NOSTRA / SAGA

40. Lettre

Autre part- Bigflo et Oli

Lyana
Villa, 15h44

Vingt-cinq
Vingt-six
Vingt-sept
Vingt-huit
Vingt-neuf
Trente

Voilà treize minutes et trente secondes qu'Alexander était parti, je n'avais fais que compter pour me repérer dans l'avance qu'il prenait sur nous. Cette dizaine de minutes ne paraissait strictement rien mais c'était tellement long. Il était déjà trop tard pour le rattraper avant que le jet décolle, il fallait qu'on trouve un avion d'urgence pour le suivre.

Pour le sauver.

Luca allait vivre, je n'avais aucun doute sur ça. Salvatore l'avait uniquement utilisé pour nous attirer dans son piège, celui où Alexander avait plongé sans même hésiter.

Mes membres tremblaient, je m'étais arrêtée de me déboîter chaque membre en comprenant que dans tous les cas je devais attendre Hugo. Alexander avait cassé mon téléphone pour m'empêcher d'appeler un taxi.

Tous les doigts de ma main gauche avaient été déboîté ainsi que mon épaule gauche, de mon côté droit j'avais uniquement déboîté mon pouce. Il me fallait quoi qu'il arrive garder mes doigts en état. Je ne sentais même pas la douleur, je sentais bien pire.

L'impression de le perdre.
L'impuissance de l'imaginer déjà mort.

-LES GARS ?!

Lorsque j'entendais la voix d'Hugo dans l'entrée mon corps et mon mental lâchaient, je fondais à nouveau en larmes. Hugo courait vers moi puis se figeait une seule seconde en me voyant. Il connaissait bien celui qu'il considérait comme un frère, j'étais seule dans la maison et attachée.

Il avait compris qu'il était parti sans moi.

Hugo prit un couteau dans la cuisine et vint couper la corde, il ne me parlait même pas il saisit mon poignet gauche en me regardant droit dans les yeux, me demandant mon accord. Je lui fis un signe de tête approbateur, il tirait de toutes ses forces. Un râle passait la barrière de mes lèvres, il m'avait replacé l'épaule mais ce n'était clairement pas le moment pour que je me plaigne.

-Commande un jet privé, n'importe quoi mais maintenant.

Il hochait la tête et sortait son téléphone, moi je fis une chose. Celle qui je le savais allait me briser le cœur, m'arracher l'âme, me réduire à néant.

-Lis la lettre Lyana, lis la.

Je m'approchais des canapés et m'assis sur l'un d'eux, la respiration courte secouée par mes sanglots. Je saisi ce vulgaire bout de papier qui créait en moi un ouragan composé d'émotions plus destructrices les unes que les autres. Je le dépliais et pris une grande inspiration.

« Lyana,

C'est putain d'horrible à dire mais on se quitte au moment où on allait être plus heureux que jamais. Je suis clairement pas poète ou une connerie comme ça mais je tenais quand même à t'écrire quelques derniers mots.

Parce que tu les mérites.

Quand on s'est rencontré je te détestais, pour des tonnes de raisons.
La première, tu n'étais simplement qu'un contrat et je voyais mes frères s'attacher de plus en plus à toi.
La deuxième, tu étais bien trop pure pour moi, j'avais l'impression d'être l'espèce de lion à côté de l'agneau qui allait le bouffer sans même hésiter.
La troisième, tu me changeais, pour la première fois je me remettais en question. Quelle ironie Alexander Nostra qui flippe de tuer un petit bout d'femme qui y aurait cru ?
La quatrième, tu faisais naître un sentiment en moi que je ne connaissais pas, le regret. Je regrettais de t'avoir arracher à ta vie, il n'y avait plus que mon intérêt qui comptait.