Chapitre 42 : Le réveil de la Snipeuse

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*POV Oikawa*

Lorsque la balle arrive aux mains du passeur de Fukurodani, je prie plus que jamais pour qu'Isaya marque enfin ce fichu point. Comme pour le reste du set, le bloc se met en place pour la contrer. Lorsqu'elle arrive au plus proche du sommet de la trajectoire du ballon, quelque chose changea. Son allure crispée sembla se détendre d'un coup, comme si jouer était redevenu naturel, loin des contraintes qui semblaient la brider depuis le début de l'affrontement.

Et comme si elle n'avait jamais arrêté, ses pieds quittèrent enfin le sol. Au-dessus du filet, son regard est braqué sur moi. Un regard meurtrier que je n'arrive pourtant pas à quitter. Du haut de sa détente, elle est tout simplement magnifique. C'est comme si je venais de la rencontrer pour la première fois, ma poitrine vibrant d'excitation à la vue de cette fille dont l'aura de détermination écrase littéralement tout ce qui l'entour.  C'est une évidence : le terrain lui appartient, tout comme mon attention à cet instant précis, jusqu'à ce que la voix puissante de mon ami d'enfance ne tente de me ramener à la réalité.

Trop pris par ce que m'offrait la snipeuse, je n'ai vu le pire arriver que lorsque la balle se dirigeant vers mon visage n'obstrue mon champ de vision, avant de me percuter au moins aussi violemment qu'elle ne l'avait fait pour Haru quelques minutes plus tôt.

Sonné, je tombe en arrière avant de plaquer ma main contre mon visage pour constater que quelques gouttes de sang s'échappaient de mon nez.

-OH MERDE ! S'écria la noiraude en accourant. Ça va ? Je suis désolé, c'était pas voulu.

-C'est de bonne guerre Isaya-chan~ Répondis-je en essayant de sourire malgré la douleur lancinante.

-Tu saignes ? Il faut que tu ailles à l'infirmerie.

-Ça va je te dis, et puis le match n'est pas fini.

-Si, bravo pour ta victoire. Maintenant, à l'infirmerie, me pressa-t-elle en m'aidant à me relever. Tu as mal ? J'espère que rien n'est cassé... Montre-moi.

D'une joueuse froide et puissante, Isaya venait de se changer en agneaux s'inquiétant pour ma santé. Amusé par le contraste, je la laisse ausculter mon nez, même si je sais que rien n'est cassé, auquel cas je serais le premier au courant. Ses grands yeux noisettes inspectent un instant mon visage. Je n'avais jamais remarqué ces reflets dorés bordant ses iris et donnant à ses prunelles la couleur de l'ambre.

-Tu es magnifique.

Ces mots quittèrent mes lèvres sans que je ne m'en rende compte, attendant la réaction de la noiraude.

-Eh bien, je t'ai pas mal amoché à ce que je vois, souffla-t-elle avec un léger sourire. Je vais t'accompagner à l'infirmerie, je dois bien ça après ce que je t'ai fait.

Elle se tourna ensuite vers Haru en lui proposant de venir, offre que la blondinette déclina.

*Fin POV*

Le soleil commence lentement sa descente tandis que je suis installé à l'infirmerie avec Oikawa, à croire que cette pièce nous lie de manière inévitable. L'infirmière finit de regarder l'état du capitaine alors que je perds mon regard dans la foule quittant progressivement l'enceinte du lycée.

-Entre cet incident et votre jambe, je ne pensais pas que le volleyball était un sport aussi dangereux, constata l'infirmière d'une voix chaleureuse.

-Et moi je ne pensais pas qu'une fille pourrait finir à deux doigts de me casser le nez, répondit-il avec un léger sourire.

Je lui offre à mon tour un sourire timide depuis la fenêtre : en plus d'être fatiguée par le match, je ne suis pas vraiment en position de l'envoyer bouler.

-Reposez-vous encore un peu avant de partir, si vous sentez la moindre douleur anormale, vous pourrez dire à votre petite amie de venir me chercher.

"Je ne suis pas sa petite amie" Songeai-je sans pouvoir le dire à voix haute, épuisée par la descente d'adrénaline.

-Isaya-chan n'est pas encore ma petite amie, répondit le capitaine avant que la femme ne quitte la pièce.

Je ne relève pas sa tournure et continue de contempler l'extérieur. Nous restons ainsi pendant de longues minutes, avant qu'Oikawa ne se lève pour me rejoindre. Lorsque nos regards se croisent, je décide de lui poser la question qui me tourmente depuis notre rencontre.

-Pourquoi as-tu fait tout ça ? On se connait à peine et tu arrives à me faire jouer alors que j'étais certaine de ne pas en être capable.

-Moi je savais que tu pouvais le faire, il suffisait juste de te le faire comprendre, répondit-il avec un léger sourire. Et puis, c'est normal de vouloir le bonheur de la personne qui nous attire, non ?

-Arrête de plaisanter, tu as dit à Marco que je ne t'attirais pas. Je pense juste que tu es quelqu'un ... d'empathique, hésitai-je. Ou de cinglé.

-J'en avais aussi la certitude, avant de te voir jouer.

-Je vais aller dire à l'infirmière que je suspecte un traumatisme, annonçais-je en tentant de fuir.

-Attends, reprit-il en agrippant mon bras avec un regard désolé. Je plaisantais, je pensais juste que ça te ferait plaisir.

-La seule chose qui me ferait plaisir est que tu arrêtes de te mêler de ma vie.

-Tu ne veux pas plutôt dire : "Merci Oikawa-senpai de m'avoir redonné goût au volley!" ? Releva-t-il avec un sourire nais.

-Je ne nierais pas que sans toi, je n'aurais pas pu éclaircir certaines choses dans mon esprit, soupirais-je. Donc même si tu es profondément énervant...

Les yeux du passeur me fixèrent avec intensité en attendant la fin de ma phrase, un demi-sourire étirant la commissure de ses lèvres. C'est surement dû à la fatigue, mais cette vision me décontenança, au point de peiner à trouver mes mots.

-Même si tu es énervant, poursuivis-je après un instant, tu m'as aidée à prendre une décision importante. Alors, merci Oikawa.

La capitaine détourna le regard presque immédiatement, je ne pensais pas qu'il pouvait être aussi sensible aux marques de gratitudes. Après une minute de silence, il reprit la parole :

-Et sinon, qu'est-ce que ça fait de retrouver ses ailes ? Questionna-t-il en s'accoudant à la fenêtre pour profiter du soleil couchant.

-Je ne sais pas comment le décrire, avouai-je. C'est comme retenir quelque chose en soi pendant un long moment et finir par le hurler au monde entier.

-Une hurlement de haine ? Est-ce moi qui t'inspires ce sentiment ? Releva-t-il en me glissant un regard amusé.

-Non, lorsque j'ai tiré ce n'est pas toi que je voyais.

-Kyoko-san ?

-Non plus.

-Alors il y a quelqu'un d'autre dans l'équation ?

Je lève les yeux vers Oikawa : maintenant que j'ai décidé d'obtenir vengeance, autant qu'il connaisse la cible de toute la haine qu'il s'est malencontreusement pris en plein visage.

-J'ai vu la personne qui est à l'origine de ma décision aux inter-lycées.

-Celle qui t'as contrainte à lâcher ton équipe ? Alors ce n'était pas ton choix ?

-Ça l'était, je ne le nierais pas. Mais disons que si j'ai appuyé sur le détonateur, alors c'est elle qui a soigneusement posée les explosifs.

-Et je suppose que cette personne a un nom ?

Je prends une légère inspiration, rien que le fait de penser à elle me crispe.

-Saiko. Izumi Saiko.

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Serait-ce ... L'INTRIGUE QUI AVANCE ENFIN ??

Je sais, elle est longue et c'est loin d'être finit, alors je prie pour que la motivation reste en 2020, sachant qu'une autre fanfic est en cours de préparation. Merci encore d'être autant à me lire <3

King Sniper [Haikyuu!!]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant