Chapitre 10 : Saleté d'opportuniste...

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Le lycée n'est plus très loin ... Enfin je crois ..

En fait, je suis tellement fatigué par cette nuit que je peine à me retenir de bailler toute les 30 secondes. En plus de ça, il fait froid et je sais que tous mes cours sont chiants. J'avance donc en essayant de ne pas me perdre, mais je ne suis pas sûre de reconnaître le quartier.

Foutu sens de l'orientation ...

En plus, je ne sais même pas si je suis en retard puisque que j'ai totalement oublié mon téléphone, ajouté à la flemme d'aller le chercher. Je remarque que l'aube rougie toujours le ciel, donc je ne dois pas être si en retard que ça, même si je n'ai pas pris le temps de relever l'heure en me préparant. A croire que la fatigue ne me réussit vraiment pas (en même temps, à qui ça réussit d'avoir 2h de sommeil ?)

J'arrive enfin devant les portes du lycée, mais quelque chose cloche : pourquoi suis-je seule ? On est pourtant vendredi aujourd'hui ? D'habitude, je croise toujours Haru et Marco à l'entrée.

-Tiens... Mais c'est Isaya-chan !

Je me retourne et tombe du Oikawa et Iwaizumi en tenue de sport, bientôt rejoint par d'autre membres du club de volley.

-... Qu'est-ce que tu fais là aussi tôt ? Enchaîna-t-il.

-Aussi tôt ?

-Il est à peine 7h.

-7h !? répétai-je.

Bordel, j'ai presque deux heures d'avance, ça m'apprendra à ne pas regarder l'heure. Les garçons me regardent bizarrement, je dois vraiment pas avoir un teint frais.

-Et vous ? Entrainement matinal ?

-Bien sur, tu veux venir ?

-Sans façon, tu es bien la dernière personne que j'ai envie de voir dès le matin, assénai-je en me préparant à rentrer.

-Je pourrais te faire changer d'avis, mais pour ça il faudrait que tu viennes chez mo-

-LA FERME CRETIN, le coupa Iwaizumi en le frappant derrière la tête.

-ÇA FAIT MAL IWA-CHAN !

Tandis qu'ils commencent à se chamailler, je reprends le chemin pour rentrer, avant qu'on ne me saisisse par le col de ma veste.

-Attends un seconde, tu ne m'as toujours pas répondu Isaya-chan. Pourquoi tu es ici ?

-Tu n'as pas un entraînement toi ? Tu vas te refroidir si tu ne te dépêches pas.

-Pas si je suis avec une jolie fille ...

-C'est vrai. Si je te frappe de toute mes forces ça devrait te réchauffer.

On reste à se fixer pendant un instant, lui avec son air supérieur et moi en le foudroyant du regard. D'ailleur, ça m'énerve tellement sur le coup que je le saisis par le menton pour baisser son visage à ma hauteur. C'est à ce moment qu'un rayon de soleil vint éclairer une partie de ses pupilles : c'est dingue ce qu'une beauté pareil peut renfermer de poisseux. Je chasse cette pensée rapidement pour retrouver un air sérieux.

-Ça te sert à quoi de regarder les gens plus petit que toi de haut ? Tu dois avoir les cervicales tendues à force.

-Décidément, t'es vraiment un cas toi, lâcha-t-il avant de se mettre à rire. J'ai hâte de pouvoir savourer tes remerciements.

Il fait volt-face sur ces mots, me laissant dans l'incompréhension la plus totale. Comme si j'allais un jour devoir le remercier de quoi que ce soit. Ce type à vraiment une case en moins. Alors qu'il franchit la barrière pour rejoindre le reste de l'équipe, il se retourne une dernière fois.

-A plus tard la Snipeuse !

Je reste sidérée en le regardant disparaître dans la cours du lycée. Comment sait-il ? Ça fait tellement longtemps que je n'ai pas entendu ce surnom. Alors il me connaissait, lui aussi ? Alors qu'il fait partie de l'équipe masculine ? Il me faut des réponses, sinon ça va encore me tracasser pour rien.

Sans attendre je fais marche arrière et traverse le portail avant de me rendre au gymnase, dans lequel Oikawa s'apprête à entrer.

-Attends ! Appelai-je en arrivant à sa hauteur, haletante.

-Tu aurais pu me dire plus tôt qu'il suffisait de t'appeler par ton surnom pour que tu me cours après, j'aurais gagné du temps...

-FERME-LA. Dis-moi comment tu le connais.

-Désolé Isaya-chan, mais tu l'as dis toi même : j'ai un entraînement. A moins que tu ne veuilles nous donner un coup de main ? Après ça nous auront tout le temps pour discuter, proposa-t-il avec un sourire en coin.

Ce type est un vrai opportuniste, mais je veux absolument connaître la vérité, qui à jouer les larbins pour un entraînement.

-T'as intérêt à tenir parole.

Le capitaine me sourit avant de se retourner vers l'intérieur du gymnase.

-Les gars, devinez qui vient finalement se joindre à nous ? Annonça-t-il en passant l'entrée.

Je soupire avant de m'avancer devant les joueurs présents.

-Merci de m'accueillir, soufflai-je avant de fusiller Oikawa du regard.

Après m'être changé, j'avais donc commencé à aider les garçons à s'entrainer, leur coach n'étant présent que pour leur entraînement du soir. Ma première tâche était d'envoyer les balles aux passeurs de deuxième années, les groupes tournant par section en raison de la trentaines de membre présents.

Après l'échauffement, les premiers matchs d'entraînement purent commencer, arbitrés par mes soins sur le terrain des terminales. Finalement, je vais pouvoir découvrir le jeu d'Oikawa, alors même que celui-ci me semble totalement surcoté si j'en crois les "on-dit". Mais bon, je ne veux pas parler trop vite, je reste donc attentive.

Le premier service va directement au capitaine, qui ouvre donc le bal. Il saisit le ballon et commence à s'élancer pour- MAIS QUOI ??! C'était quoi ce boulet de canon ?

Je reste un court instant silencieuse avant de me rappeler que je devais siffler le point.

-Sérieux, t'es obligé d'envoyer ça dès le début ? Ronchonna un des joueurs adverse.

-Tout ça pour impressionner une fille, intervint un autre.

-Contrairement à vous, je n'ai jamais eu besoin de forcer pour plaire à une fille, rétorqua-t-il avec un grand sourire.

C'est donc ça : cette manie de pousser le sarcasme pour énerver les autres est quelque chose qu'il fait même avec ses propres joueurs. Je dois alors comprendre que la haine de certains garçons du lycée à son encontre n'est pas forcément dus à de la jalousie ?

-Isaya-chan, je sais que c'est difficile de tourner le regard de ma personne, mais on doit reprendre le match.

Oh merde, ça fait au moins deux minutes que je le fixe comme une idiote.

-Désolé, je me disais juste que ton service était aussi puissant que ta laideur.

Son visage se décomposa un instant sous les rire de ses coéquipiers, et même Iwaizumi sembla trouver ma réflexion pleine d'humour. Même si ma remarque n'était pas des plus sincère -Oikawa restant quand même un très beau garçon- il était hors de question de le brosser dans le bon sens, la moitié des filles de ce lycée accomplissant déjà fièrement cette tâche.

Le set put reprendre après ça, et j'avoue avoir été agréablement surprise par le jeu du capitaine, car même s'il est à gerber, je dois reconnaître que c'est un passeur très vif et assuré. Il y a aussi son duo avec Iwaizumi : c'est comme s'ils pouvaient se comprendre en un regard, la confiance en l'autre se chargeant du reste. Cette cohésion me ramène directement à mes années collèges, lorsque Sakura et moi nous entraînions sans relâche afin de perfectionner notre technique.

King Sniper [Haikyuu!!]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant