King Sniper [Haikyuu!!]

Chapitre 29 : Soif de vérité

*POV Sakura*

Avachie sur le sofa avec mon encas protéiné, je fixe les dizaines de livres répartis sur la table basse sur laquelle je travaille depuis ce matin. Je suis certes habitué à crouler sous les devoirs depuis mon arrivée à Shiratorizawa, mais j'avoue que la motivation me manque en ce samedi matin : premièrement parce que les entraînements de cette semaines ont été crevants au possible, mais aussi parce que je n'arrive pas à m'enlever de la tête la nouvelle qui m'a frappé il y a quelques jours : Yuna est à Aoba Johsai.

Après tout, je n'ai pas revu mon ancienne partenaire depuis la fin du collège lorsque que je m'en étais prise à elle le jour où elle avait daigné se montrer pour les examens. A ce moment là je la détestais au moins autant que je me détestais moi-même, me demandant ce que j'avais bien pu faire pour qu'elle me lâche. Après ça, j'avais passé les vacances à me torturer l'esprit, me demandant si cela valait la peine de continuer à jouer. C'est d'ailleurs pour cette raison que je n'ai rejoint l'équipe de volley que quelques semaines après le reste du club, convaincu par Izumi, que je venais de rencontrer.

Quand j'y pense, c'est elle qui me pousse à progresser aujourd'hui et qui m'a permise de faire le deuil de ma relation avec Isaya, et c'est sans doute parce que je lui dois beaucoup que j'ai finis par tomber amoureuse d'elle.

Au moment où je m'apprête à reprendre mes révisions, j'entends la porte de l'appartement claquer.

-Tu ne devineras jamais qui j'ai croisé dans le parc près de Seijo, engagea Izumi en enlevant ses chaussures avant de passer l'entrée.

Sans que je n'ai le temps de répondre, elle traversa le grand salon pour me rejoindre et colla son téléphone devant mon visage. Je saisis l'appareil sur lequel est affiché une photo prise de loin d'une rue passante à la sortie d'une zone verte. On y reconnaît ce qui parait être deux joggers : l'un semble être un étranger au teint hâlé, l'autre est de dos.

-Tu connais ce type ? Demandai-je sans comprendre où elle voulait en venir.

-Attends, m'arrêta-t-elle en touchant l'écran pour changer d'image. On la voit mieux sur celle-là.

Lorsque le visage souriant de Yuna s'affiche sur l'écran, je ne peux réprimer un léger mouvement de recule. J'entendis Izumi reprendre la parole mais n'y prêta pas vraiment attention sur le moment. J'observe la photo de longue seconde avant de me redresser.

-Qu'est-ce que tu faisais prêt de Seijo ?

-Attend, je viens de t'apprendre que cette garce est de retour à Miyagi et tout ce que tu trouves à dire c'est "Qu'est-ce que tu faisais là-bas ?" S'étonna-t-elle.

-J'étais au courant, avouai-je. Et surveille ton langage.

-Ah oui ? Tu lui as rendu la monnaie de sa pièce j'espère ? Supposa-t-elle en s'installant à mes côtés.

-Je ne l'ai pas croisé, c'est Oikawa qui m'a dit qu'elle était dans son lycée.

-Oikawa ? Genre le capitaine d'Aoba Johsai ? Ça veut dire que tu m'as menti quand il t'a appelé ? Conclut-elle en m'offrant un regard suspicieux.

-Désolé, mais je ne veux plus rien avoir à faire avec elle, soupirai-je en lui rendant son téléphone. Elle ne joue plus et mène sa vie de son côté, grand bien lui fasse.

-Alors maintenant qu'elle est à portée on ne pourra même pas lui mettre une bonne raclée ? On pourrait juste passer dans son lycée et-

-Izumi, coupais-je en me levant.

-Quoi ? Elle te doit bien la vérité après ce qu'elle t'a fait subir, non ?

"Elle n'a pas tort" Relevai-je silencieusement en me retournant vers elle.

Ce qu'il s'est passé à la finale ne cesse de me tracasser, et je ne pouvais pas réclamer de confrontation tant qu'elle était à Tokyo à faire je-ne-sais-quoi. A la rentrée de première année je m'étais mise en tête qu'elle avait rejoint Nekoma, comme son cousin, et ne compterait plus jamais revenir à Miyagi.

-Je propose ça pour ton bien, affirma ma petite amie d'une voix inquiète en me rejoignant. Même si lui en coller une me démange, je t'assure que je me retiendrais, mais il faut que tu tournes la page, et seule la vérité pourra t'aider.

Je lève les yeux tandis qu'elle glisse une main rassurante dans mon cou. Sans dire un mot, Izumi pose ses lèvres sur les miennes, baladant son autre main dans le creux de mes hanches. Souriant sous le baiser, je passe mes bras autour de sa taille pour la ramener davantage vers moi avant que le manque d'air ne nous sépare.

-On voit que tu es la fille d'une femme d'affaire, relevai-je devant son air satisfait. Alors qu'est-ce qu'on fait ? Aoba Johsai est un lycée privé, et on va nous tuer si on rate le début de l'entraînement pour l'attendre à la sortie.

-Tu sais que je suis la reine du timing, répondit-elle en s'éloignant pour fouiller dans la poche de son jeans.

Elle en sort un bout de papier de la taille d'un prospectus et me le tends. Sur celui-ci on peut y lire :

"Festival annuel d'Aoba Johsai"