Chapitre 68 : Le rencard [Partie 2]

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Voilà comment cela devait se dérouler : après une longue marche accompagnée par Oikawa et ambiancée de conversations interminables mais intéressantes, nous nous serions arrêtés quelque part pour manger. Après ça j'aurais réussi à lui tirer les vers du nez sur la raison qui l'a poussé à choisir une date aussi prématurée pour notre rendez-vous, et selon sa réponse j'aurais envisagé ou non de céder à ces avances.

Ça, c'était le plan initial.

Et effectivement, nous nous étions adonné à une longue marche, et, pris dans nos débats futiles sur les joueurs à sélectionner pour le prochain championnat du monde de volley, avions rejoint les abords de Sendai, capital de Miyagi, se situant à une petite heure à pied de Seijo.

-C'est normal qu'on soit allé aussi loin ? Questionnai-je en fixant le panneau indiquant l'entrée de la ville à moins de cinq-cents mètres.

-Je ne pensais pas que le temps passerait aussi vite, répondit Oikawa, les yeux, lui, rivés sur sa montre.

En y repensant, le nom de cette ville me dit quelque chose, mais impossible de faire le moindre lien. Quoi qu'il en soit, je ne me vois pas poireauter toute la nuit ici.

-Qu'est-ce qu'on fait ? On visite en cherchant un endroit où se poser et rentrer en bus ou on fait demi-tour ?

-C'est comme tu veux, tant qu'on ne s'approche pas de Shiratorizawa.

Je tique à sa réponse : c'est la ville accueillant le prestigieux lycée que Sakura a fini par rejoindre. C'est donc ici que mon ancienne meilleure amie vit et joue.

-Tant qu'on est là, autant visiter, tranchai-je en lui adressant un sourire.

Étrangement, la découverte des rues de la capitale installa un silence entre nous, et alors que nous entrons dans une avenue longée de dizaines de restaurants de rue, le capitaine reprit la parole.

-Je pensais à quelque chose, s'il n'y avait pas eu toute cette histoire avec Saiko, vous auriez rejoint Shiratorizawa avec Kyoko-san ?

-Je n'avais pas le niveau pour ça, répondis-je simplement.

-Avec ta réputation de l'époque ? Ria le passeur. Je peine à croire que-

-Intellectuel, corrigeai-je. Mes parents gagnaient trop pour que j'ai une bourse et j'étais trop nulle en cours pour ce bahut. Et alors même que l'entraîneur avait fait des avances à Sakura pendant des semaines, on s'était promis de fonder notre carrière à deux.

-C'est vrai que le concours d'entrée est réputé pour être l'un des cinq plus difficiles du pays... Alors vous auriez atterri à Seijo ?

-Non, l'équipe n'était pas à la hauteur.

Le capitaine se crispa comme si je venais d'insulter la sienne.

-... On avait été accepté dans un lycée renommé et on se préparait à quitter Miyagi pour prendre un appartement toutesles deux, expliquai-je. J'ai cédé ma place peu après les inter-collège en acceptant de rentrer à Tokyo. Mais je ne pensais pas que Sakura en ferait de même.

-Un lycée renommé ?

-Inarizaki, à Hyogo.

Oikawa eut un sursaut de dégoût, me forçant à relever les yeux.

-Tu connais ?

-C'est dans ce lycée que joue le type sacré "meilleur passeur lycéen du pays", m'apprit le capitaine. Mais même si son jeu est propre, il n'en reste pas moins que c'est un gros arrogant

-Oh, donc c'est propre aux passeurs ce trait de caractère ?

-Isaya-chan ! S'indigna-t-il devant mon regard amusé.

King Sniper [Haikyuu!!]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant