Chapitre 15 : Le match.

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Assise sur mon lit, le CD contenant l'enregistrement des fameuses sélections du tournoi de printemps entre les mains, j'essaie d'enterrer cette hésitation qui me paralyse à la simple idée de voir ce fichu match. En réalité, je ne sais pas trop ce que j'appréhende exactement de voir, tout ce que je sais, c'est que j'ai la boule au ventre depuis qu'Ayaoro m'a confié en me tendant le disque que je serais surprise de voir ce qu'est devenu Sakura, sans me donner plus de détails.

Je prends une grande inspiration en s'infligeant une gifle mentale, avant glisser le CD dans mon ordinateur portable. En quelques cliques, la fenêtre de la vidéo se retrouve en plein écran, n'attendant que mon signal pour se lancer. Je m'installe dans mon siège, les genoux contre le thorax et lance le match.

Je passe rapidement les formalités pour arriver au début du premier set, dont le service revient à Shiratorizawa. Bien sûr, je repère immédiatement Ayaoro, ainsi que la passeuse dont le nom m'échappe encore, et même Haru qui ne porte pas les couleurs du libéro puisqu'elle était centrale remplaçante pendant ce tournoi selon ses dires. Côté adversaire, la seule que je reconnais arbore toujours sa longue chevelure écarlate, tressée comme à chaque match important, sauf qu'aujourd'hui ce n'est plus moi qui m'en charge.

La joueuse en service s'élance et projette une balle très puissante si j'en crois la difficulté que mon amie a eut pour la réceptionner. Après ça, toutes se mettent en place sur le terrain ; la première attaque manque de peu et est immédiatement reprise par l'adversaire. L'une des centrales renvoie directement la balle vers Sakura, qui tourne la tête vers l'attaquante ayant servie, avant de crier un nom : "Izumi !".

-Une seconde main, soufflais-je pour moi-même.

Au dernier moment, la passeuse stop son mouvement et pousse la balle de l'autre côté du filet, marquant le premier point avec une seconde main. Malheureusement, Ayaoro et le reste de l'équipe se sont faites berner dès le début du match, de quoi mettre une premier coup au morale. Pourtant, ce qui me surprends le plus, c'est que mon ancienne meilleure amie ait jouée une feinte, elle qui m'a toujours dit que c'était une technique de lâche. Malheureusement, Sakura n'est pas vraiment doué pour gérer les offensives subtiles, ce qui m'a permise de la voir arriver de très loin.

J'analyse ainsi le reste du premier set, et je dois me rendre à l'évidence : Sakura est devenu un vrai monstre. Alors qu'elle peinait à une époque à modeler ses passes en fonction des besoins de son équipe, aujourd'hui, elle s'adapte immédiatement aux compétences des attaquantes notamment avec la fille aux cheveux noirs. Elle non plus n'est pas en reste d'ailleurs, bien que la précision ne soit pas de mise si j'en crois ses tires : bien qu'ils soient puissants, ils ne se contentent que d'une d'une ou deux lignes directrices, un peu comme un bélier. Ce style d'attaque me rappelle vaguement celui d'une autre joueuse faisant partie de l'équipe que nous avons affronté en demi-final, sauf que celle-ci avait les cheveux plus claire. Depuis l'angle de la caméra, je peine à voir précisément son visage, mais elle ne sembla pas vraiment lui ressembler, je chasse donc cette réflexion pour me concentrer sur le match.

16-25 au premier set, c'est ce qu'on appelle une défaite cuisante, bien qu'il en reste encore deux. Les équipes se confrontent aux entraîneurs, et un détail me frappe : il n'y a aucune réaction du côté de Seijo. D'ailleurs, l'homme qui fait office d'entraîneur n'est autre que Mizoguchi-sensei, l'entraîneur de l'équipe masculine. A en croire les images, il n'est là que parce qu'il faut un entraîneur sur le papier, idem pour Irihata-sensei. Les filles parlent entre elles et quelques mots sont échangés avec les professeurs, mais rien de plus.

La pause se finit et les deux équipes se remettent en place, retenant leur souffle jusqu'au coup de sifflet. Le jeu de Shiratorizawa, bien qu'il soit impressionnant au premier abord, est pourtant truffé de faiblesse, notamment dans la synchronisation puisqu'on voit clairement que certaines joueuses hésitent lorsqu'une balle cadeau se présente. Et bien que leur blocages soient efficaces, leur défense en réception peine parfois à régler la direction des balles, compliquant la tâche de la passeuse. En clair, si Sakura n'avait pas développée une très bonne agilité pour recadrer les trajectoires, Shitatorizawa serait dans de beaux draps. Malheureusement, pour compenser cela, ils ont quatres monstres dans leur équipe : une passeuse agile, une attaquante féroce dont les services peines à être reçus, et deux autres joueuses mesurant minimum un bon mètre quatre-vingt -ce qui pour une fille, reste assez impressionnant- qui peuvent former à elles-seules un véritable rempart.

King Sniper [Haikyuu!!]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant