Chapitre 55 : Premier entrainement privé

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La fin de cette première journée de programme de remise en forme se profile, offrant au grand gymnase vide une lueur orangée de crépuscule presque apaisante. Près du terrain installé pour accueillir ma première séance d'entrainement avec Oikawa, je termine mes quelques échauffements. En relevant les yeux je vois la silhouette du capitaine se préciser au fil des pas depuis l'entrée, avant de remarquer que quelque chose cloche.

-Je peux savoir ce que tu fais dans cette tenue ? Questionnai-je en toisant le smoking de mister Aoba Johsai qu'il arborait il y a une semaine.

Il avança sans me donner de réponse, avant de faire glisser la veste cintrée noire de ses épaules, la laissant s'étendre sur le sol derrière lui. Je ne bouge pas de ma position tandis que le passeur ne semble pas vouloir dévier son regard perçant du mien, avant de commencer à déboutonner sa chemise d'un geste agile. Il poursuit alors sa route d'une démarche lente et assurée pour me rejoindre, et fut bientôt assez proche pour que je puisse apercevoir le léger sourire étirant la commissure de ses lèvres. Il n'est désormais qu'à quelques mètres, et je ne sais toujours pas ce qu'il se passe.

-Va te changer, et arrête un peu tes petits jeux. Sinon je te laisse ranger le terrain seul, menaçai-je en me retournant pour finir de ramener quelques ballons.

Je n'ai pas fait deux pas que des bras puissants viennent m'enlacer par le dos, me tétanisant quelques instants de surprise, avant qu'un souffle chaud et humide ne vienne se loger contre ma nuque.

-Isaya-chan~ Soupira-t-il d'aise en resserrant son étreinte.

J'essaie de me dégager mais mon corps est comme engourdi par ce contact soudain. Lorsque je me retourne pour lui aboyer dessus, son visage s'avança brutalement vers le mien, et c'est au moment de sentir cet inévitable contact, que mes yeux s'ouvrirent.

***

Cela fait maintenant dix bonnes minutes que je suis réveillé, les yeux fixés au plafond, me demandant comment un simple rêve ait pu me donner aussi chaud. J'ai des sueurs jusque dans ma nuque, mon cœur ayant mis bien trop de temps à ralentir à mon goût. Je finis par me tourner vers mon réveil : 3h10.

Je me redresse dans un soupir d'agacement avant de prendre ma tête entre mes mains : Oikawa ? Sérieusement ? Alors je vais vraiment devenir un cliché de shojo ? Bon, ok, il a un physique qui se prête au fantasme, mais à quel point mes hormones sont-elle désespérées pour en arriver là ? Quoi qu'il en soit, ça ne veut rien dire. Absolument rien.

Après une nuit écourtée par cet étrange rêve, la vraie première journée de remise en forme avait pu débuter, avec au programme : footing avant le début de l'entrainement matinal avec l'accord de l'entraineur pour que nous puissions prendre un terrain. Bien que cette matinée ait été organisée sur la base du volontariat, j'ai été heureuse de constater d'une bonne moitié du club féminin avait joué le jeu, au point que l'espace attribué s'est révélé un peu juste, nous contraignant à organiser les échauffements en extérieur grâce à la clémence d'un temps ensoleillé. Après cela, les cours s'était poursuivis, non sans que je ne fasse un ou deux circuits de cardio pour me remettre en scelle : il me faudra une endurance correcte pour supporter ne serait-ce que deux sets en tant qu'allier.

En bref, tout s'était passée comme prévu, à une exception près, tel un caillou dans l'engrenage de cette reprise bien avisée.

-Ça va faire quinze minutes que l'entrainement est fini, où est-ce qu'il est parti ? Soupirai-je pour moi-même avant de tirer d'un coup sec sur la bride du filet du seul terrain laissé dans le gymnase pour nous.

Déjà que nous n'avons qu'une heure avant que le gardien ne nous congédie pour la fermeture du lycée, -voir un peu moins sans compter le nettoyage et le rangement de la partie du gymnase que nous empruntons- Il ne manquerait plus que cet idiot de capitaine ne nous mette en retard.

King Sniper [Haikyuu!!]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant