3. Altercation

2K 57 40
                                    

Unfair- The neighbourhood

Lyana
Fac de Palerme, 7h45

Je marchais sur le parking les écouteurs aux oreilles ainsi que ma capuche sur la tête. Anastasia était malade ce jour-ci et c'est bien la seule personne que je pouvais supporter en ce moment. Il devait faire deux degrés donc mes plus fidèles alliés étaient mes sweat-shirts et ma doudoune.

Trois jours que je repensais en boucle à cette nuit monstrueuse, après m'être calmée j'avais envoyé un message à Maël pour lui expliquer que je devais partir après avoir reçu un appel urgent d'une amie. Il m'avait cru et était un peu triste de ne pas avoir pu me dire au revoir.

Je m'étais promis de ne plus jamais mettre les pieds dans cette maudite maison à part pour les anniversaires de mon frère, je n'allais pas me mentir mes côtes me l'obligeaient. Une douleur vive me traversait le corps à chaque mouvement.

Tout était trop compliqué, me baisser pour me laver ou m'habiller était devenu un calvaire. Dormir n'avait plus rien d'agréable et aucune position ne m'était confortable, debout, couchée, assise, tout était douloureux.

Je sortais mon téléphone de ma poche pour changer de playlist étant arrivée au bout de la mienne. Je ne faisais donc plus attention à rien, évidemment moi et ma malchance monstrueuse ne faisions qu'un; je finissais donc par me prendre la première voiture.

Je relevais vivement la tête, ma hanche avait tapé la carrosserie ce qui avait évidemment finit par faire hurler mes côtes déjà en pleine agonies. Je regardais s'il y avait quelqu'un dans ce véhicule, j'y trouvais un homme. Il devait avoir la vingtaine, des cheveux sombres et bouclés, ainsi qu'un regard qui voulait clairement me faire comprendre que son unique but était à présent de m'assassiner.

Je levais légèrement ma main pour m'excuser et regardais d'un coup d'œil si je n'avais pas abîmé la carrosserie. La voiture me frappait immédiatement. Une putain de Jaguar.

Le vrombissement d'un moteur attirait notre attention, une voiture fonçait droit sur nous.

La voiture noire s'arrêtait à quelques centimètres de moi.

Ce n'est qu'une coïncidence.
Ce n'est qu'une coïncidence.
Ce n'est qu'une putain de coïncidence.

Je relevais la tête jusqu'à croiser le regard du conducteur. Il me tuait des yeux, alors j'adoptais ma technique favorite; la fuite. Je marchais le plus vite possible en direction des portes de l'immense bâtiment. Je me décomposais en entendant derrière moi une portière s'ouvrir, putain putain putain.

Assise dans la salle j'étais angoissée, j'avais l'impression que chacun de mes mouvements étaient analysés. Je ne sentais même plus la douleur de mes blessures, je tremblais de partout vérifiant l'heure toute les minutes. Je regardais partout autour de moi cherchant qui m'espionnait, je finissais par croiser le regard d'un homme. Des yeux verts, des cheveux noirs, il me fixait interrogateur. Il n'avait pas l'air énervé ni même agressif comme l'autre mais ce n'est pour autant que je n'étais inquiète.

Trop.

Je me levais attrapais mes affaires pour les fourrer dans mon sac et sortir en trombe. Je claquais presque les portes de l'amphithéâtre mais il me fallait de l'air, du calme.

Je courais jusqu'aux toilettes où je m'enfermais dans une cabine, je m'étais assise ma tête enfermée à l'intérieur de mes mains. Je n'arrêtais pas de trembler, mes émotions me submergeaient. Ma vie n'était qu'un enfer en ce moment, mes larmes montaient. Je ne faisais que pleurer depuis des jours je ne voulais pas recommencer.

Les gens peuvent te regarder.
Ce n'est pas grave.
C'est normal.

Mais putain rien n'est normal.

NOSTRA / SAGA Où les histoires vivent. Découvrez maintenant