Chocolate con churros

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Mon téléphone me réveilla. Il était environ 8h du matin. Je commençais à 10 heures. Je me levai et me trainai en bas des escaliers.
-Salut ma chérie !
Mon oncle Eric était hyper charismatique et sexy dans son costume noir cintré. Elijah était entrain de lui remettre sa cravate. Eric avait la bouche pleine et il me fit un bisou sur la joue.
-Je suis hyper en retard, on parle tout à l'heure ?
-Oui, oui. 

-Soyez à l'heure au lycée, sinon, ça ne va pas aller. Hum.. tu prends la voiture que tu veux Elijah.. Remarque Sarah, tu as ton permis non ?
-Sérieusement ? Tu me laisserais prendre l'une de tes voitures ? N'importe laquelle ?
-Bah.. je suis un excellent avocat, si tu te fais arrêter, je te fais sortir en moins de 20 minutes. Fais comme tu veux.
Il m'embrassa de nouveau et sortit de la pièce. J'entendis le rugissement d'un moteur et je jetais un grand sourire à mon oncle.
-Eliiii ?
Je lui fis des yeux de chats et mon oncle, qui avait été mannequin jadis, fronça les sourcils de manière sexy.
-Je sens que tu vas me demander quelque chose que je vais me sentir obliger d'accepter.
-J'ai une fête le soir de la Toussaint au Dragon Fly et je voulais savoir si tu pouvais venir faire du shopping avec moi.. pas ce soir mais demain ce sera cool.
-Tu es entrain de sous-entendre que mon homosexualité fait que j'adore faire du shopping ?
Sa réflexion me fit rougir comme une folle et je balbutiai.
-Non pas du tout, quand je te vois, je te classe pas dans la catégorie gay ou pas gay tu es pas vraiment sexué pour moi oncle Elijah. Je me dis juste que comme tu travailles..
-Je te vanne ma chérie. Évidemment que je vais venir t'aider à choisir une robe, j'ai des amis créateurs à L.A. Ils me doivent des services. Bon, il te faut un petit déjeuner consistant.
Mon oncle s'affaira dans la cuisine de son frère.
-Heu.. je me sens un peu barbouillé, j'ai un peu picolé dans la nuit de samedi à dimanche et du coup, et j'ai rien avalé hier.

-Rien du tout ? Pfff. Ce n'est pas raisonnable Sarah. Écoute, je vais te faire un chocolate con churros, mais va te laver et te faire jolie pour impressionner tous les petits lycéens hormonalement en délire.
-C'est pas la peine. Un jean et un débardeur feront l'affaire.
Mon oncle fit une moue qui me fit regretter de lui avoir proposé une séance shopping. J'allais souffrir, je m'en doutais. Je me lavai rapidement, enfilai mes habits et j'entendis mon oncle chanter en cuisinant. Voy a reír, voy a bailar, vivir mi vida la la la la. Il m'avait fait des churros qu'on trempait dans un chocolat épais. C'était divinement bon. Je n'étais pas certaine du bien fait sur mes hanches mais c'était bon pour mon moral.
-Paraît que tu as cassé avec Pedro ? Qu'est-ce qu'il s'est passé sans être indiscrète ?
-Il m'a trompé. Je l'ai appris, jarté de mon appartement et je suis venu pleurer chez mon frère aîné.  J'avais besoin de mettre de la distance. Et puis, bon, 3 ans, sans te voir ma chérie. C'est pas une vie ça. Il faut revenir à l'essentiel parfois.
-Tu es entrain de dire que tu serais prêt à revenir habiter ici ?
-Pourquoi pas.
-Ce serait juste gé-ni-al. Papa m'a fait remarquer hier que je ne vous connaissais pas tant que ça et c'est vrai. Je ne vous connais pas tant que ça. Et je trouve ça dommage. Parce que quand je serais une adulte, peut-être que je n'aurais pas le temps pour ça.
-Oui c'est vrai, admit mon oncle. Sarah, rappelle-moi tu commences à quelle heure ? Parce qu'il nous faut plus longtemps pour aller dans ton lycée.
-On y va.
Je descendis dans le garage et je restai figée. J'étais trop fatiguée la veille au soir pour voir la collection impressionnante de voitures de mon oncle. Je saisis un trousseau de clefs et appuyai sur le bipper. Je restai bouche bée.
-Je peux la conduire ?
-Une Lamborghini décapotable ? Bon choix. Vas-y je reste juste à côté de toi. Pas question que tu laisses un tel bijou au lycée.
Conduire un tel engin me fit du bien. C'était un bolide dernier cri. Je me sentais puissante au volant. Il faisait super beau et pour cette fin de mois d'octobre, il faisait un temps magnifique et chaud. J'avais mis les lunettes de soleil de mon oncle et avec Elijah on beuglait comme des vaches toutes les musiques qui passaient à la radio. J'arrivai devant le lycée dans un crissement de pneus et en faisant vrombir le moteur.
-Tu conduis comme une tarée fillette, je comprends pourquoi ton père ne t'a pas acheté de voiture.
-Je me sens d'attaque pour une bonne journée de cours. Tu viens me chercher à 18h tapante, avant je suis en colle.
-Amuse-toi bien Sarah. Tiens, c'est pour ton déjeuner.
Il me tendit un billet de 50$ que je refusais.
-Sarah. Crois-en mon expérience de seul mec gay et populaire de son lycée, fais-toi livrer des sushis pour le déjeuner. Tu auras l'air un peu plus branchée que la moyenne. Et oui je sais qu'on ne dit plus branché, j'ai fait ça pour te faire réagir. File.
Je sautai de la voiture pour aller en cours. La première personne que je vis était Sophie; cela me fit mal au cœur mais j'allais le plus loin possible d'elle. Pour ne pas qu'elle soit constamment dans mon champs de vision. La matinée me parut très longue sans ma meilleure amie. Je remarquai le regard méprisant d'Alexandra posé sur moi et mon cœur s'arrêta de battre quand je la vis parler avec Sophie. Je ne savais pas de quoi elles parlaient mais je sentis mes yeux me picoter. C'était atroce comme sensation. Ce n'était pas de la jalousie, juste un immense chagrin. Il ne lui avait pas fallu longtemps pour me remplacer. Voilà ce que je pensais. À la fin du cours de littérature que j'adorais normalement, je passais la tête haute devant ce groupe de filles et je sortis de la salle pour me réfugier dans les toilettes.
-Il me semblait que j'avais été claire
C'était la voix de Sophie. J'aurais pu la reconnaître entre mille.
-Je m'en fiche de tes excuses. Je veux que tu m'oublies, compris ?
J'allais sortir pour lui parler mais je me ravisais quand j'entendis la voix d'Alexandra.
-Hum.. Sophie ? Tu viens ?

Welcome to my lifeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant