6e point - 2e set

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Hona ne lui répond pas. Elle aussi a été assez choquée en voyant les murs dans cet état, les morceaux de scotch et de feuilles restant, par rapport à ce qui a été arraché avec fureur.

La seule chose qui l'avait rassurée, dans cette histoire, c'était que contrairement à la dernière crise de colère qu'Atsuko avait fait avec sa peinture, elle avait été totalement incapable de jeter ses recherches par la fenêtre.

Elle avait tout froissé dans ses mains, ouvert la fenêtre, mais avait été incapable de les sortir. Elle avait tout emmené dans sa chambre, et avait claqué la porte.

Tsukishima n'attend pas la permission pour faire irruption dans la pièce suivante. Il avise rapidement le tas de feuilles froissées dans un coin de la chambre, le lit défait, et ce qui doit être la « tanière » d'Atsuko, c'est-à-dire une sorte de tente étrange en mezzanine par laquelle visiblement aucun adulte ne peut passer.

Lui s'allonge à plat ventre et tend la main à l'intérieur de l'amas de couvertures, peluches et toutes autres sortes de choses qu'on ne trouve que dans les cabanes pour enfants.

- Aïe !

Il a attrapé sa cheville.

- Sort de là une seconde.

- Non !

Il tire et un bruissement de tissus se fait entendre.

La femme le regarde faire, mi-horrifiée, et mi-admirative.

- Ecoute, tout le monde m'attend à l'entraînement, et je ne vois pas comment on va faire pour les prochains matchs si je continue à perdre mon temps avec toi.

- Alors arrête !

- J'ai pas envie !

- Moi non plus ! Laisse-moi tranquille !

Il tire plus fort, et entre soudainement la tête dans la cabane.

Atsuko lui donne un coup de pied de sa jambe valide, et il attrape la deuxième cheville au vol.

- Hé.

Il se hisse finalement à l'intérieur du mieux qu'il peut, c'est-à-dire à jusqu'aux genoux, à quatre pattes jusqu'à n'être qu'à trente centimètres de son visage.

- Comment tu vas ?

- Bien.

- Bien, répète-t-il.

- Oui, bien.

- Bien.

- Bien !

- Et en vrai ?

Elle se fige une seconde. Puis lui donne un grand coup de pied dans la cuisse.

- Aïe !

Il s'assoit sur le côté pour se masser l'endroit qu'elle a frappé.

- Comment tu crois que je vais ?! Je ne suis pas sortie de la maison depuis un mois ! Je n'ai même pas le droit d'utiliser mon téléphone portable ! Je n'ai pas pu dire à qui que ce soit que j'allais être punie de téléphone, et Katsu est passée trois fois depuis, pour vérifier que je n'avais pas déménagé en cours de route.

- C'est pas terrible.

- Hein ?

- Qu'elle pense que tes parents te feraient déménager sans le dire à personne montre que tes parents ne sont pas terribles.

- Mais de quoi je me mêle ?!

- Ecoute, je vois que tu vas relativement bien pour me cirer dessus comme ça, mais ce n'était pas franchement le but de ma visite. Alors commence par m'expliquer pourquoi tu as retiré toutes tes affiches, et finis par pleurer si tu veux, mais laisse mes oreilles tranquilles.

InéquationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant