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NOAN

Une bonne trentaine de minutes s'est écoulée depuis que nous sommes à l'hôpital.

Après que l'ambulance a embarqué Elif, c'est complètement perdu dans un brouillard que je les ai suivis.

Durant tout le trajet jusqu'à l'hôpital, je lui ai tenu la main, je voulais qu'elle sache que je suis avec elle et que je serais toujours là. Je ne suivais rien de ce qui se passait autour de moi, tout ce qui m'importait c'était Elif et son corps inerte. Je gardais juste en tête que son cœur battait toujours et qu'elle était toujours là quelque part.

Alors, je lui murmurais en mon cœur de tenir bon et que tout irait bien.

Une fois arrivés à l'hôpital, elle a rapidement été prise en charge. Le médecin qui nous a accueilli, après avoir été briefé par les ambulanciers m'a rapidement expliqué qu'ils allaient procéder une intervention d'urgence afin de lui retirer la balle qui était toujours logée dans son épaule. Je n'ai fait qu'acquiescer, tout ce que je voulais moi, c'est qu'Elif s'en sorte, peu importe les moyens qu'il fallait utiliser.

Quelques minutes après l'entrée d'Elif au bloc opératoire, quelques agents de police ont débarqué, exigeant que je les suive. Mais j'ai été catégorique sur le fait que je voulais rester là car ma petite amie était entrain de se faire opérer. Je pense qu'au vu de la situation, ils ont accepté de me faire une petite concession et ont demandé à avoir une salle vide afin de m'interroger.

Les minutes qui ont suivi, j'étais assis en face d'eux à leur narrer ma version des faits depuis mon arrivée à l'appartement, l'absence d'Elif, l'appel de madame Braxton, puis tout ce qui a suivi. Ils m'ont écouté avec attention, enregistrant au passage ma déclaration, puis me demandant de signer un formulaire qui attestait que j'étais bien celui qui avait fourni le témoignage. Ils m'ont par la suite demandé de les contacter une fois qu'Elif serait sortie d'affaire afin de pouvoir recueillir son témoignage.

Me voilà donc assis, dans ce couloir d'une blancheur aveuglante, avec cette horrible odeur d'antiseptique qui caractérise les hôpitaux, à attendre enfin un retour du médecin sur l'opération.

Les coudes posés sur les genoux, le visage enfoui entre mes mains, mes cheveux en bataille, je fixe dans le voir le sol, avec mes pieds qui bougent sans cesse, signe évident de mon stress et de mon impatience.

Je pousse un profond soupir et relève la tête lorsque j'entends au bout du couloir quelqu'un crier mon prénom.

Je relève la tête et j'aperçois Chris, Max et Myra qui trottinent vers moi, complètement en panique.

Lorsqu'ils parviennent à mon niveau, je peux voir le visage maculé de larmes de Myra. Elle se jette immédiatement dans mes bras quand je me mets debout pour les accueillir.

- Oh mon Dieu ! dit-elle en retenant différemment ses sanglots. Chris nous a tout raconté ! comment va-t-elle ? Que disent les médecins ? est-ce qu'on peut la voir ? je...

- Calme toi Myra, Noan... commence Max en l'attirant à lui.

Elle se dégage vivement de ses bras et se tourne vers lui furibonde :

- Comment veux-tu que je me calme ? Mon Dieu ! Elle n'a pas suffisamment souffert comme ça ? il faut maintenant qu'on lui tire dessus par jalousie ? pourquoi la vie s'acharne autant sur elle ? pourquoi ?

Sur ses derniers mots, elle craque, le visage entre ses mains, elle fond en larmes tandis que Max l'attire à elle pour la consoler.

Il me lance un regard d'excuse auquel je ne peux répondre et je détourne le regard en me rasseyant, luttant difficilement à mon tour pour retenir mes larmes. J'entends vaguement Max proposer à Myra de faire un tour dans les toilettes et je les entends s'éloigner. Quelques secondes plus tard, je sens Chris prendre place près de moi.

Shades Of LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant