21e point - 2e set

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Ce matin, elle a été passer son fameux examen. C'est peut-être à cause de ça qu'elle se sent si fatiguée, maintenant.

Toujours est-il qu'à présent qu'elle est assise, ses paupières s'alourdissent, et elle s'endort peu à peu.

Une main se pose soudain sur son épaule, et la secoue doucement.

- Hum ?

Elle entre-ouvre les yeux, et les referme tout de suite. Il y a trop de lumière, tout à coup. La personne à côté d'elle se met devant le soleil, et elle peut les ouvrir un peu plus doucement.

Atsuko a toujours mal à la tête et de légers vertiges, et c'est ce qui la pousse à se demander, sans vraiment réfléchir, ce que Tsukishima peut bien faire là.

- Qu'est-ce-que...

- Tu t'es vraiment endormie là, hein, soupire-t-il en s'asseyant. Tout va bien ?

Elle dodeline lentement de la tête.

- Oui, je crois. Enfin, je suis cotonneuse, et mon mal de tête se réveille avec moi...

Il pose sa main sur son front et diagnostique rapidement :

- Je pense que tu es tombée malade, tu as le front chaud. Tu ferais mieux d'aller réellement à l'infirmerie.

- Je me suis perdue, soupire-t-elle dépitée.

- J'ai vu. D'ailleurs, c'est pour ça que tout le monde te cherche.

- Hein ?

Elle se redresse brusquement, mais il la maintient assise d'autorité.

- Ne te relève pas aussi vite, ton cerveau va se balader dans ton crâne.

- Hum... T'es gentil, mais qu'est-ce que t'es fatiguant, soupire-t-elle. Si tout le monde cherche, on devrait leur dire que tu m'as retrouvée. Mais je n'ai pas mon téléphone.

- Moi non plus. Et je pense que c'est la même chose pour tout le monde, tu sais.

- Vous êtes vraiment... terribles.

- C'est la vie.

Il se remet sur ses pieds, toujours accroupi, et lui tend les mains.

- Allez, lève-toi doucement, cette fois. Je te dépose à l'infirmerie, et je retourne chercher les autres.

Elle lui attrape les mains, et en profite pour s'appuyer dessus pour se relever, un peu chancelante. Atsuko a beau avoir fait attention en se levant, elle semble tout même s'être levée trop vite, à en juger par son champ de vision assombri, et par la chaleur à l'intérieur de ses oreilles, qui la désoriente une seconde.

Quand elle revient à elle, elle remarque que Tsukishima la tient toujours.

- Ah.

Elle le lâche pâteusement.

- Tu devrais appeler quelqu'un pour te ramener chez toi.

- Pas envie. Je ne rentre pas avoir vous, si je rentre plus tôt.

- Quoi ?

- Avec, se reprend-elle en grognant. Essaie de suivre, s'il-te-plaît, même si c'est dur...

Elle fait quelques pas avant de se rendre compte qu'effectivement, elle a sûrement de la fièvre. Plusieurs fois, Tsukishima lui attrape le bras pour la faire changer de direction, ou l'aider à marcher droit.

Ils croisent quelques uns de leurs camarades en cours de route, qui, à la fois inquiets pour elle, et ravis de retourner de retourner à l'entraînement, lui demande si ça ira, et s'ils peuvent la laisser avec le grand blond.

- Oui, mais il faudrait y aller. Elle a déjà trébucher trois fois en cent mètres, il va falloir qu'elle s'allonge, coupe-t-il court. Allez, j'aimerais retourner au gymnase aussi.

Il la rattrape par le bras alors qu'elle se fait rattraper par la gravité, et l'accompagne définitivement à l'infirmerie.

- Tu les passe quand, tes examens ? demande-t-il en attrapant une poche de froid dans le réfrigérateur.

- Mes examens ?

- Pour ton programme. Le truc dont tu m'as parlé pendant deux heures la dernière fois que tu es restée dormir à la maison.

Elle soupire.

- C'était ce matin. J'en ai vraiment parlé autant ?

Il réfléchit sérieusement un moment, avant d'hausser les épaules.

- Je ne pense pas.

Il lui tend la poche de froid, et l'aide à remonter la couverture sur elle, avant de voler une couverture supplémentaire sur le lit d'à côté.

- Merci, soupire-t-elle en la mettant sur le front.

L'infirmier s'est absenté visiblement, mais après tout, à cette heure, c'est peut-être pour s'occuper d'un blessé ailleurs.

Il s'assoit.

- Tu ne retourne pas à l'entraînement ?

- Je vais attendre qu'une personne responsable sache que tu es là.

- Comme c'est gentil, ricane-t-elle.

- C'est la deuxième fois que tu dis que je suis gentil.

- J'ai de la fièvre, plaide-t-elle. Je ne sais pas ce que je dis.

Il sourit.

- Hum, ça doit être ça.

- Mais je le pense, finit-elle par dire au bout d'un silence.

- De quoi ?

- Que tu es gentil.

- Ah...

- Mais je pense qu'il te fallait bien quelque chose pour contre-balancer avec ce foutu caractère et ta manie moqueuse.

Il s'apprêtait à la remercier, mais il n'en n'a plus franchement envie.

- C'est... j'avoue que ça m'énerve, quand tu fais ça.

Elle tourne la tête vers lui, et la poche tombe inévitablement de son front, avant de se loger sur le côté de son visage.

Elle grogne, mais avant qu'elle ne la remette en place, Tsukishima s'en occupe à sa place.

- Quand je fais quoi ?

- Quand tu me dis ouvertement que tu n'aimes pas mon comportement.

- Hum. T'es susceptible.

Il ouvre la bouche et elle lui re-coupe l'herbe sous le pied.

- Je ne le ferais plus. Mais je n'ai pas dit que je n'aimais pas ton comportement, ce coup-ci, tu sais ? Je disais juste que ça faisait de toi quelqu'un de bien malgré le fait que tu es énervant.

- Si c'était pour me rassurer, ça ne m'aide pas.

- Ce n'était... c'était le but.

Il sourit vaguement, amusé.

- Tu n'as pas à t'inquiéter pour moi. Je m'occupe de moi tout seul.

- C'est sûrement ce qui m'inquiète le plus.

Sans vouloir lui répondre, il se contente de lui remonter la couverture jusqu'à l'épaule.

- Dors. Tu es fatiguée.

Atsuko soupire.

- Si tu le dis...


« De la motivation ? Que vous faut-il de plus que de la fierté ? » (Tadashi Yamaguchi)

InéquationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant