Chapitre 47 : Rien ne changera ?

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*POV Sakura*

Je suis encore somnolente lorsque j'entends l'annonce du conducteur qui nous informe que le train entre enfin en gare. En réunissant mes affaires je pousse un soupir de soulagement : je suis venue à bout de cette journée familiale chargé de toute sorte de repas de courtoisies. Entre le départ tôt un dimanche et le retour en train, je ne pense pas faire long feu en arrivant chez moi.

Après avoir prévenu le chauffeur m'attendant à la sortie de la gare, je passe les portes pour atterrir sur le quai des arrivants. Avant de me mettre en route je jette un œil à mon téléphone :

Izumi :
Appelle-moi.

Intrigué, je m'exécute. En effet, ma petite amie est aussi restée en famille et n'est donc pas à l'appartement aujourd'hui puisqu'elle dort chez sa mère.

-Comment s'est passé le voyage ?

-Bien, mais je suis fatigué, répondis-je en prenant la route. Tu avais quelque chose à me dire ?

-Je vais essayer de convaincre l'entraîneur d'organiser un match contre Seijo.

-Izumi... Soupirai-je en m'engageant dans les escaliers.

-Non, écoute-moi. Il faut que tu t'assures que l'affronter ne posera pas de problème pendant les interlycées.

-Ce ne sera pas un problème.

-Tu ne le sais pas, et si tu te retrouves perturbé alors que c'est une porte ouverte pour les recruteurs de l'équipe nationale, tu pourrais rater ta chance.

-Et pourquoi pars-tu du principe qu'elle rejoindra leur équipe ? Si ça se trouve, elle joue encore avec ses amis en ayant arrêté les matchs en club.

-Elle est resté cloué tout le match jusqu'au dernier point. Et elle en a perdu, c'est flagrant.

-Je croyais que tu ne l'avais jamais rencontré ?

Un silence s'installa dans la conversation.

-Jamais en vrai, se justifia-t-elle. Mais j'ai vu quelque uns de vos matchs enregistrés.

-Quoi qu'il en soit, le planning de notre gymnase est complet entre nos affrontements et ceux des garçons. Et Seijo n'est pas bien classé, alors l'entraîneur ne voudra pas perdre de temps.

-Tu m'as dis toi-même qu'il avait des vues sur votre duo avant le lycée, si on lui dit-

-Si on lui dit qu'il n'y a qu'une probabilité que Yuna intègre l'équipe de Seijo alors qu'il sait qu'elle n'est plus recrutable ? La coupai-je.

-Donc ça te pose un problème, répondit-elle avec froideur.

-C'est inutile de se fatiguer, soupirai-je en m'arrêtant à l'angle d'un couloir. L'affronter ne changera rien. Ancienne partenaire ou non, on ira au national.

-Je ne dis pas que tu ne peux pas affronter ton ancienne partenaire, reprit Izumi d'une voix plus douce. Mais elle était bien plus et tu le sais. Sakura, tu as été amoureuse d'Isaya, elle est là la différence.

-L'affronter ne changera rien, répétais-je bien que ma certitude commençait doucement à s'estomper

-Fais-moi confiance, et de toute manière tu n'es pas seule, tu ne le seras jamais plus dans mon équipe.

Après quelques instants et l'envie de couper court à la conversation, je capitule :

-Fais ce que tu veux.

-J'ai hâte de te voir mon cœur, tu me manques.

-Toi aussi...

Je raccroche avant de saisir mon sac pour me remettre en route, et au moment où je passe l'angle, me fait percuter par quelqu'un. Surprise, je m'apprête à m'excuser, mais une voix familière me devança.

-Désolé, émit-elle en relevant les yeux vers moi. ... Sakura ?

Je mets de longues secondes à réagir, alors même que Yuna se tient devant moi, blanche comme si elle venait de voir un fantôme.

-Salut, répondis-je avant qu'un silence gênant ne s'installe entre nous deux.

Je ne sais pas ce que je devrais dire à ce moment précis. Lorsque j'avais imaginé nos retrouvailles je me suis vue lui demander enfin des explications, mais tout reste bloqué dans ma gorge. On se toise ainsi pendant quelques instants, alors que je remarque que, de plus prêt, les traits de son visage n'ont pas tant changés que ça depuis l'époque.

-Est-ce que ça va ? Reprit-elle d'une voix soudainement inquiète.

Sans que je ne m'en sois rendue compte sur le coup, ma fréquence respiratoire s'était accéléré alors que je commençais doucement à chercher mon air. Après des mois sans aucun signe, voilà que j'amorce une nouvelle crise d'angoisse.

-Je dois y aller, tentais-je en agrippant ma poitrine, cherchant à compter mes respirations.

-Sakura, tu devrais t'assoir, répondit-elle en me rattrapant.

Lorsqu'elle tente de saisir mon bras, j'amorce un geste brusque pour me dégager, avant de me retourner.

-Je sais que je suis surement la dernière personne que tu veux voir, mais laisse-moi t'accompagner. Tu as toujours un chauffeur, n'est-ce pas ?

Elle ne me laisse pas le temps de répondre qu'elle passe sous mon bras pour le glisser sur ses épaules, avant de me saisir par la taille pour me maintenir contre elle.

-On va jusqu'au banc là-bas, pointa-t-elle d'un mouvement de tête. Tu pourras t'assoir et j'irais chercher quelqu'un. Tu te souviens de ce qu'on faisait à l'époque ?

-Je ... ne veux pas de ton aide, articulai-je entre deux respirations saccadées.

-Et moi je ne veux pas te laisser comme ça. Et comme je suis physiquement la plus forte à cet instant, c'est moi qui gagne, répondit-elle en m'adressant un sourire en coin.

"Tu n'as pas le droit de me regarder comme ça après ce que tu m'as fait ..." Songeai-je sans pouvoir donner forme à mes mots.

Après un moment qui me parut interminable, elle m'aida à m'assoir et passa deux doigts contre ma carotide. La chaleur de ce contact me ramena des années en arrière, à l'époque où elle seule pouvait gérer mes crises d'angoisses.

-Ton poul est encore correct. Pense à inspirer par le nez et à bloquer au moins trois longues secondes.

Je suis ses directives sans m'en rendre compte sur le coup, comme si mon corps avait gardé en mémoire le calme que sa voix me procurait. Après m'avoir jeté un dernier regard, elle commence à s'éloigner, alors que je surprends l'écho de ma voix résonnant dans le hall de la gare.

-Yuna !

Lorsque qu'elle retourne après avoir marqué une pause, je peux rien faire d'autre que de la regarder. Ses yeux fixés sur moi semble refléter de la souffrance, mais je n'ai pas le temps de traduire son expression qu'elle passe déjà la porte pour se diriger vers ma voiture.

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(Avez-vous remarqué que, dans le média, tous les bottoms ont leurs combinaisons fermées ?)

King Sniper [Haikyuu!!]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant