*POV Iwaizumi*
L'échauffement de l'équipe vient de démarrer et les joueurs de Dateko ne devraient pas tarder à arriver pour notre match amical. Tout est prêt, à l'exception d'un détail.
-Toujours pas de nouvelles ? M'interrogea Matsukawa.
Je réponds au central d'un hochement de tête : voilà presque une heure que ce boulet d'Oikawa a disparu des radars, juste après qu'il ait prévenu d'un "léger retard" pour aller "faire quelque chose". Et bien qu'il joue rarement le premier set en match amical pour observer nos adversaires depuis le banc, en tant que capitaine, cela reste irrespectueux de ne pas participer aux salutations pré-affrontement.
En rejoignant le reste de l'équipe pour m'échauffer à mon tour, je sens une balle buter contre ma cheville, et me baisse par réflexe pour le ramasser. Lorsque je me redresse, je vois Haru se diriger vers moi. Nous restons un court instant à nous toiser, avant que je ne me décide à lui rendre le ballon.
-Salut Haru-san.
-Salut, répondit-elle timidement en se préparant à repartir.
-A propos du festival, l'arrêtai-je en posant une main sur son épaule pour avoir son attention. Je suis-
-Je dois y aller.
Elle se dégagea avant de repartir sans me laisser finir ma phrase.
*Fin POV*
Avachie sur ma table dans un coin du club d'art, je tente sans grand succès de trouver un semblant de refuge dans le sommeil afin de vider mon esprit d'un sentiment que je ne connais que trop : celui de la contrainte. Cette frustration de ne pas pouvoir faire selon mes plans à cause de quelque chose que je ne contrôle pas me donne envie de frapper dans les murs. Il faut dire que chez moi, la détermination l'emporte largement sur le sens de la concession.
-Yuna, ma douce, il serait temps de se réveiller... Me souffla Marco à l'oreille avant de venir s'installer face à moi.
Je lève le nez et l'observe me toiser d'un regard amusé.
-Tu m'appelles par mon prénom maintenant ?
-Oui, depuis que tu te montres avec Oikawa, les gens n'arrêtent pas de me prévenir que je devrais faire gaffe, chuchotta-t-il.
-Laisse-les parler, supposai-je en enfouissant ma tête dans mes bras. J'ai besoin d'Oikawa mais il n'y a rien d'ambiguë.
-Tu en es certaine ?
Je relève la tête une nouvelle fois, un sourcil arqué pour l'inciter à développer ses propos.
-Oikawa t'a manipulé pour son amusement personnel, et toi tu vas lui demander de l'aide le lendemain ? Chuchota-t-il pour nous mettre à l'abri des oreilles indiscrètes. Ça se comprend que tu puisses être attiré par lui, il est carrément à tomber et vous partagez une passion commune, mais je ne pense pas qu'il puisse penser à autre chose que son nombril.
-Franchement, répondis-je en me redressant, j'ai une gueule de fangirl ? Je me fiche bien de son physique ou même de son égocentrisme, ce que je veux, c'est sa tête. C'est peut être un abruti dans la forme, mais c'est un stratège très malin. Alors ce que je retiens, ce ne sont pas ses actes, c'est ses résultats : oui, il m'a forcé la main pour jouer, mais il m'a fait avancer face à un problème devant lequel je campe depuis plus d'un an.
-Tu devrais quand même-
-Isaya-chan ! Interrompit le principal intéressé depuis l'entrée de la salle avant de nous rejoindre d'un pas pressé.
Avant que je n'ai le temps de demander au capitaine ce qu'il fiche ici, qu'il se plante devant moi, ignorant totalement que tous les membres du club d'art le toise de surprise.
-Je sais comment te faire intégrer le club et le tournoi, dit-il en approchant son visage avec un grand sourire.
Je mets une seconde à saisir le sens de sa phrase.
-Quoi ?
-Il y a une faille dans le règlement de l'inscription, je t'expliquerai en route. Il faut qu'on aille voir Mizoguchi-sensei.
-Tu es certain de ce que tu avances ? Ou ton plan c'est juste de faire du charme aux organisateurs ?
Nos regards glissèrent vers Marco, dont l'expression froide exprimait une antipathie certaine. Je ne pensais pas qu'il pouvait jouer les petits amis jaloux jusqu'à alourdir l'ambiance à ce point.
-Contrairement à toi, je sers à quelque chose, répondit le passeur en se redressant pour lui rendre son expression avec un regard méprisant. Et pour être honnête, t'as pas la trempe d'être un vrai petit ami pour elle.
-Ça, c'est pas à toi d'en juger.
-Sa passion sera toujours plus importante que toi, et crois-moi, je connais le problème.
-Je ne peux pas le nier, puisque tout le monde sait ici que ta dernière petite amie t'as largué parce que t'étais un copain minable.
-Oikawa, stoppai-je en le voyant s'avancer vers mon ami. Si tu ne sors pas dans la minute je raye notre accord.
-Mais c'est lui qui a-
-Sauf que je me fiche qu'il s'en prenne à toi, le coupai-je. En revanche, je refuse qu'on parle en mon nom.
-Je suis déso-
-DEGAGE BORDEL, aboyai-je en me levant d'un bon.
Ces dernières paroles semblent avoir eut leur effet, puisqu'il sortit sans rien dire, devant les regards indiscrets de tous ceux passant par là.
*POV Oikawa*
Le premier set de notre match contre Daketo a débuté il y a quelques minutes que je peine déjà à maintenir ma concentration : que peut-elle bien trouver à ce type ? Certes, ça a été une faute de parler en son nom, mais de là à me hurler dessus ?
-SHITTYKAWA.
Ça doit être la troisième fois qu'Iwa-chan m'appelle pour me forcer à lever le nez sur le terrain, mais je n'ai clairement pas la tête à ça. Je me lève donc et prétexte une douleur de ma blessure fraichement rétablie pour m'éclipser quelques instants, peinant à faire sortir la scène que je viens de vivre de mon esprit. Tout comme cette fois à l'infirmerie, où j'avais prononcé ces paroles : "Isaya ne m'intéresse pas". Je m'étais montré honnête ce jour-là mais depuis ce moment, celui où ses pieds ont quittés le sol... Sa posture, son regard, et surtout sa dominance absolu sur le terrain. On peut retrouver cet aura chez certains joueurs comme Ushijima, mais là ce n'était pas juste de la force, c'était ... magnétique.
"On se croirait dans un de ces clichés de shojo..." Soupirai-je intérieurement en levant les yeux au ciel.
Alors je digère tout juste les raisons qui expliquent mon comportement, je sens mon téléphone vibrer :
Isaya-chan :
Ne parle pas à ton entraîneur et rejoins-moi derrière les vestiaires après l'entrainement. On va mettre les choses au clair.Je fixe le message sans prendre la peine d'y répondre : voilà que je vais me faire rejeter deux fois dans la même journée, et par la même fille.
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King Sniper [Haikyuu!!]
FanfictionIl y a ces choses dans la vie qui vous tombent dessus : parfois des épreuves, parfois des récompenses... Personnellement, pour ma rentrée à Aoba Johsai, c'est lui qui m'est tombé dessus. Littéralement. Prochain chapitre* : - ~~~ *Date estimée, publi...