Le photocall

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Lorsque je me réveillai sur ma chaise longue, je remarquai tout de suite que j'avais une couverture sur moi. J'étais toujours dans le jardin et j'entendis les rires de ma famille. Je me redressai et me frottai les yeux. Je me sentais bien. Il était dans les 17h. Le concert commençait à 20h30. J'avais dit à Bob que Sophie et moi, nous y serions vers 19h45. Ça me laissait pile poil le temps de me préparer.  

Nous avions décidé que Mary nous conduirait au concert, qu'elle en profiterait pour prendre nos robes de soirée qu'elle déposerait à son travail. Après le concert, Sophie et moi devions la rejoindre pour nous préparer et nous irions toutes les trois au Dragon fly puisque Mary devait y faire un tour pour représenter son journal. Pour la suite, j'en avais aucune idée.

Je me levai de ma chaise et sourit à mes oncles. Brian avait disparu, il était probablement entrain de dormir. Je filai dans ma chambre pour me laver. Je chantonnai et je remis une petite dose de parfum, celui que mon père m'avait offert l'an dernier à Noël. C'était Amor Amor de Cacharel. Une pure merveille. Il l'avait fait venir de France par l'un de ses collègues tout spécialement pour moi. Je m'enroulais dans une serviette bien chaude et bien moelleuse. Je vis alors un paquet sur mon lit. C'était une boite bleue claire avec un nœud dessus. Quelqu'un était venu dans ma chambre pendant que je me douchais ? J'ouvris la boîte et je vis du papier de soie. Dedans, un ensemble de lingerie noir. Il y avait un soutien-gorge bustier sans bretelle en dentelle et la culotte assortie. Je souris. Ma belle-mère était adorable. Elle avait pensé, à raison, que je n'avais pas la lingerie pour aller avec ma robe pour le Dragon Fly. J'enfilais l'ensemble et il m'allait à la perfection. Je me trouvais presque... sexy dedans.
-Mary ? l'appelai-je en ouvrant légèrement ma porte. Mary ?  Est-ce que tu peux venir deux secondes ? J'ai besoin de toi !
-Tu peux pas la fermer deux secondes ? Y'en a qui essayent de dormir !
Brian était décoiffé, en caleçon et en T-shirt et il me regardait d'un air hostile.
-Tu peux pas aller la chercher Brian, stoplait ?
-Je suis pas ta bonne. Une trêve, ça veut juste dire : chacun dans son coin et Dieu pour tous. Pourquoi tu te caches en fait ?
-Je ne me cache pas. Mary ??
-Bah ouvre ta porte en entier alors. C'est ridicule de ne passer que sa tête.
Je savais ce qu'il allait faire avant même qu'il ne le fasse. Il se précipita contre ma porte pour essayer de l'ouvrir. Je me mis derrière pour essayer de la bloquer.. en vain.
-Qu'est-ce que tu as à.. cacher ?
Sa voix mourut alors qu'il me regardait de la tête aux pieds. Moi j'étais rouge et je plaçai mes bras autour de moi pour ne pas qu'il me regarde. Brian fronça les sourcils, et pencha la tête sur le côté. Il allait dire un truc mais il se ravisa.. Il eut à la place un sourire narquois et il planta son regard dans le mien.
-C'est pas parce que tu joues les femmes, en mettant de la lingerie hot que tu en es une Petit Bateau. Mais.. je suis sûr qu'à ton concert pour pré-pubère tu trouveras un boutonneux prêt à te dépuceler.
Je le giflai. Il ne l'avait pas vu venir celle-là. Il ouvrit grand les yeux.
-Je sais pas pour qui tu te prends mais on est pas de la même famille. Alors trêve ou pas,  recommence à débarquer dans ma chambre alors que je suis à moitié nue et je préviens mon père. C'est assez clair pour toi ?

Je le poussai des deux mains et je claquai ma porte avant de sentir des larmes couler de mes joues. Je me regardai de nouveau dans ma psyché. Et je ne me sentais plus aussi jolie. En vingts secondes, il avait détruit l'image positive que j'avais de moi. Et pourtant, je ne pensais pas qu'il dirait ça. J'avais eu pendant une demi-seconde l'impression qu'il était surpris. Je pensais qu'il refermerait la porte mais là, je me sentais mal à cause de lui. Je n'allais pas laisser passer ça. J'enfilai mon peignoir et j'allais devant la porte de Brian. J'ouvris sans frapper et je me plantai devant lui, les bras croisés.
-Je t'ai dit de ne pas rentrer dans ma chambre sans y être invité.
-Tu n'es qu'un connard et tu sais quoi ? Ce que tu penses n'a pas d'importance, je me sens très bien comme je suis et je t'em..Pourquoi tu te marres ?
-Si mon avis avait aussi peu d'importance, pourquoi tu ressens le besoin de venir te justifier auprès de moi ?
Brian était assis sur son lit avec son ordinateur sur les genoux, il le ferma et le posa à côté de lui. Il se leva. J'étais hyper en colère, je ne bougeai pas d'un millimètre. Il s'approcha de moi et s'arrêta à environ 1m.
-Et pourquoi tu as pleuré si mon avis importait peu ? N'essaye pas de faire croire que le regard des autres t'importe pas, parce que c'est faux et je crois que le mien compte particulièrement. Alors voilà mon unique question Sarah, pourquoi tu es dans ma chambre ? Tu veux que je t'aide à retirer ta lingerie de chaudasse ?
-Ma lingerie de chaudasse que ta mère a choisi spécialement pour moi te dit : fuck.  Moi aussi j'ai une question pour toi Brian, si tu considères que  ta mère choisit de la lingerie de chaudassse, est-ce que ça veut dire que tu trouves que ta mère est une pute ?
Je vis clairement son regard meurtrier. J'avais été trop loin. Je le savais. 

Welcome to my lifeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant