Chapitre 67

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Salam alaykoum

Dans la peau de Hadja Safourata

Elle ferme la porte et retourne à l'intérieur.

Safourata, comment se fait-il que tu sois leur voisine maintenant ? N'étais-tu pas chez ton mari ?
Je vais vous dire ce qui c'est passé.

Je sais que je suis restée une éternité sans vous donner de mes nouvelles me voilà je suis toute à vous.

Et c'est partie pour un long flashback.

Je suis leur voisine parce que je me suis séparée de Ahmed.
Vous vous souvenez que je voulais me séparer de lui après une année de relation, eh bien ça ne s'est pas passé comme je l'aurais voulu.

Après une année de cohabitation, j'ai fini par lâcher prise et laisser place à une nouvelle moi. Une femme, une épouse, je voulais rester, et voir à quoi ressemblerait notre union si nous restions ensemble quelques mois de plus, et ça a marché au fil de 2 années.
Plus le temps passait, plus il me plaisait. Je ne suis pas tombée amoureuse, non, loin de là. Il me plaisait juste, assez pour que j'aie dit à Abdoul de me laisser tranquille. Il a refusé, et m'a fait savoir qu'il était loin de me laisser passer juste comme ça.

Je l'ai mis de côté tout en ayant refusé de le voir, de répondre à ses appels. Aussi culotté qu'il l'est, il est venu un jour jusque dans notre cour. À l'intérieur de la concession de ma belle famille se faisant passer pour un ami de Souleymane, mon grand frère, tout ça pour me voir.
J'étais surprise mais pas très étonnée je savais ce dont il était capable, et jusqu'où il serait prêt à aller pour aboutir à ses fins.
Depuis ce jour, j'ai compris que même si je le voulais, je ne pourrai me débarrasser de lui.

Là n'est pas le problème, le vrai problème était que, après 3 années de mariage, personne ne remarquait un signe de grossesse. Pas même une fausse couche. Ma belle mère qui ne m'a jamais aimé, et qui faisait tout pour me rabaisser et me créer des problèmes en vers mon mari, s'est transformée en véritable monstre. Elle me faisait des choses que je ne pourrai citer en entier, qu'à même je pense pouvoir dire certaines.
Elle m'insultait :
-J'aurais du m'en douter, depuis ton premier jour ici quand on a tous su que n'était qu'une prostituée, par ce que dire non Vierge ce serait t'accorder du respect. Depuis ce jour, j'aurais du savoir que tu avais fait au moins une dizaine d'avortements, et que plus jamais tu ne pourrais enfanter.
-Femme stérile !
-Tu n'es qu'une parasite !
-Tu n'es qu'une sorcière !
-Femme sans scrupule !
-Épouse indigne !
-Femme infidèle !
-Manquerai plus que ce garçon qui était venu ici, soit un de tes nombreux partenaires.
-Tu bouffe notre nourriture pour le déverser aux toilettes, et tu n'es même pas capable de faire un seul bébé avec ton utérus pourri à cause de nombreux avortement.
-Chienne.

Ça c'est que le résumé il en a eu plus, beaucoup plus.
J'ai toléré. Elle m'insultait je le tolérait, car c'est une personne âgée et surtout la mère de mon mari. Je bouillonnait à l'intérieur de moi, malgré tout je le tolérais.
Puisque je ne réagissait pas, elle a alors commencé à me provoquer d'une autre manière.
Quand je faisais la lessive, et que je suspendais mes habits sur la corde, elle retirait les miens pour qu'ils ne sèchent pas.
Quand je lavais la maison, elle venait verser de l'huile sur les parties déjà nettoyés.
Quand je faisais la cuisine, elle sabotait mes plats entraînant ses filles avec elle.
Quand j'en parle à Ahmed, ça se trouve qu'elles lui ont déjà bourré l'esprit de stupidités.

Je ne les forces pas à admirer mes plats, ça m'est égal.
Ce qui me dérangeait, c'est quand elles faisaient tout pour me provoquer.

Quand je m'asseyais pour regarder la télé, l'une de mes belles sœurs change de chaîne, et me pousse presque du canapé.
J'ai arrêté de regarder la télé à cause d'elles.

Polygamie En Afrique (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant