45. Violet

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Lyana
Voiture, 17h18

Dire que j'avais passé les pires heures de ma vie aurait été faible faces aux longs moments que j'avais vécu dans un silence royal. J'avais été trainé à travers mes larmes dans une voiture, dans un avion et encore dans une voiture de location.

On précipitait les choses parce que c'était mieux comme ça.

Je ne savais pas si je regrettais, j'avais pourtant tellement réfléchi à cela sans y trouver de réponse concluante. Une minute c'était oui, une autre c'était non. L'expression sur le visage d'Alexander avait toujours été la même, neutre. Finalement aucune expression n'était passée sur son visage.

J'étais assise en boule sur un siège en cuir comme si mes pauvres membres allaient réussir à me protéger. Est ce que je me protégeais de moi ? De lui ? De l'autre ? C'était une nouvelle question que j'allais pouvoir explorer de long en large et en travers.

J'avais par contre pu explorer toutes les situations qui pouvaient se présenter à moi. Celles-ci se finissaient toutes de la même manière donc j'avais arrêté d'y réfléchir.

Je m'étais rendue compte que ma réserve de larmes était immense parce que je n'avais pas arrêté de pleurer depuis qu'il s'était relevé d'un coup et m'avait tiré violemment par le poignet pour me balancer dans sa voiture.

J'ai une réserve de larmes infinie.
L'une de mes nouvelles Notes pour trop tard.

Je fixais le GPS de la voiture avec appréhension, enfin non, enfin oui, bref je ne savais pas si j'avais peur de ce qui allait se produire tout ce que je savais c'était que j'avais abandonné l'envie de me battre.

Je n'allais pas protéger mon corps alors que mon âme m'avait déjà quitté.

On dit toujours aux enfants de ne pas jouer avec le feu, j'étais donc arrivée à la conclusion qu'on ne me l'avait pas assez répété. Et oui le feu m'obsédait comme je le faisais avec lui. Son risque me rendait dingue, il m'obligeait à m'approcher de lui, à la le toucher.

Jusqu'à me brûler bêtement.
Alors qu'on m'avait prévenu.

Ma vie n'était qu'un cercle sans fin, tout se répétait de la même manière avec la même finalité.

Il ne restait que dix petites minutes de route m'indiquait le GPS. Une nouvelle larme coulait sur ma joue, depuis quelques temps lorsque je pleurais Alexander essuyait mes larmes mais cette fois-ci il les laissait couler.

Je préférais ça comme ça, son affection m'aurait encore plus anéanti.

Je la sentais se rapprocher de moi, se moquer de moi parce que je l'avais défié. Elle avait gagné, elle gagnait toujours.

En même temps, provoquer la mort avec un tueur à gage c'était vraiment stupide comme idée.

Notre relation était aussi catastrophique qu'au moment où je l'avais rencontré.

Il s'engageait dans une forêt dense, il n'avait pas tellement changé finalement, il était resté encré dans notre vie alors que moi j'essayais de la fuir.

Je ressentais un taux d'angoisse beaucoup trop supérieur à ce que je pouvais supporter, me retrouver dans une forêt m'effrayait terriblement.
J'avais envie d'aller me cacher le plus loin possible derrière des arbres pour fuir mon paternel alors qu'il n'était même pas le danger qui s'immisçait devant mes yeux.

Je repensais à Maël, j'espérais qu'il arrive à subvenir à ses besoins avec l'argent que je lui avais offert, je repensais à Anastasia, j'espérais qu'elle puisse se remettre de tout cela.

NOSTRA / SAGA Où les histoires vivent. Découvrez maintenant