Chapitre 65.

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  Les membres de la famille royale étaient dans leur chambre à coucher. Le regard vide, ils fixaient sans but l'obscurité, étrangère aux effluves nauséabonds qui flottaient dans l'air. De temps à autre, tel un troupeau d'ovins, on les conduisait en bas et on les asseyait sur leurs trônes. En dehors de cela, il ne se passait absolument rien.

  Un cafard courut sur la jambe d'un jeune homme assis par terre dont les yeux et le nez disparaissaient littéralement sous les enflures, les kystes et les excroissances. Il attrapa l'insecte et se le fourra dans la bouche.
  Ils avaient constamment faim.
  Un bruit se fit entendre dans le couloir. Quelque chose qui grattait à la porte. Toutes les têtes se tournèrent ensemble vers ce bruit inattendu.
  Il y eut un boum, le craquement du bois qui se déchire, et puis un second boum...
  La porte s'ouvrit.
  Le couloir était vide.
  Sans cesser de mastiquer son cafard, le jeune homme se leva et se dirigea vers la sortie d'un pas traînant.
  Les autres l'imitèrent bien vite.

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