Chapitre 43.

46 7 1
                                    

Kuroo bâilla et leva les yeux vers le ciel. Le temps était gris. De lourds nuages barraient l'horizon. Il n'était pas encore sept heures du matin que l'on sentait déjà qu'il ne faudrait pas espérer voir le soleil aujourd'hui. En entendant le tonnerre gronder au loin, Kuroo frissonna. Il aurait de loin préféré traîner dans son lit. Mais il y avait du pain sur la planche.
De l'avis général, il avait été convenu que le meilleur moment pour se rendre à St James Park à la rencontre des squatteurs était le petit matin, quand ils seraient encore endormis. Hormis Hajime, Kita et ses archers, et quelques autres qui avaient décidé de s'abstenir, la plupart des commandos étaient de la partie. Taichi et Satori, accompagnée d'une section de soldats du palais, complétaient l'effectif.

- C'est quoi le problème avec Ushijima ? s'enquit Kuroo. Pourquoi il ne vient pas avec nous ?

- C'est pas trop un guerrier, répondit Taichi. Plus un leader, tu vois ?

Faisant nonchalamment tournoyer dans les airs son manche de pioche, Bokuto se porte à leur hauteur et demanda :

- Et tout ces bouffons en uniforme, là ? Avec leurs super flingots ? Pourquoi ils n'en sont pas non plus ?

- C'est vrai, ça, acquiesça Kuroo. Si Ushijima voulait une démonstration de force, pourquoi il les a pas envoyés en première ligne ?

- Vous savez, répondit Taichi, avec six fusils et une vingtaine de balles en tout et pour tout, ils sont plus là pour la déco qu'autre chose. Et puis, faut bien quelqu'un pour garder le palais. Imaginez qu'une attaque ait lieu pendant qu'on est sortis. Ce serait la cata.

- Parle-nous un peu des bouffons, poursuivit Bokuto. C'est qui, ces mecs ?

- Tous les gars que vous voyez en uniforme viennent du même pensionnat, répondit Tendō. Quand tout est parti en vrille, Wakatoshi les a conduits ici. Nous, on était déjà installés, mais c'était le chambard total. Il a vite remis les pendules à l'heure. Il était président des élèves, avant.

- On jouait contre eux au foot, ajouta Taichi. Enfin, pas moi personnellement, parce que je suis plutôt rugby comme gars, mais notre école.

- Une scolarité entière en internat lui a permis de tisser des liens très forts avec les autres élèves, dit Satori. Certains des gars de Wakatoshi a amenés avec lui travaillent au jardin ou aux cuisines, mais la plupart font partie de la garde. Je crois qu'ils ont suivi un entraînement militaire là où ils étaient.

- En attendant, je parie qu'en combat de rue ils ne valent rien comparés à vous, renchérit Taichi. J'ai hâte de vous voir en action. D'ailleurs, je vous piquerai peut-être quelques trucs, hein ?

- Vois-tu, j'aimerais autant éviter d'avoir à entrer en action, répondit Kuroo.

- Bien sûr, bien sûr, je comprends. Bah, si c'est pas aujourd'hui, ce sera pour une autre fois.

- Si on est venu ici, c'est pour arrêter de nous battre.

- À d'autres, répliqua Tendō. Vous vous ennuieriez à mourir. Au fond, vous adorez la castagne.

Un grognement ambigu s'échappa de la bouche de Kuroo. Impossible de dire s'il signifiait oui ou non.

- Bon, on y va ? demanda Bokuto d'un ton impatient.

- Ouais, je crois qu'on est prêts, répond Satori.

- À mon commandement ! Marche ! tonna Kuroo, et la petite troupe quitte le palais d'un pas lourd.

Alors qu'ils contournaient une grande statue à l'effigie d'une ancienne reine, quelqu'un s'écria :

- Hé, visez un peu ça !

ENEMYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant