1er point à 17 - 3e set

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Atsuko arrive devant la porte de la maison de Kastu, sa valise dans la main droite, et son téléphone dans la gauche.

La porte s'ouvre en grand avant qu'elle n'ait eu le temps de frapper, et le sourire lumineux du cadet la happe :

- Atsuko !

- Bonjour Haru, sourit-elle enjouée.

Il la laisse passer, et elle lui ébouriffe les cheveux en entrant.

- Hé ! se plaint-il faussement ennuyé. Katsu est partie en courses. Elle ne va pas tarder. C'est Tetsuroo qui t'a vue par la fenêtre.

Elle avise rapidement l'étudiant penché sur son ordinateur, installé sur la table de la cuisine. Il remonte ses lunettes avec un soupir, lui décroche un sourire rapide :

- Salut, ça va ?

Mais ne semble pas vraiment attendre de réponse avant de reporter son attention sur l'écran.

- Il a pas mal de dossiers à rendre pour la fac, en ce moment, alors il est un peu à l'ouest, murmure Haru.

Elle acquiesce.

- Je vois.

- Viens, je vais te montrer ta chambre, dit-il en la tirant par la manche, avant de détaller en courant.

- C'est surprenant, comme ça, mais il connait la maison comme sa poche. Alors même si tu panique parce qu'il courre sans sa voir où il va, ne t'inquiète pas pour lui.

Elle se retourne vers le volleyeur, qui a relevé la tête vers elle.

- Oui, il est très intuitif, dit-elle pour elle-même en avançant. Je ne serais sans doute pas capable de faire la même chose à sa place.

- Si tu avais été à sa place, tu aurais été la petite sœur de Katsu. Crois-moi, tu aurais été pareille.

Elle rit doucement, et rejoint le garçon à l'aveugle dans le couloir, jusqu'à ce qu'il penche le tête pour se montrer.

- Tu viens ?

- J'arrive.

C'est une vielle maison. De style traditionnelle, avec les portes coulissantes des panneaux en bois, mais avec une devanture moderne. Le petit jardin au centre est entouré par la totalité de la petite maison, aussi, elle comprend que Kastu en ait fermé le toit pour en faire une serre.

Elle n'est pas surprise de passer devant des pièces introuvables dans d'autres maisons en passant par le couloir tubulaire : une bibliothèque, un bureau, une pièce sur l'astronomie, et quand elle arrive enfin à la chambre dans laquelle elle va dormir, elle ne regrette pas une seconde de ne pas avoir de fenêtre donnant sur l'extérieur. Parce qu'elle en a une sur la serre.

- Et voilà ! Tu peux poser tes affaires.

Il n'y a qu'un petit lit simple, un bureau secrétaire haut, et une chaise. Elle entreprend tout de suite de mettre le peu de ses vêtements dans le secrétaire, et de glisser la valise sous le lit, avant de s'asseoir dessus.

- Je vais avoir cours alors je ne sais pas trop ce que tu pourras faire toute seule, mais au moins, tu pourras te poser ! lui avait dit Katsu quand elles avaient réglé les détails une semaine plus tôt.

Elle sort son téléphone et envoie rapidement un message à ses parents et à Tsukishima : "Bien arrivée". Lui l'appelle tout de suite alors que les autres se contentent de lui envoyer un SMS en réponse.

- Allô ?

- C'est Astuko ? demande une voix lointaine de l'autre côté du fil. Si c'est elle, souhaite lui bonnes vacances de ma part ! C'est Atsuko ? demande encore une autre voix. Je peux être au téléphone tranquille ?! s'agace-t-il.

Elle rit.

- Tu aurais peut-être dû attendre la fin de l'entraînement, là, ils sont tous là.

- Non, on a le temps, t'inquiète. Et... je pourrais toujours te rappeler ce soir, de toute façon, dit-il plus bas.

Elle acquiesce.

- C'est une bonne idée.

- Comment ça a été, le voyage ?

- Tranquille. Katsu n'est pas encore revenue de sa course, mais Kuroo et Haru sont là. Tu adorerais sa maison. Elle est vraiment belle.

- Ouais, bah tu sais...

Il se tait brusquement.

- Je sais quoi ?

- Non, rien. Je viens de penser à un truc.


- A quoi ?

Il soupire.

Un peu plus et il vendait la mèche.

Tsukishima replace ses lunettes sur son nez, et secoue mécaniquement la tête.

- Rien du tout. Passe leur tous le bonjour de ma part.

- Je n'y manquerais pas !

L'entendre sourire au travers du téléphone lui fait de la peine. Si elle était partie faire ses études, il aurait fallu qu'ils se séparent. Il n'aurait pas supporté d'entendre son sourire sans pouvoir le voir.

- Je vais te laisser, le Coach est là, dit-il en regardant rapidement derrière lui.


Atsuko sourit encore une fois.

- D'accord, je te laisse. Tu m'appelles ce soir ?

- Bien sûr que oui. Ne t'inquiète pas. Je ne suis pas du genre à oublier ce genre de choses aussi facilement.

- Mais je comprendrais que tu aies du travail, réplique-t-elle.

- Jamais trop pour ne pas avoir de temps pour toi. Et je te signale que d'habitude, je te raccompagne chez toi. Je ne vois pas comment je ne pourrai pas avoir le temps sur ce créneau là.

- D'accord.

- A ce soir, Atsuko.

- Oui.

Ils raccrochent et elle regarde longuement son téléphone.

Quand Katsu revient, les bras chargés de courses et l'air plus que ravi sur le visage, elle pose son bardas dans la cuisine, embrasse son compagnon, son petit frère sur le crâne, et se dirige d'abord vers la chambre d'amis, avant de se rendre compte qu'une paire de jambes est posée dans la terre de la serre.

En poussant la porte, elle croise tout de suite le regard de l'adolescente, assise devant les plantes.

- Tu es arrivée, dit-elle seulement à l'étudiante.

Katsu s'approche d'elle, sans plus avoir la moindre trace de sourire sur les lèvres. Elle se met à genoux pour pouvoir l'enlacer, et Atsuko se met à pleurer :

- Désolée, ça sort tout seul, se plaint-elle entre deux sanglots.

La main de l'aînée vient doucement lui caresser les cheveux.

- Je suis là pour ça, ne t'en fais pas.

- Je ne suis même pas là depuis une heure...!

-  C'est parce' que tu décompresse déjà, ne t'en fais pas, c'est normal. Tu vas pleurer et beaucoup dormir parce que tu vas te détendre. Mais quand tu retourneras chez toi, tu te sentiras mieux.

- Je sais. Je sais... ! Je suis tellement contente d'être chez toi ! répond Atsuko, riant entre deux larmes.

Katsu sourit.

- Moi aussi, je suis contente que tu sois chez moi.


« Pourquoi je n'arrête pas ? Parce que je n'ai pas encore perdu. » (Shoyo Hinata)

InéquationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant