Chapitre 41 : Erreur de trajectoire

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Lorsque je reviens sur le terrain, je n'ai qu'une idée en tête, donner à Oikawa ce qu'il veut : une joueuse, une adversaire, une snipeuse. Je m'avance vers l'élève de troisième année faisant office d'arbitre avant d'exiger un temps mort. Après avoir réunis l'équipe, je me tourne vers Akaashi :

-Je les veux toutes, demandai-je. Chaque occasion, chaque balle, je les veux toutes.

-Attends, me coupa Bokuto, je croyais que tu voulais battre Oikawa ?

-Plus maintenant. Je veux attaquer, même si on doit le jouer en 20 sets à 10-25, affirmai-je.

-Donc, notre but est de te mettre un coup de pieds aux fesses ? Résuma Ayaoro. Je peux savoir ce que nous vaut ce revirement de situation ?

-Je veux arrêter d'avoir peur, répondis-je simplement avant de me tourner vers mon cousin. J'ai bien assez attendu l'occasion de me libérer de ce poids.

Tetsu ne répondit rien, mais resta tout de même à mes côtés. Malgré tout, je ne lui en veux pas : lui aussi a souffert de mes choix de l'époque.

C'est finalement cet énième échec qui aura précipité cette décision, celle de rendre enfin mes blessures coup pour coup. Et qu'est-ce que je risque dans tout ça ? Perdre ? Ce ne sera jamais aussi douloureux que le jour où j'ai perdue ma partenaire.

Les joueurs se remettent en place et le match pu reprendre. Arrivé à 15-23 en faveur de Seijo à cause de mon obstination à manquer attaque sur attaque, j'essaie de tenir bon, mais mon corps a grandement perdue de son endurance. A l'époque, il m'aurait fallu deux sets pour atteindre cet état de fatigue. De l'autre côté du terrain, Oikawa semble suivre mes faits et gestes, comme s'il me souhaitait de réussir, preuve en est ses quelques encouragements lancés après un échec à coup de "La prochaine passera !".

Tout le monde se remet en place, le prochain service est aux mains du capitaine, quelle poisse. Heureusement, Haru et Ayaoro sont à l'arrière, ainsi que Bokuto.

Oikawa s'élance, les yeux rivés sur l'ace de Fukurodani, et j'ai comme l'impression qu'il va y mettre toute sa puissance pour le défier, puisqu'aucun de ses boulets de canon n'a passé les bras musclés de mon ami jusqu'à présent. Lorsque le bruit sourd de la balle résonna dans le gymnase, il n'y eut qu'une fraction de seconde avant que je ne réalise ce qui allait se passer. Je n'ai pas le temps de me retourner vers Haru qu'elle se prend la balle de plein fouet.

Soufflée par l'impacte, la libéro tombe violemment en arrière devant les regards abasourdis de l'assemblé. Ayaoro, qui était à ses côtés, réagit immédiatement tandis que je me retourne vers Oikawa.

-ESPECE DE CRETIN, lui hurla son vice-capitaine. ÇA VA PAS DE FAIRE ÇA ?

-J-J'ai mal visé ! Se justifia-t-il, gêné par la situation.

-ELLE EST A L'AUTRE DU TERRAIN T'ES BIGLEUX OU QUOI ?

-Non, je voulais le mec mais j'ai regardé une seconde vers Isaya-chan, et comme elle était juste devant ...

-Hey ! Ne me mets pas ça sur le dos ! Intervins-je en le foudroyant du regard alors que j'atteignais l'emplacement de la blondinette.

Haru est encore consciente, bien que sonnée, sans compter les rougeurs qu'elle a au niveau des avant-bras à cause de l'impact.

-Ça va ? Demandai-je. Si tu ne te sens pas bien on peut aller à l'infirmerie et-

-Est-ce que je l'ai eu ? Coupa-t-elle en se redressant avant de chercher la balle des yeux.

-Non, mais ce n'est pas le plus-

-Si, coupa Kenma depuis l'extérieur du terrain. Elle mordait l'intérieur quand elle est retombée.

Nous échangeons un regard ahuris avec Ayaoro : elle a réussi à la réceptionner ? Avec son mètre soixante, elle a réussi à encaisser un boulet de canon ?

-Oh merde, soufflai-je, t'as stoppé l'un des services les plus craints de la préfecture !

La blondinette se mit à fixer ses bras avec un large sourire, avant d'essayer de se relever.

-Ça va aller ? S'inquiéta sa capitaine.

-Oui, je peux continuer. A moins qu'Oikawa-san ne tente de m'en envoyer un autre. Là, je risquerais de perdre mes bras ...

-Je suis vraiment désolé Haru-chan ! Lança le capitaine depuis son côté du terrain.

-C'est elle qui devrait être désolé, intervint Tetsu' avec un sourire moqueur. Se faire stopper par une fille aussi gringalette c'est un peu la honte !

-Comme si j'allais te croire, rétorqua-t-il.

-Les yeux de Kenma ne le trompent pas, la balle était jouable. T'as plus qu'à te mettre à la muscu' mec, renchérit mon cousin.

Tout s'est passé très vite, mais bien qu'elle ait surement eut une dose de chance malgré sa défense très assurée, le niveau de mon amie en réception est vraiment incroyable. D'autant plus que sa longue chevelure blonde et ses allures de poupée dissimulent parfaitement ses atouts, révélant la certitude que bien des adversaires l'ayant sous-estimé s'en sont mordu les doigts.

Avant que la balle de match ne soit joué, je lance un dernier regard interrogatif vers Haru pour m'assurer que tout va bien, lorsque mes craintes sont calmées, je reporte mon attention Oikawa.

"Cette balle est surement ma dernière occasion. Le festival sera clôturé dans moins d'un quart d'heure, donc pas moyen de remettre le couvert sans que l'adrénaline ne redescente. Je dois la saisir."

Cette fois, c'est Ayaoro qui réceptionna avec brio, avant qu'Akaashi ne prenne le relais. Lorsque je fonce me mettre en position, je pense à Sakura. J'imagine que c'est elle à l'autre bout de cette passe, que son regard m'intime "finis-en." avec un léger sourire.

L'espace d'un instant, je suis en demi-final des inter-collèges, et de l'autre côté du terrain, elle est là, elle me nargue, elle me rend complètement folle. Lorsque mon regard se pose sur Oikawa depuis le haut du filet, c'est comme si tout se remettait soudainement en place.

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Allez, on repasse à de l'hebdo jusqu'à la semaine prochaine : moi aussi j'en ai marre que ça n'avance pas...

D'ailleurs, avant que le premier indice soit dévoilé, je me demandais si vous aviez des théories ? Que ce soit sur ce qu'il s'est passé ou ce qu'il va se passer. N'hésitez pas !

King Sniper [Haikyuu!!]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant