Hinata se réveilla en sursaut, sans savoir où il était. Flottant dans un océan de ténèbres impénétrables, il ne sentait plus du tout son corps. Durant un instant, il crut même qu'il était mort. Curieusement, cette pensée le soulagea. Plus de souci à se faire. Et puis la cruelle injustice de ce sort lui apparut au grand jour. Il n'était encore qu'un enfant. Il ne méritait pas de mourir. Qu'avait-il fait de mal ? Oh, certes, un jour, il avait ébréché la tasse préférée de sa mère et l'avait rangée au fond du placard sans rien dire. Il y avait aussi eu la fois où Natsu l'embêtait, et lorsqu'il s'était retrouvé seul avec elle, lui avait envoyer son ballon de volley en pleine tête.
Oui, bon, en y réfléchissant un peu, c'est vrai qu'il y avait pas mal de trucs répréhensibles. Mais que des petites choses de rien du tout, pas graves, qu'il avait regretté aussitôt après les avoir commises. La preuve, rien que de repenser au visage de Natsu rougis par l'impact du ballon et de larmes, il se sentait atrocement coupable.
Sincèrement, ça ne méritait pas la mort, hein ?Et puis il sentit d'affreuses fourmis dans ses jambes et c'est là que ça lui revint. Il n'était pas mort. Juste coincé au sommet d'un puits muré, dans un tunnel du métro. La dernière chose qu'il se rappelait, c'était s'être attaché aux barreaux de l'échelle avec sa ceinture. Et il y était toujours, moitié pendu, moitié coincé, moitié mort.
Il retint son souffle et tendit l'oreille.
Rien. Les adultes avaient fini par partir.Quelle heure était-il ? Aucune idée. Il n'avait pas de montre. Et, là où il était, il n'avait pas même le moyen de savoir s'il faisait jour ou nuit. Il roula les épaules pour faire à nouveau circuler le sang. Les doigts engourdis, il se massa les jambes. Elles étaient totalement ankylosées, tétanisées, paralysées. Inutile d'essayer de bouger avant d'avoir retrouvé un peu de sensations. Il attendit donc que les picotements, tels les pétillements d'un cachet effervescent dans un verre d'eau, atteignent ses terminaisons nerveuses. Par moments, il ne ressentait qu'un léger guili-guili, presque agréable, et, d'une seconde à l'autre, celui-ci se changeait en affreuse douleur qui le faisait cogner du pied contre la paroi en geignant. Après ce qui lui sembla une éternité, il retrouva enfin assez d'assurance pour se risquer à dénouer la ceinture. Mais, dès qu'il essaya de descendre les barreaux, ses jambes ployèrent et il dégringola au pied du puits, s'effondrant douloureusement dans une flaque d'eau.
Toutes ses éraflures et tous ses bleus de la veille s'étaient réveillés. Son corps n'était plus qu'un amas de chairs qui le piquait, le grattait et le lançait de partout.
Bon, l'heure n'était pas aux apitoiements. Il fallait se lever, sortir d'ici, retrouver la lumière. Il alluma sa torche et émergea prudemment du trou, à plat ventre, avant de balayer le dessous du train avec sa lampe. Aucun mouvement nulle part. En tendant l'oreille, il percevait néanmoins des échos de bruits étouffés par la distance, dans la direction d'où il était venu. Probablement des adultes à la station Camden.Qu'importe, il pouvait toujours sortir à la suivante.
Il rampa sous le train et actionna la Dynamo de sa torche, s'arrêtant de temps à autre pour écouter, dans le noir, les étranges bruits souterrains qui peuplaient ce réseau de galeries : grincements lugubres, craquements sourds, petits animaux qui cavalaient, clapotis d'eau...
Mais aucun bruit humain.Enfin, il atteignit le bout du dernier wagon, ce qui le permit de se lever et d'avancer plus vite. Au petit trot. Par endroits, une eau noire et nauséabonde li montait jusqu'au-dessus du genou. Au moins était-elle trop souillée pour abriter quelque forme de vie que ce soit.
Il suivit les courbes du tunnel. Enfin, il entrevit une faible lueur. Reprenant espoir, il accéléra instinctivement l'allure. Pourtant, à l'approche du halo, il ralentit. Que signifiait cette lumière ? Ça ne pouvait pas être la lueur du jour puisqu'il était sous terre. Ça ne pouvait pas non plus provenir d'une ampoule puisqu'il n'y avait plus d'électricité. Il n'y avait qu'une solution : un feu. Hinata éteignit sa torche et étudia le rayonnement : il ne tarda pas à reconnaître la danse caractéristique des flammes.

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ENEMY
FanfictionL'épidémie a frappé tous ceux qui avaient vingt-deux ans passés. D'abord elle les a rendus fous. Ensuite elle a ravagé leurs corps. Et les a transformés en zombis terrifiants. Attention, certaines scènes peuvent choquer. UA Haikyuu Histoire lon...