8e point - 1er set

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- Atsuko ? Vous vous levez ? demande la gouvernante après avoir frappé à la porte.

L'adolescente se retourne dans son lit, avant de marmonner :

- Pas aujourd'hui, s'il-vous-plaît. Je voudrais rester au calme.

Elle a passé la journée en pyjama la veille, et est restée cloîtrée dans la chambre toute la journée. Et c'est la première fois depuis longtemps qu'elle n'a pas demandé à ne pas avoir école.

Inquiète, la femme en uniforme s'approche du lit pour poser sa main sur le front de sa petite maîtresse, remarquant qu'elle n'a pas de fièvre, mais d'épais cernes.

- C'est au club que ça ne va pas ?

Atsuko réfléchit. Si elle veut en parler ici, ce sera à coup sûrs à Hona, qui est un peu cette gentille grand-mère qui prend toujours soin de vous.

- En fait... J'ai... Il ne s'est rien passé du tout. Mais quand Hitoka m'a invitée à aller chez elle dans les semaines à venir... je me suis sentie mal. Je ne suis pas sûre d'avoir envie d'y aller. Et en même temps, ça me ferait plaisir d'avoir une copine, vous comprenez ?

Elle lui sourit en hochant la tête.

- Je comprends. Ce n'est pas le problème auquel je m'attendais, mais c'est tout aussi important. Peut-être que si vous proposiez à cette jeune fille de vous voir ailleurs, elle ne vous en voudrait pas ? Comme dans un café, par exemple.

Atsuko acquiesce.

- Oui, c'est une idée. Merci Hona.

Cette dernière se lève avec un clin d'œil.

- Je fais décommander le professeur pour aujourd'hui, mais je pense que vous devriez aller au club cette après-midi. Il faut que vous vous fassiez des amies.

L'adolescente sourit.

- D'accord, merci !

Elle se roule en boule dans le fond de son lit, pour se le ver que deux heures plus tard, les cheveux en bataille.

- Pourquoi est-ce que tu es toujours là avant nous ?

C'est la première phrase qui lui est adressée depuis les vingt minutes qu'elle est là, et c'est l'immense blond qui l'a prononcée. Il poursuit tranquillement :

- C'est limite flippant.

Atsuko hausse un sourcil, sans pour autant répondre.

Et puis Tanaka arrive juste derrière lui et lui met une grande bourrade :

- Bah alors, Tsukishima ? C'est pas une façon de parler aux filles. Ne t'en fais pas, Atsuko, lui dit-il ensuite. Tu sais ce qu'on dit. Qui aime bien châtie bien.

Son coéquipier secoue vigoureusement la tête.

- Non mais ça va pas la tête ? Qui aimerait quelqu'un comme elle ?

La jeune fille secoue frénétiquement la tête, avant de répondre elle-même.

- N'importe qui me connaissant bien ne voudrais pas de moi. Alors pourquoi toi ? Alors que tu ne connais même pas, et que tu n'as même pas fait l'effort de me connaître ?

Elle pose amicalement sa main sur son épaule :

- Mais je ne t'en veux pas, tu sais. De toute façon, il fallait bien que quelqu'un soit censé ici.

InéquationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant