10e point - 2e set

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Le ballon manque de sortir encore une fois, mais les joueurs de Krasuno le rattrapent à temps, et c'est à se demander comment ils font pour avoir l'énergie de sauter dans tous les sens encore et encore.

- Allez ! sourit le coach assit sur le banc.

En haut des gradins, Atsuko acclame avec les autres, mais l'équipe est en mauvaise posture.

C'est leur premier match depuis son retour, et tous les joueurs semblent comme épuisés.

- C'est son absence, qui a fait ça, se dit Hitoka en regardant dans sa direction. Ils ont dû trop s'inquiéter, et maintenant que la pression retombe, ils sont trop détendus.

La passe est renvoyée et bloquée.

Un point de plus pour l'adversaire.

Le jeu commence à être lassant. Ce n'est pas parce qu'elle le regarde de là-haut, qu'elle se le dit. C'est parce qu'elle pense réellement que c'est le cas.

- Tout va bien ?

Elle tourne la tête sur le côté, et un sourire illumine son visage.

- Katsu !

Elles se serrent dans leurs bras, et l'étudiante demande :

- Comment font-ils pour jouer aussi mal ?

- Je ne sais pas. Ils n'ont pas l'habitude de jouer comme ça. Je ne sais pas ce qu'ils ont. On dirait qu'il sont fatigués avant-même que l'entraînement commence, et à la fin, ils ne sont même plus capables de jouer.

- C'est un problème, soupire-t-elle.

- A qui le dis-tu... Comment va ta grand-mère ?

Katsu soupire doucement.

- Elle est entrée à l'hôpital en début de semaine.

- Quoi ?

Atsuko se désintéresse momentanément du match pour se tourner vers son amie.

- Tu sais ce que c'est, les personnes âgées... On dirait bien qu'elle arrive à la fin pour de bon.

- Je suis désolée.

- Il ne faut pas, répond Katsu en se redressant. Les gens vivent et meurent. Et les vivants doivent s'occuper des vivants. C'est comme ça. D'ailleurs, je n'ai pas eu le temps de t'en parler, puisque tu as passé un mois sans téléphone, mais Tetsuro vit presque à la maison depuis quelques temps.

- Attends, vous emménagez ensembles ? Non, comment va Haru, d'abord ?

- Bien. Ils s'entendent super bien tous les deux. C'est peut-être pour ça qu'il va peut-être vivre avec nous. C'est quelqu'un de bien. Et de gentil. Il m'aide beaucoup, émotionnellement parlant.

- Tu ne sors avec lui que depuis le mois de juillet, ça ne fait pas deux mois !

- Et ? Je n'ai pas besoin de plus pour avoir envie d'avancer, dit-elle avec un sourire en coin. De toute façon, ses parents n'habitent ps très loin de la fac, et il a payé la moitié du loyer de ce mois-ci. C'est une personne sérieuse que je peux mettre dehors au moindre problème. Ne t'en fais pas pour moi. Tout va bien. Passe à l'occasion.

- J'y manquerais pas, soupire l'adolescente.

Elle regarde les joueurs en contre-bas.

C'est un peu comme si le monde avait tourné plus vite sans elle qu'en sa présence.

Katsu râle à côté d'elle.

- C'est pas vrai ! Il déteint vraiment sur moi !

- De quoi tu parl-

- HEY ! Karasuno ! hurle-t-elle au moment où l'espace est silencieux. Il va falloir manger de la vitamine, parce que c'est pas comme ça que vous allez gagner devant Nekoma !

Sa voisine la regarde éberluée, un peu comme les autres, d'ailleurs, et un bras se glisse autour des épaules de l'étudiante, et avec un sourire goguenard, un autre étudiant fait son apparition.

- T'as pas tord !

Une deuxième personne arrive à côté de lui, et c'est en rouge que Kozume fait un signe de la main à ses amis en match.

- Qu'est-ce que ...

- Je te l'ai pas dit ? J'ai appris il y a quelques jours que vous vous connaissiez.

- C'est lui, le Testuro avec lequel tu sors ? demande-t-elle d'une voix blanche.

- Eh oui. Comme, quoi, le monde est petit. Bon, c'est qui, Tsuki-truc ?

- Tsukishima ? demande son compagnon avec un sourire en coin. Pourquoi, c'est ton copain ?

Atsuko secoue rapidement la tête.

- N'importe quoi ! Il m'a aidée pour quelque chose, c'est tout. Tu lui raconte tout, ou quoi ? s'énerve-t-elle.

Kastu sourit doucement.

- Seulement ce qui ne relève pas du secret. Tu me connais, je suis une tombe.

Elle se mord la lèvre tandis que Kuroo reprend de plus belle :

- Mais il y a un garçon de l'équipe dont tu es amoureuse.

Cette fois, elle n'a pas le temps de garder son calme et ses joues déjà rouges de contrariété contaminent la couleur claire de la totalité de son visage.

- Qu...

- Hey, les gars ! Jouez correctement, on ne sait pas encore le quel de vous a gagné le cœur d'Atsuko !

Ils les dévisagent, pendant que Katsu se jette sur lui pour le frapper, et que l'adolescente manque de mourir d'une crise cardiaque.

Mais à cet instant, le coach semblent avoir la même pensée puisqu'ils hurlent de concert :

- Mais jouez au lieu d'écouter ce qu'ils disent, bon sang !!

- Je ne savais pas que tu avais un coffre pareil, dit doucement Kozume. C'est impressionnant. Je ne pourrais pas crier comme ça.

- Au fait, où sont les garçons ? demande soudain Katsu.

- Les garçons ? Tu as amené Haru et Taeki ?

- Oui, soupire-t-elle. Ils sont sûrement partis en exploration, tu sais, Haru et le volley...

Elle fait une petite grimace et la jeune fille saute sur l'occasion :

- Tu sais quoi ? J'ai besoin de prendre l'air, je vais marcher un peu. Si je les croise, je t'envoie un message, et je leur dis que tu les cherches.

- Merci. A tout de suite.

- Ouais...

Elle enfouit les mains dans son pantalon d'été, et sort de la salle immense.

- Bon. Si j'étais un adolescent musicien silencieux et aveugle, où je partirais en exploration ? Loin du vacarme, et là où les sens sont agréables. Allons dehors en premier.


« Il n'y a pas de matchs qu'on ne peut pas gagner, et il n'y a pas de matchs qu'on gagne pour sûr. » (Coach Ukai)

InéquationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant