Assis sur un lit de camp au milieu de la salle de bal transformé en dortoir, Osamu et Atsumu assistaient sans rien dire à l'altercation. Atsumu secoua la tête et prit la main de son frère. Pourquoi fallait-il que les guerriers soient toujours aussi remontés ? Il était content que Osamu n'en soit pas un. Lui, il était intelligent, gentil et drôle. Pas le genre macho roulant des mécaniques dont il avait horreur. D'ailleurs, au début, ça leur avait valu de subir pas mal de brimades de la part des autres. Et puis, quand ils avaient découvert qu'ils possédaient aussi des aptitudes précieuses, ils les avaient finalement acceptés. Atsumu n'aurait juré de rien quant à la cause de l'empoignade. De toute façon, même si il avait eu un avis, ils n'auraient pas été disposés à l'entendre maintenant. Il était question de guerre.
D'un côté, Kuroo, Bokuto, Yamamoto et l'essentiel des meilleurs guerriers. De l'autre, Kenma, Iwaizumi, Yukie, Kita et les archers. Au milieu, Akaashi et Lev, en agents de maintien de la paix. Les autres, petits et non-combattants, comme Osamu et Atsumu, observaient la scène en silence. Aucun enfant du palais n'était présent.
C'était dans des moments comme celui-là que Atsumu regrettait Daichi. Il aurait démêlé le truc en moins de deux, quand, là, indubitablement, on tournait en rond.- Écoute, y a rien à discuter, dit Iwa (ça faisait déjà plusieurs fois qu'il disait ça). Le fait est qu'on ne se bat pas contre d'autre enfants. Point barre.
- Parfaitement d'accord, acquiesça Yukie d'un air buté.
- Admet-le, Iwa, accusa Bokuto. T'as pas les tripes.
La réponse fusa aussitôt sous la forme d'une grossière injure.
- Hé, les amoureux, dit Kenma, vous êtes priés de laisser vos histoires de couple en dehors de tout ça. C'est sérieux, là.
- Non, ennuyeux, corrigea Bokuto. Vous êtes qu'une bande de lavettes et puis c'est tout.
- Le truc, intervint Yamamoto, c'est que ces autres chevreuils-là, ces squatteurs... moi, je les connais pas. Je m'en fous d'eux. Tout ce qui m'importe, c'est notre bande à nous.
- Et les enfants du palais, non ? demanda Yukie.
- Quoi, les enfants du palais ? répondit Yamamoto. Ouais, y me gênent pas, ceux-là.
Iwaizumi se redressa d'un bond.
- Le soir même où Satori s'est pointé, Daichi a dit qu'on était du côté de tous les enfants de Tokyo.
- C'est vrai, j'étais là, acquiesça Osamu.
- Personne t'as sonné, toi, coupa Yamamoto.
Kita, silencieux jusque-là, s'engouffra dans la brèche. Atsumu avait remarqué depuis longtemps qu'il écoutait avec attention, attendant discrètement son heure.
- Est-ce que je peux dire quelque chose ?
- Tu ferais mieux de rester en dehors de ça, soupira Yukie. Ça te concerne pas.
- Il fait partie du clan, maintenant, fit valoir Keiji.
- Ah bon ?
- Pourrais-tu, au moins, me laisser dire un mot, Yukie ? poursuivit Shinsuke d'un ton coupant.
Yukie baissa les yeux d'un air embarrassé.
- On t'écoute, dit Akaashi.
- Je pense que je suis le seul ici à savoir vraiment ce que ça fait de tuer un autre enfant. Et, franchement, j'aimerais autant ne pas le savoir. Mais c'est le cas. Or, croyez-moi, c'est terrible. Pas une minute ne passe sans que j'y repense et que je sois pris d'affreux remords. Et je vous parle d'un accident ! Non, jamais je ne prendrai le risque que ça se reproduise. Donc, quoi que vous décidiez, je n'affronterai pas ces gamins.
- Il a raison, approuva Kenma. On n'est pas là pour tuer d'autres mômes.
- J'comprends même pas que vous puissiez en discuter, ajouta Shimizu.
- Ok, Ok, du calme, tout le monde, cria Keiji. Essayons de ne pas nous perdre en route. Personne ne suggère que nous prenions d'assaut ce camp de squatteurs en tuant froidement tous ceux qui se dresseraient sur notre passage. Ushijima a parlé d'une simple démonstration de force.
- Ouais, acquiesça Yamamoto, juste les secouer un peu !
- Mais pourquoi ? demanda Yukie. Qu'est-ce qu'ils ont à voir avec nous ?
- Vous savez quoi ? dit Lev, à la grande surprise d'Atsumu, persuadé qu'il s'était endormi, adossé au mur. Moi, je dis... que, dans un sens... c'est Wakatoshi qui a raison. Si on veut retourner une vie normale, c'est toute la ville qu'il faut qu'on sécurise. Pas juste un petit endroit.
- Ok, donc, si je te suis bien, on fait la paix en attaquant les gens ? ironisa Hajime. Excuse-moi, mais t'as une notion particulière de la sécurité. Parce que moi j'appelle ça la guerre.
- C'est la guerre seulement s'ils veulent que ça en soit une, répondit Lev.
- Ah, donc c'est leur faute...
- Je suis d'accord avec Lev, dit Keiji. Si ces squatteurs nous écoutent - s'ils acceptent nos arguments -, alors on gagne des alliés. On accroît notre territoire. On sécurise la zone, et puis, ensuite, on va plus loin...
- Comment ça on ? l'interrompit Yukie. Tu veux dire Ushijima. C'est lui qui veut reconquérir Tokyo.
- Pourquoi est-ce que tu refuses de reconnaître la valeur de ce que Ushijima a fait ici ? demanda Akaashi. Si on arrive à rassembler tous les petits groupes d'enfants éparpillés un peu partout dans la ville, alors, très vite, c'est la civilisation qui repartira.
- Donc on fait la paix en faisant la guerre ? renchérit Iwaizumi.
- Hélas, répondit Keiji, regarde la Grèce et la Rome antiques...
- Excuse-moi, mais j'vois pas le rapport, s'emporta Hajime. Moi, tout ce que je sais, c'est que mon seul ennemi, c'est les adultes.
- Et, si on veut les battre, on n'a pas d'autre option que de s'unir, répliqua Akaashi. C'est eux ou nous. Aussi basique que ça. Je suis persuadé que ces squatteurs comprendront et qu'on n'aura pas à se battre.
- Et qu'est-ce qui te fait dire ça ? riposta Yukie. Tu ne les connais même pas...
- Bon, coupa Kuroo, ma décision est prise. J'sais pas vous, mais moi, j'ai entendu assez de blabla pour la soirée. Dès demain, je vais aller trouver ces mioches et voir ce qu'ils ont dans la caboche. Qui m'aime me suive. Je force personne. Libre à ceux qui le souhaitent de rester. Tout ce que je veux, c'est entendre ce que ces types ont à dire.
- Et comment tu crois qu'ils vont vous accueillir si vous déboulez là-bas armés jusqu'aux dents ? demanda Kenma.
- On ira légers, chaton, répondit Kuroo. Pas de lances, pas d'épées, ni de couteaux. Que des trucs en bois, genre manches de pioche ou quoi. Au cas où ça tournerait mal. Mission : leur foutre la trouille, pas les zigouiller tous.
- Ça me semble raisonnable, conclut Keiji. J'en suis.
- Ça me dit toujours rien qui vaille, ajouta Yukie, mais, bon, d'accord. Allons au moins leur parler les yeux dans les yeux.

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ENEMY
FanfictionL'épidémie a frappé tous ceux qui avaient vingt-deux ans passés. D'abord elle les a rendus fous. Ensuite elle a ravagé leurs corps. Et les a transformés en zombis terrifiants. Attention, certaines scènes peuvent choquer. UA Haikyuu Histoire lon...