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NOAN

Je crois que je n'ai jamais été aussi heureux.

Depuis notre soirée, je ne fais que penser et repenser à elle. A ses yeux, son sourire, son rire mélodieux, son visage.

Et mieux encore, la sensation de ses lèvres sur les miennes. Le goût de ses lèvres lorsque nous nous sommes embrassés n'a toujours pas quitté les miennes.

L'odeur de son parfum a imprégné chaque recoin de mon appart. Peu importe la pièce dans laquelle je me trouve, j'ai l'impression qu'elle y a laissé un bout de son âme et cette impression me procure une joie immense.

La première chose que j'ai fait lorsque j'ai ouvert les yeux ce matin était de lui envoyer un court message qui je pense a dû faire son effet.

« Ton sourire me manque. Ton visage me manque. Tes lèvres me manquent... tout à propos de toi me manque. J'ai déjà hâte de te revoir. »

Elle m'a aussitôt répondu : « tu m'as manqué à la minute où j'ai quitté l'habitacle de ta voiture. Je passerais toute la journée à repenser à notre soirée. A toi... »

Depuis, je n'arrive pas à me l'ôter de la tête. J'ai envie d'aller la voir là tout de suite, mais elle doit sûrement passer la journée avec son amie.

En parlant d'elle, je suis vraiment impatient qu'Elif lui dise toute la vérité nous concernant, parce que je ne veux pas continuer à me cacher comme si nous faisons quelque chose de mal.

Elif est une grande fille capable de prendre ses décisions toute seule, mais je comprends qu'elle veuille y aller doucement afin de ne pas créer d'esclandre avec ses amis plus que protecteurs.

Je dirais beaucoup plus protecteur que ses parents, mais bon, c'est son choix et je vais lui laisser le temps nécessaire pour pouvoir leur en parler.

Un bruit sur le côté me tira de mes songes et je tournais la tête vers Rosa qui me fixait l'air impatient.

- Quand est ce que tu vas m'écouter et arrêter de mettre tes pieds sur les tabourets de la cuisine Noan ! Tu n'as même pas retiré tes chaussures ! s'écria Rosa en faisant le tour du plan de travail de la cuisine et en me tapant avec son torchon.

- Mais Rosa ! me lamentais-je en me cachant le visage

- Je n'ai jamais vu d'enfant aussi têtus que vous !

- Nous ?

- Si ! Chris et toi.

J'éclatais de rire devant son air las. Rosa était vraiment une grosse bouffé d'air frais. Aujourd'hui je passais ma journée avec elle dans la maison familiale, parce qu'on devait récupérer ma mère à l'hôpital demain et aussi parce que je ne voulais pas qu'elle reste toute seule en ce dimanche dans la grande maison.

D'aussi loin que je m'ensouvienne, depuis que Rosa travaille pour nous, elle avait pris l'habitude derentrer chez elle les week-ends pour les passer avec sa famille. Ses enfants,des jumeaux Emilio et Alessandro étudiaient en ce moment-là dans un pensionnat en dehors de la ville et ne rentraient chez eux que les fins de semaines. Mais depuis qu'ils ont grandi et pris leur indépendance, ils étaient retournés en Italie. Cependant, ils ne rataient pas l'occasion de venir voir Rosa qui les a éduqués toute seule à la mort de leur père.

Depuis leur départ en Italie, Rosa avait élu domicile chez nous à la demande de ma mère afin de ne pas rester toute seule dans la maison. Rosa a bien sûr accepté puisqu'elle s'entendait très bien avec ma mère. Elle était la seule qui pouvait réellement supporter ma mère et cela depuis la mort de mon frère. Elle l'aide du mieux qu'elle peut à ne pas la laisser sombrer complètement dans l'alcool et la solitude suite aux absences répétés de mon père.

Shades Of LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant