/!\ Avant de commencer à lire, il y a deux trois info que je dois donner sur l'histoire afin de faciliter la lecture :

1 : Sur mon document Google Docs, je peux barrer des mots du texte (comme dans Shatter Me (2011) de Tahereh Mafi), ce qui me permet de jouer sur la psychologie du personnage principal. Le soucis étant que je ne peux pas barrer de mot sur Wattpad (du moins, je n'ai pas trouvé comment le faire, mais si c'est possible, j'adorerais me coucher moins bête !). Pour pallier à ce problème, j'ai décidé de remplacer les mots barrés par des passages entre parenthèses italiques : (mots)

2 : Le livre est découpé en partie, en rapport avec le langage des fleurs.

3 : En début de chaque chapitre il y a quelques vers (poèmes), c'est normal, c'est parce que la poésie, c'est joli, c'est cool.

4 : À la fin de certains chapitres, j'ai l'intention de présenter brièvement une œuvre d'art qui a pu m'inspirer durant l'écriture. Ce n'est pas un cours indigeste d'histoire de l'Art, mais si on aime bien les arts, je me dis que ça peut être une bonne façon pour moi de partager l'une de mes passions ;-)

Allez, bon courage avec mes personnages <3
A+


† † †


Tout homme digne de ce nom,
À dans le cœur un serpent jaune,
Installé comme sur un trône,

Les Fleurs du Mal (1857), extrait de « L'avertisseur », Charles Baudelaire.


† † †


Je m'appelais Rose-Elizabeth, et c'était vraiment un nom à coucher dehors.

Oh, évidemment, j'avais des problèmes bien plus importants sur le feu à cette époque. Par exemple : éviter l'une des têtes de l'hydre qui essayait de goûter à ma chair tendre.

Mais une tête d'hydre pouvait en cacher une autre. Je vis de trop près ses crocs en dents de scie et ses gros yeux jaune, me décalai juste à temps. Le sol fut vraiment dur quand je dévalais les marches poussiéreuses de la crypte.

Le tissu en soie brodé de sceaux démoniaques et autres sigils, glissa de mon visage. Je retins ma respiration pour ne pas inhaler l'haleine toxique de la bête mythologique.

Une statue d'Ange aux ailes cassées arrêta mon roulé-boulé. Une sale douleur inonda mon flanc. Je gémis, grimaçais, attelée sur le dos, une main sur mes côtes.

Et ma baguette s'était fait la malle je ne savais où.

Merveilleux.

Un craquement me fit rouvrir les yeux. La statue d'Ange en marbre n'avait déjà plus que des moignons d'ailes. À ce moment-là, il allait aussi perdre la tête. Tête qui se désolidarisait de ses épaules, miette blanchâtre par miette blanchâtre, qui s'affaissait vers moi.

Sans me contrôler, j'avalais une grande goulée d'air fétide, roulais sur le côté. La tête s'écrasa juste derrière moi. Des éclats marmoréens furent projetés contre mon dos.

J'avais survécu à un Ange. Super. Vraiment. Je pourrais raconter l'anecdote à mes arrières-arrière-arrières-arrières-petits-enfants un jour, comme ça au moins. Par contre, j'étais empoisonnée à l'haleine d'hydre. Mes poumons étaient en feu, l'acide remontait ma gorge, mes oreilles bourdonnaient déjà. Une quinte de toux me secoua.

L'Épine & la PlumeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant