J'étais morte. Tellement crevée que je ne savais plus comment je m'appelais. J'étais sur le canapé. Paul était allongé à côté de moi, sur le fauteuil, les pieds sur la table. Il dormait la bouche entrouverte. Un léger filet de bave glissait entre ses lèvres. Je me levai doucement et je m'éclatai sur le sol. Il sursauta. Il avait une couleur pâle et verdâtre et des cernes bleus sous les yeux. Il était encore plus crevé que moi si c'était possible et il était beaucoup plus alcoolisé aussi.
-Il est quelle heure ?
-7h57.
-C'est bon on peut dormir.
Je cherchai mon téléphone dans le bordel ambiant et machinalement, je le déverrouillai. Ce que je vis me fit frissonner. J'avais reçu un message de mon père. Enfin plusieurs messages de mon père.À 22h18 de Papa : opération bien passée, patient sauvé, tu serais fière de moi ma chérie.
À 23h46 de Papa : bon j'imagine que tu dors ou que ton téléphone est déchargé, je voulais te dire que je viens de croiser docteur Mamour. Je t'aime ma puce, mon avion est tôt demain matin, je te laisse..
À 6h27 de Papa : je sais que tu dors et j'espère que tu ne seras pas réveillée. Je vais rentrer dans la salle d'embarquement, je serais là vers 9h, un peu avant avec un peu de chance. Mais bon, j'y crois pas trop.-BRIAAAAAAN ? hurlai-je.
C'était affreux, on était mort, je montai les escaliers à toute vitesse. J'ouvris sa porte à la volée, il ne bougea même pas. J'allumai la lumière alors que les volets n'étaient même pas fermés et qu'il y avait un grand soleil dehors. Il se réveilla en sursaut.-Mon père arrive dans moins d'une heure.
-QUOOOOOOI ?
Il n'avait plus du tout envie de dormir. La maison était pire qu'un capharnaüm. C'était le chaos originel. Il y avait de la bouffe à trainer partout, des gobelets partout, et probablement des gens à dormir un peu partout.
-Merde ! Tu aurais pas pu me le dire avant ? C'est mort on peut pas tout ranger. Va chercher l'aspirateur. Non, des sacs poubelles. Va chercher des sacs poubelles et tu réveilles tout le monde.
Il se leva, il était en caleçon et avait des petits yeux. C'est à ce moment que je remarquai une seconde bosse dans son lit. Il avait passé la nuit avec une fille en plus ? C'était le pompon.
-Je vais réveiller Sophie, elle doit être dans ma chambre.
Brian leva les yeux vers moi et se souvint de quelque chose. Il posa sa main sur la personne près de lui et quand elle se retourna je crus faire une crise cardiaque. Sophie s'étira et ouvrit une paupière. Elle se redressa et se frotta les yeux. Elle semblait un peu désemparée.
-Je suis où là ? demanda-t-elle d'une voix endormie.
-Dans mon lit, répondit Brian. Lève-toi, John arrive dans moins d'une heure.
Il sortit de sa chambre me laissant seule avec Sophie, assise dans son lit. J'étais trop fatiguée et choquée pour bouger.
-McAllister ! m'appela Brian.Je sortis en trombe, outrée par ce que je venais de voir mais je n'avais pas le temps de m'appesantir. On avait un gros problème. Il n'y avait aucune pièce de la maison qui avait été épargnée. Brian s'était élevé sur l'escalier pour voir l'ampleur des dégâts. Il se frotta la mâchoire où déjà sa barbe repoussait. Il devait piquer un truc de fou.
-Paul, Sophie, vous faites le haut de la maison. Et surtout les salles de bain et vous videz les poubelles des chambres et vous vérifiez sous les lits.
-Pourquoi ?
-Heu... Sarah, tu crois que ton père va dire quoi si il trouve une capote dans la chambre de Tom ? Limite nos deux chambres on s'en cogne mais pas celles des autres. Faut qu'on enlève les fûts de bière. McAllister, chope mes clefs de voiture, on va les charger dedans, j'irais les mettre ailleurs dans la journée.La veille au soir, j'avais appris que j'adorais faire la fête mais je n'avais pas pensé aux conséquences. À savoir les chips écrasés, les gobelets renversés et le vomi dans les coins. C'était ignoble.
-Bienvenue en enfer, marmonna Brian.
Je commençais à dépoussiérer les étagères.
-Heu.. McAllister, on fait le ménage post fête, tu mets les bibelots de côté et tu passes ton bras comme si c'était un chiffon. On a pas le temps de faire dans le détail.
-Mais c'est dégueu et ce sera pas propre après.
-On s'en fout, on veut juste donner l'impression de la propreté. On nettoiera quand il ira chercher ma mère.
Je vis Sophie descendre les escaliers avec un sac rempli.
-Je le mets où ?
-On va les descendre au garage après, alors pose le près de la porte, répondit Brian sans la regarder.
Il avait pris un balai et commençait à ramener les saletés.
-Attends Sophie, ne remonte pas tout de suite, je veux que tu enlèves chaque bouteille d'alcool fort que tu trouves. Comme ça si on arrive pas à tout faire, ça limitera les dégâts.
-Je vais les mettre dans ma voiture.
Je nettoyai avec ardeur. Je ne pouvais pas laisser mon père penser que j'avais fait une fête à tout casser en son absence. Il avait confiance en moi. Pourquoi j'avais laissé Brian faire ça déjà ? 45 minutes plus tard nous avions presque terminé. Paul et So nous avaient rejoint et à 4, nous avions enlevé le gros. Nous avions chargé les sacs dans la voiture de Sophie et celle de Brian.
-Et le jardin ? demanda Paul. vous avez fait le jardin ?
-Quoi le jardin ? lança Brian en se précipitant vers la véranda. Et Merde !
Je le suivis. Il y en avait autant dans le jardin. Bon j'exagérais mais en tout cas, il y avait des gobelets un peu partout.
-Je savais que j'aurais dû nettoyer dès que les autres sont partis, marmonna Brian.
-Ils sont partis il y a 2 heures, dis-je d'un ton aigre.
-C'est bien ce que je dis. Bon aide moi.
J'avais mal au dos, j'étais crevée mais la peur de décevoir mon père était plus grande encore que le reste. Je courus ramasser les gobelets et j'entendis mon téléphone sonner.
-Balance le moi Sophie, criai-je.
Il atterrit pile poil entre mes mains et je répondis.
-Salut Papa ? Tu es où ?
-Je viens de sortir de l'aéroport. Je vais prendre un taxi, je suis là dans 15 minutes.
-Dans 15 minutes ? J'ai hâte de te prendre dans mes bras Papa.
Brian m'avait entendue et accélérait le mouvement. Je vis Sophie passer avec une pile de boîte à pizza et Brian l'arrêté pour en prendre 2. Je fronçais les sourcils. À quoi il jouait ?
-Tu as l'air bien réveillé pour un dimanche matin?!
-On a fait un marathon de télé hier soir avec Brian, Paul et Sophie, du coup on a fait une nuit blanche. J'ai pas beaucoup dormi.
Brian me faisait signe de lui passer mon père au téléphone.
-Brian veut te parler, je te le passe.
-Salut John ! Alors cette opération ? Oui.. oui.. Sérieux ? En fait j'ai un truc à te demander, Tom a dormi chez un copain hier soir, vu que tu es déjà dehors, tu crois que tu pourrais passer le prendre ? C'est sur ton chemin. Ça t'allongera de 10 minutes pas plus.
Brian sourit de toutes ses dents.
-Merci mec, c'est cool, répondit-il en levant le pouce dans notre direction. Oui. Oui. Je sais, maman m'a envoyé un message, elle revient à midi. J'irais la prendre à l'aéroport, pas de souci. Oui oui. À tout de suite.
Il raccrocha et posa mon téléphone et fit une danse de la joie complètement stupide.
-On a 10 minutes de répit. On a le temps d'aller jeter ça dans le premier container qu'on trouve. Vous n'avez qu'à rester là les filles, on va le faire. Je peux t'emprunter tes clefs Sophie ?
-Oui bien sûr.
Il lui sourit gentiment quand elle lui lança les clefs de sa voiture de sport. J'avais quelque chose à dire à Sophie, ça me revenait. Je la regardais froidement dès que les garçons eurent quitté la maison. Je me levais pour aller dans la cuisine pour me faire un thé.
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Welcome to my life
Teen FictionLa vie de Sarah change du jour au lendemain le jour où son père décide de se remarier avec Mary. Elle qui adorait être fille unique se retrouve obligée d'emménager avec ses deux fils et elle.... Rien de très anormal mais c'était sans compter s...