu, puisqu'il était le fils de son meilleur ami. Aucun lien de sang, mais un sens de la loyauté les liait pour toujours. En plus, une sublime créature rousse et aux courbes diaboliques l'accompagnait. Clément, il ne lui fit pas l'affront de lui refuser l'entrée et de recevoir les foudres de sa partenaire nocturne. Alexander se retourna vers le videur qui les fixait avec intérêt et il l'informa sur un ton sec :
— Ces deux-là viennent avec moi ce soir. Mais, n'autorise pas ce petit con à revenir si je ne le surveille pas. Dieu seul sait ce qu'il pourrait faire sans chaperon dans une boite de nuit !
— Mon oncle ! râla bruyamment le garçon, en se dandinant. Pas devant les dames ! Pour qui je passe, moi ! Pourquoi es-tu si méchant ?
— Premièrement, ne répond pas à un aîné, avertit Alexander. Morveux ! Deuxièmement, ton père n'hésitera pas à me payer pour te garder en laisse ! Pour l'instant, sois content que je veille sur toi de loin.
— De loin, marmonna le jeunot, quelle bonne blague !
— Par ailleurs, morveux, je doute que tu paies tes consommations avec ton compte bancaire, sinon ton papounet saura exactement où te trouver. Donc, cesse de piailler et contente-toi de divertir cette magnifique jeune femme, ou je m'en chargerais personnellement.
A ces mots, il adressa un clin d'œil à ladite femme qui rougit subitement. Trépignant dans sa courte robe, elle paraissait plus innocente que les autres proies de son neveu. D'habitude, il les choisissait plus dévergondées et bruyantes. Celle-là se tenait bien. Peut-être une nouvelle riche ou une croqueuse de diamant. Sa chevelure flamboyante déteignait sur ses joues ; or, en aucun cas, Alexander ne la toucherait. Trop jeune. Les deux traversaient doucement leur vingtaine, tandis qu'il trônait fièrement dans sa trentaine ; une dizaine d'années les séparait et il préférait largement les femmes de son âge.

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Lui qui veille sur elle
ParanormalQui ne rêve pas qu'un homme fort, beau et dévoué veille sur soi, à tout instant ? Pour Lorelei, il s'agit bel et bien d'un rêve éveillé. Depuis ses dix-huit ans, à son retour d'un coma, un homme la suit et la protège. Après plus d'une décennie ave...