Le trajet n'est heureusement pas aussi long qu'il en avait l'air et Atsuko n'a pas le temps de se fatiguer à esquiver les questions d'Hitoka, ni les regards insistants de Tsukishima qu'ils sont déjà arrivés à bon port.
Le bâtiment dans lequel ils vont loger semble pour le moins ordinaire, et elle remarque qu'un terrain de basket extérieur est juste à côté.
Elle le regarde avec un doux sourire, se souvenant qu'elle regardait souvent les garçons de son quartier y jouer, par la fenêtre de la bibliothèque de chez elle.
Atsuko soupire doucement.
- Tout va bien ? demande Hitoka en s'approchant d'elle.
Son sac sur l'épaule, la jeune fille sourit.
- Oui, pourquoi ?
- Tu avais l'air... ailleurs.
- Je l'étais. Pourquoi ?
La petite blonde ne voit pas quoi répondre à ça. Aussi, elle baisse les yeux pour détourner le regard.
- Tu crois qu'on a des ballons de basket, à l'intérieur ? demande soudain Atsuko.
Hitoka hausse les épaules.
- Je ne sais pas, pourquoi ?
- Pour savoir.
Le groupe se rapproche du bâtiment, et un homme âgé en sort pour leur donner les clefs, et quelques recommandations, allant de la nécessité de fermer la porte à clef la nuit, jusqu'à l'interdiction de courir dans la salle de bain.
- Ah, dit-il avant de partir, si jamais un groupe de jeunes vient vous ennuyer... ne vous gênez pas, appelez la police. Ils ont trouvé le moyen d'entrer dans le gymnase, et à chaque fois, j'ai beau changer la serrure, ce n'est pas ce qui les empêche de revenir.
Le coach semble ennuyé par la nouvelle, tandis que le professeur Takeda s'agite nerveusement.
- Mais...ils viennent souvent, ces jeunes ?
Le vieil homme hausse les épaules.
- Je ne sais pas. Je sais qu'ils viennent parce qu'ils remplissent les poubelles et utilisent les douches. Je ne sais même pas combien ils sont. Mais ils viennent, ça, c'est sûr. Ils notent aussi leurs scores sur le tableau et partent sans les effacer.
- Oh...
Il s'en va sans un mot de plus que son :
- Amusez-vous bien !
Et les deux jeunes filles frissonnent.
- Au moins... ils ne rentrent que dans le gymnase, non ? propose Hinata en serrant les poings.
Atsuko le regarde, et se rend compte qu'il tremble.
Elle pose sa main sur son épaule.
- Dans le pire des cas, on est quand même nombreux. Je ne pense pas que des voyous qui laissent les lieux propres viennent chercher les ennuis tant qu'on sera là.
Ils la regardent d'un air peu convaincu et perplexe, avant de rentrer, faire le tour du propriétaire, et s'installer dans leur logement de la semaine.
Atsuko en profite pour envoyer un SMS à ses parents, les prévenant qu'elle est bien arrivée, et que le stage va commencer. Elle leur glisse au passage qu'elle sera très certainement monstrueusement occupée, et fatiguée, et qu'elle ne les appellera donc qu'une fois.
Elle ne prend pas la peine de lire les réponses vives qu'elle reçoit en retour, et se contente d'aller faire le tour du matériel qui est mis à leur disposition pour la semaine.
- C'est vraiment grand, remarque-t-elle dans le gymnase.
- Oui, répond Hitoka en arrivant derrière elle. C'était le gymnase de l'école d'à côté, mais ils en ont construit un plus grand plus près. Et ils allaient démolir celui-là quand le propriétaire l'a racheté à l'école. Il l'a fait rénover, et il peut maintenant le louer pour les stages sportifs des lycéens.
- C'est pas bête, souffle-t-elle admirative.
Le gymnase est loin d'être classieux, mais les peintures sont correctes, et le parquet a de beaux reflets. L'endroit est entretenu. Et comme l'a précisé le vieil homme, il y a plusieurs poubelles, et des douches dans le vestiaire néanmoins unique.
Atsuko ouvre la réserve et compte les ballons.
- J'imagine qu'ils lui ont laissé l'équipement, fait-elle en regardant les vieux ballons de baskets rangés dans un coin.
- Oui, je pense.
A sa grande surprise, Atsuko ne se saisit pas du chariot à ballons de volley, mais attrape un ballon orange, et fait quelques dribles avec en sortant de la réserve.
Des paniers fixes sont accrochés sur les murs en demi-terrains, et elle se place en face, avant de tirer.
Le ballon rebondit sur l'arceau, elle le ramasse, se repositionne, et recommence.
Cette fois, elle parvient à le mettre à l'intérieur.
Elle fait quelques mouvements avec la balle, avant de la glisser sous son bras, le regard vissé au panier.
Elle finit par hausser les épaules, et revenir à la réserve, et lorsque les garçons font bruyamment leur entrée dans le vaste espace, Hitoka et elle sont en train de mettre en place les poteaux pour le filet.
- Merci les filles ! sourit Tanaka en arrivant. Mais vous auriez dû nous attendre, c'est peut-être un peu lourd pour vous, un poteau.
La petite blonde lui fait un grand sourire, retroussant ses manches.
Le garçon frissonne :
- Tu fais un peu peur, là...
- Tu sais... quand vous arrivez au club d'habitude, les poteaux sont mis, non ?
- Oui...
- A ton avis, c'est le saint esprit qui les mets là ? demande-t-elle toujours souriant, mais l'air sévère.
Atsuko rit sous cape, et croise le regard de Tsukishima.
Il lui fait un sourire entendu, qu'elle interprète comme : "Tu vois, tu n'as pas été fâchée très longtemps.", auquel elle répond silencieusement en levant les yeux au ciel : "Tu peux toujours courir pour que je ne sois plus fâchée.".
Il sourit.
"C'était drôle."
"C'est toujours drôle pour celui qui rit."
Il s'approche d'elle, l'air de rien.
- Désolé, murmure-t-il.
Elle lui fait un sourire satisfait.
- Tu vois, quand tu y mets les formes, c'est mieux.
- Tu faisais semblant ? s'offusque-t-il.
Elle ricane.
- J'ai appris du meilleur.
Le coach entre en frappant des mains :
- Tout le monde se rapproche, je vais donner les consignes.
Tsukishima secoue la tête en soufflant un rire.
- J'y crois pas.
« L'ennemi est de l'autre côté du filet ! » (Daichi Sawamura)
VOUS LISEZ
Inéquation
FanfictionPasser le temps. Passer le temps en se faire des amis. C'est la mission qu'Atsuko s'est confiée cette année pour que ses parents la laissent tranquille, entre deux révisions pour intégrer ce superbe programme de mathématiques avancé. Et pour la prem...
