Shades Of Love

9

NOAN

La semaine passa à une lenteur atroce.

Le lundi lorsque j'ai vu Elif, j'ai eu l'impression de ne pas la reconnaître tant elle était belle dans sa robe. Il y avait comme quelque chose de changé chez elle. Un truc nouveau qui la rendait encore plus belle qu'elle ne l'était déjà.

Je me suis retenu toute la journée de ne pas l'approcher à cause de ses amis. J'attendais le moment parfait et quand j'ai vu son amie et elle aller dans deux endroits opposés à la fin des cours, j'ai sauté sur l'occasion et je ne le regrette pas.

Je ne voulais pas lui avouer mes sentiments pour elle de cette façon mais aux vues de la situation, je n'ai pas trouvé meilleure moment. Et maintenant que j'étais en possession de son numéro, je ne savais pas comment m'y prendre.

Je me faisais l'effet d'un adolescent qui venait d'avoir son premier béguin. Chris n'a pas raté une seule occasion pour me casser les couilles avec cette histoire lorsque je lui ai raconté tout ce qui s'est passé.

Désormais, à chaque fois qu'il me voit triturer ou jeter un œil à mon téléphone, il n'hésite pas à remettre les couverts.

J'ai plusieurs fois été tenté de lui écrire mais pour lui dire quoi ? je n'en savais rien et cela me mettais en rogne.

Ce n'est quand même pas la première fois qu'une fille m'intéresse ou que j'en drague une. Au contraire, je suis très à l'aise dans ce domaine-là, même si je dois avouer que d'habitude ce sont les filles qui m'écrivent en premier. Et je crois que c'est ce qui me perturbe autant, c'est qu'elle n'est pas comme les autres filles. C'est sûr que jamais elle ne fera le premier pas vers moi et ça je n'arrive pas à le digérer.

Mais le plus important, c'est que la journée est enfin finie et qu'il ne reste que quelques heures avant le jour fatidique.

- Alors le tombeur ? prêts pour ton rencard de demain ? me demanda Chris en me rejoignant près de ma voiture sur le parking de l'université.

- Ce n'est pas un rencard, je te l'ai déjà répété plusieurs fois. Répliquais-je agacé.

Je le vis me fixer en souriant de toutes ses dents.

- Tu invites la fille que tu aimes à sortir un samedi soir à 20 heures. Si ça ce n'est pas un rencard c'est que je ne m'appelle plus Chris Sullivan mais Justin Bieber. D'ailleurs, c'est où que tu l'emmènes ? tu ne me l'as toujours pas dit.

- Primo, je ne te dirais rien sur notre destination. Deuxio, c'est quoi le rapport entre toi et Justin truc chose ? lui demandais-je perplexe en montant dans la voiture. Il m'imita avant de répondre.

- Il n'y a pas de rapport. C'est juste que je n'ai pas trouvé de nom accrocheur pour faire le parallèle et qu'en plus c'est le premier nom qui m'ait traversé l'esprit. Soit dit en passant, tu sais qu'il s'est marié ?

Je ne pu me retenir et j'éclatais de rire dans l'habitacle de la voiture en me tenant le ventre.

- Attends... commençais-je en essayant de reprendre mon souffle et d'arrêter mon fou rire. Depuis... quand tu écoutes du Justin Bieber jusqu'à suivre son actualité ? ai-je réussi à dire avant de repartir dans un autre fou rire en voyant son visage rougir de gêne.

- Bah... en vrai, balbutia-t-il, j'ai juste écouté une ou deux de ses musiques et j'avoue qu'il est pas mal. Termina-t-il tout rouge.

- Putain ! tu es complètement timbré, dis-je en rigolant encore.

- Je ne critique pas tes goûts de chiotte en matière de musique moi, donc je te prierais de bien vouloir respecter les miens s'il te plait. Répliqua-t-il un peu agacé