Une absence justifiée

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Paul finit par me prendre par le bras et me relever pour me faire quitter le vestiaire. Il passa son bras autour de ma taille pour me retenir. Je savais qu'il ne savait pas quoi dire. Il me sortit du lycée et je vis une Ferrari se garer. Mon oncle en sortit et mon père aussi. Je courus vers eux et mon père m'entoura de ses bras forts et protecteurs. Je n'avais pas vu Brian du premier coup alors qu'il était à côté de mon oncle. Il lui parlait et Eric me demanda si c'était vrai. J'hochai la tête et il remit en place sa cravate avant de marcher à grandes enjambées vers le lycée.

-Je te ramène à la maison Sarah.
-Mais Eric.
-Il va s'en occuper, s'il avait voulu que tu viennes avec lui, il te l'aurait dit. Où sont tes clefs ? Merci Paul, fit mon père en prenant mon sac.
Il en sortit mes clefs et il me serra contre lui jusqu'à ce qu'on arrive à ma voiture. Il me fit monter à la place du mort et il prit le volant. Il conduisit vite et nous fûmes rentrés plus rapidement que jamais. Une fois à la maison, je m'allongeai sur le canapé.
-Je vais attendre qu'Eric revienne et j'aviserai de ce que je vais faire.
-Tu ne dois pas aller travailler ?
-Si. Mais je vais d'abord m'assurer que tu vas bien.
-Je vais bien.
-Non. Non, tu ne vas pas bien. On ne peut pas aller bien quand on se fait rudoyer dans son lycée et quelque chose me dit que ce n'est pas la première fois, n'est-ce pas ?
-C'est parce que j'ai poussé son petit frère. C'est avec lui que Tom s'est battu hier.
-Brian me l'a dit.
-Tu ne peux rien faire contre ça.
-Si je peux. Après m'être assuré que tu auras des excuses, qu'elle se fera renvoyée..
-Pardon ?
-Même temporairement, je n'accepterai pas qu'elle ne se fasse pas sanctionnée. Et si elle ne se fait pas renvoyer, je te retirerai de cette école et je porterai plainte pour non-assistance à personne en danger. Tel que je connais ton proviseur, elle n'acceptera jamais une mauvaise publicité.
-Je ne veux pas être la fille qui sera pour toujours celle qui a fait renvoyer une autre élève. Tu me condamnerais. Personne ne sera mon ami après ça.
-Si c'est pour avoir des gens qui refusent de dénoncer des actes de barbaries et de violences, aucun ne mérite d'être ton ami. Aucun. Je suis effaré que tu penses plus à ta réputation qu'à ta sécurité Choupi.

On sonna à la porte et j'entendis la voix d'Elijah.
-Eric m'a dit qu'il y avait un problème, disait-il d'une voix blanche. Sarah va bien ?
Mon oncle débarqua. Il était pâle. Il me serra contre lui.
-J'ai eu si peur, tu vas bien ?

-Oui. Par contre, j'ai mal dans le bas du dos. Je n'aurais pas dû m'allonger. Tu peux me masser s'il-te-plaît Papa ?
-Va te changer alors, tu ne vas pas rester en sous-vêtement.
J'allais chercher un legging et mon sweat d'Harvard. Je m'installai sur un tabouret et laissai les mains de mon père me masser. Il finit par s'arrêter.
-Ma chérie, tu as des bleus.
-Oui, je sais. Je suis tombée en vélo hier en revenant de chez Macy's avec Sophie. J'ai vu ça ce matin. J'ai mis de l'arnica même. Demande à Sophie si tu ne me crois pas.
Il n'avais pas l'air convaincu pour autant.
-Papa. Regarde-moi.
Je tournai la tête de mon père.
-Je ne te mens pas. Je me suis vraiment fait ça hier en tombant en vélo.
-Je te crois.
La porte de la maison s'ouvrit et je vis Brian arriver. Il me fixa sans dire un mot pendant qu'il posait son sac de cours dans le salon et il s'agenouilla juste devant moi. Il me prit la main.
-Je suis désolé. Si j'avais été chercher Tom hier, rien de tout ça ne serait arrivé. C'est en partie de ma faute. Quand je suis parti du lycée, ses parents arrivaient. J'ai jamais vu quelqu'un d'aussi remonté que ton oncle pour être honnête... Okay j'ai rien dit, ajouta-t-il en fixant mon père. Je me suis permis de te prendre tes affaires de cours dans ton casier et d'aller prévenir Sophie.
-Merci Brian pour.. tout.
-On ne laisse pas une fille de sa famille se faire agresser sans réagir. On ne laisse pas une fille se faire agresser sans réagir de manière général. Je me serai fait renier par toute ma famille si je ne l'avais pas fait.
De sa famille. Je me jetai à son cou encore une fois. Ses bras se refermèrent sur moi.
-On devrait faire une partie de Kinect. Sauf si tu es.. trop faible, ajouta-t-il avec l'ironie qui le caractérisait si bien.
Je le repoussai pseudo-agacée et j'allumai la console. Je me tournai vers mon père qui était au téléphone. Il acquiesça et je bougeai la table. J'appréciai vraiment l'effort de Brian pour me remonter le moral, même si je ne savais pas ce que cela me coûterait au final. Tout avait un prix avec Brian et je n'oubliai pas sa phrase : Je suis le seul à avoir le droit de te faire du mal. C'est ma prérogative. Mais pour le moment nous jouions à la console et Eric arriva avec Tom. Apparemment, il avait décidé de l'utiliser pour ma.. défense. Sinon, je ne comprenais pas pourquoi il avait été le chercher.
-Eric.. merci.
-C'est normal ma chérie. Je hais ta directrice et ta sous-directrice est une salope. Mon Dieu. Mais la jeune fille qui t'a agressée vient de se prendre un renvoi de quelques jours dans les dents et je ne pense pas qu'il y aura de revanche. Je leur ai bien fait comprendre que mon cabinet ayant été sollicité, j'étais tout à fait prêt à défendre tes droits devant la cour. Ils ont flippé. Mais ce sont des cas soc', ils n'iront jamais jusque là.
-Elle s'est fait renvoyer ?
Je me mordillai la lèvre et Brian me pinça.
-Heureusement, rétorqua-t-il. Je suis content. Au moins, j'aurais pas des envies de meurtre en la voyant.
-De quoi vous parlez ? demanda Tom en revenant avec une orange qui sentait divinement bon.
-Sarah s'est fait taper dessus par la sœur du gars que t'as tapé hier.
Tom arrêta de bouger, la bouche ouverte.
-PARDON ?? Tu vas bien Sarah ? s'inquiéta Tom.
-Oui oui très bien.
Mon père leva le sourcil. Je piquai un quartier d'orange à Tom et c'était divin. Je remarquai que mon père et mes oncles n'étaient plus avec nous dans le salon. Je me rendis dans la cuisine, ils n'étaient pas là. Je me rendis dans le bureau de mon père. Je frappai à la porte et j'attendis que mon père me permette d'entrer. Mon oncle Elijah avait un verre à la main, Eric, quant à lui carburait au café comme mon père. Ils étaient entrain de parler à voix basse et ils s'arrêtèrent en me voyant.

Welcome to my lifeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant