13e point - 1er set

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Le fin de leur périple se termine à pieds, alors que tout le monde rentre chez soi, Atsuko accompagnant silencieusement Tsukishima et Yamaguchi.

Il n'est pas si tard que ça, si on prend en compte le fait que c'est un dimanche, et qu'il n'y a pas eu école de la journée.

En fait, il n'est que dix-sept heures. Mais entendre les enfants jouer dans les parcs devant lesquels ils passent la surprend. Surtout qu'ils ont l'air bien jeunes, pour être là tous seuls. Toujours sans un mot, elle passe devant.

Le week-end a été épuisant, et sa seule envie est de rentrer chez elle, avaler un bol de soupe, et aller se coucher.

- Ringo-chan !

Elle sursaute, se retourne vivement, et les dévisage, tandis que les enfants jouent sans s'occuper d'elle.

- Inko-chan ! répète l'une des fillettes.

Elle soupire de soulagement.

- Atsuko ? Tout va bien ?

Yamaguchi a fait demi-tour pour la rejoindre, et elle secoue la tête en le regardant.

- Tout va bien, oui. J'ai cru... j'ai entendu quelque chose, c'est tout.

Tsukishima la regarde passer devant lui, soudain plus rapide. Il en est sûr. Au moment où elle leur tournait le dos, elle tremblait.

Il fixe ses poings serrés, ses propres mains dans ses poches.

- Qu'est-ce que tu as entendu ? se demande-t-il curieux.

Elle ne répond pas à sa question muette, qu'elle ne regarde même pas une seconde. Non, elle est bien partie sur sa lancée, si bien qu'elle doit s'arrêter, se retourner, et leur dire :

- Désolée, je marche un peu trop vite, hein ? à la sortie du parc.

C'est le grand blond qui répond étonnamment en premier.

- Non, ça va.

Elle ralentit tout de même l'allure en reprenant la marche, gênée.

- Au fait, ça va aller, pour rentrer chez toi ? demande Yamaguchi.

- Pourquoi ça n'irait pas ?

- Si tu croise les types de l'autre fois.

- Il faudrait qu'ils passent dans mon quartier, pour ça. Ne t'en fais pas.

Maintenant qu'il en parle, ça ne la rassure même pas de le dire. Elle n'y avait pas pensé, et il est hors de question qu'elle se fasse peur pour rien.

- Ta mère fête son anniversaire ce soir, non ? demande Tsukishima sans s'arrêter.

- Oui, tu t'en es souvenu ! sourit-il.

- Tu ferais mieux de rentrer maintenant, alors. Le temps d'aller chez elle et de rentrer chez toi, il sera dix-neuf heures. Il y a peut-être des choses à préparer.

Le lycéen pince les lèvres. Il n'a pas tort. De dix-sept heures trente, le temps de faire l'aller-retour... ça commence à faire tard si quelqu'un a besoin d'aide pour mettre la main à la pâte.

- Je n'ai pas besoin qu'on me raccompagne, proteste l'adolescente.

Quinze minutes plus tard, elle est toute seule sur le chemin avec Tsukishima.

Elle rentre la tête dans les épaules, et marche à côté de lui.

- Tu es malade ?

- Hein ?

Elle se redresse :

- Non, pourquoi ?

- Tu ne te tiens pas droite.

InéquationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant