Shades Of Love

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ELIF (Partie 3)

Noan me regarda longuement sans rien dire. Comme s'il réfléchissait à ce qu'il devait faire ou pas.

Je déglutis doucement pour faire passer la boule dans ma gorge car je redoutais ce qu'il dirait.

J'avais peur d'avoir perdu aussi Noan et cela je ne pouvais pas l'imaginer.

Je baissais immédiatement les yeux, m'apprêtant à essuyer un refus de sa part.

Je l'entendis inspirer profondément avant de le sentir se déplacer sur la droite.

- Vas-y, tu peux entrer. Souffla-t-il

Je lui lançais un regard reconnaissant avant d'entrer.

Il ferma la porte derrière moi avant de se diriger vers la cuisine sans me lancer un regard.

Il régnait un silence dans l'appartement qui me donna la chair de poule. Il m'ignorait volontairement comme si ma présence lui était égale.

Cette pensée me fit énormément mal. J'avais peur de l'avoir perdu alors que nous entamions à peine notre relation.

Je le regardais se diriger vers les baies vitrées, il me tournait volontairement le dos en buvant son café tout en ayant le regard fixé sur la rue en face de lui. Je me rapprochais légèrement de lui et décidais de briser la glace :

- Tu ne dis rien ? dis-je d'une petite voix que je ne maîtrisais pas.

Pendant quelque seconde, il ne réagissait pas puis je le vis bomber son torse signe qu'il prenait une vive inspiration. Lentement, il se tourna vers moi et me lança un regard neutre qui me broya les tripes.

- Que veux tu que je te dise Elif ? dit-il d'une voix aussi vide que l'était son regard.

- Je ne sais pas... soufflais-je en baissant les yeux sur le carrelage étincelant.

- Tu ne sais pas. Répéta-t-il

Je fermais les yeux pour retenir le flot de larme qui menaçait de couler. Sa voix, sa posture, son regard, tout chez lui me faisait comprendre qu'il était en colère. Et avec raison.

- Si seulement... commençais-je d'une voix enrouée.

- Si seulement quoi Elif ? me coupa-t-il d'une voix qu'il tentait de maîtriser afin de ne pas laisser éclater sa colère. Une semaine ! Une putain de semaine que je t'écris, que je tente de te joindre mais sans réponse de ta part. S'écria-t-il soudainement.

Je sursautais face au ton qu'il avait utilisé. Il arrêta de parler et je sentis son regard sur moi. Je gardais toujours la tête baissée. Je n'avais pas envie de croiser son regard au risque de m'effondrer encore une fois, après toute cette semaine à passer à pleurer chaque soir dans mon lit.

- Je comprends parfaitement que tu vis actuellement une mauvaise passe avec ton amie. Je le perçois, et jamais je ne te forcerais à quoi que ce soit. Si je t'écrivais c'est parce que je m'inquiétais pour toi, je voulais savoir comme tu allais et t'apporter mon aide si cela était possible. S'écria-t-il. Un seul message de toi m'aurait été suffisant ! mais non ! silence radio. Même à la fac, tu m'évitais comme la peste ! C'est de ma faute c'est ça ? ton amie t'a demandé de faire un choix ?

Je relevais immédiatement la tête vers lui et son expression torturée me fit encore plus de mal. Sans que je ne le maîtrise, une larme roula sur ma joue, je m'avançais vers lui en secouant vivement la tête de droite à gauche.