Inéquation

13e point - 3e set

Son nez a finalement doublé de volume, et la chaleur ambiante ne l'a pas aidé à aller mieux en quelques jours seulement, bien au contraire. Ce n'est pas ce qui l'empêche d''être de bonne humeur, loin de là.

- Bonjour !

Il la regarde arriver devant lui, alors qu'il l'attendait à l'ombre, adossé au mur d'en face, après le coin de mur, comme d'habitude.

La trace violacée sur son nez ne semble pas le déranger, puisqu'il lui fait un sourire à son tour, en s'approchant.

- Je viens de recevoir une lettre de l'école, dit-elle en s'approchant. Je ne l'ai pas encore ouverte.

Il regarde l'enveloppe dans ses mains.

- Tu veux l'ouvrir maintenant ?

- Non, je préférerai aller ailleurs. Si ça ne te dérange pas.

- Je ne vois pas pourquoi ça me dérangerait, dit-il en secouant les épaules.

Elle glisse l'enveloppe dans sa poche arrière de panta-court, et attrape son bras au niveau du coude.

L'adolescent n'a plus l'air d'avoir la tête dans les nuages, mais sans plus, et elle ne sait pas si c'est une bonne nouvelle ou non. Elle préfère attendre de voir, il serait capable de faire semblant d'aller bien.

Ils s'arrêtent au parc,et s'installent sur un banc, plusieurs minutes plus tard.

Atsuko soupire longuement, sortant le papier plié de l'enveloppe. Elle la lit en silence, accusant la stupeur qui la saisit au fil de sa lecture.

Son voisin qui la voit pâlir à vue d'œil fronce les sourcils, et se penche par dessus son épaule pour lire, au moment où elle tourne la feuille pour lire la suite au dos.

- Attends, quoi , demande-t-il en cours de route.

Du peu qu'il vient de lire...

Elle remet la feuille dans l'autre sens pour lui permettre de lire.

- Ils se sont trompés. Ils viennent de retrouver mon concours, et j'ai eu une place. Ils se sont trompés, dit-elle dans un souffle.

Il lit attentivement,prêt à la croire sur parole, mais a besoin de le lire pour en être sûr.

- Tu l'as eu avec une super moyenne, dit-il en regardant les résultats au dos.

- Oui...

Le lycéen tourne la tête vers elle en faisant un sourire goguenard, mais se fige en voyant son expression troublée.

- Tu n'es pas contente ? demande-t-il perplexe. 

- Je... l'école est à Tokyo, murmure-t-elle.

Il hausse les épaules.

- Je sais, c'est dans le nom. Institut Mathématiques de Tokyo. IMT, récite-t-il la lettre toujours dans les mains.

- Tu le savais ? demande-t-elle d'une voix blanche.

Il acquiesce.

- Oui. Pourquoi ? C'est parce que c'est loin que tu ne veux pas y aller ? s'étonne-t-il.

Elle secoue énergiquement la tête.

- C'est parce que ça commence en avril ! L'année prochaine.

- Et alors ?

- Tu seras toujours là, toi, gémit-elle. Et je ne suis pas sûre de vouloir quitter le club tout de suite.

Tsukishima soupire, en secouant la tête.