22. Au revoir

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Lyana
Villa, 08h47

J'étais figée dans ses bras, impossible de le toucher, impossible de respirer, impossible de penser.

Comment pouvais-je faire quoi que ce soit ?

Il m'étrangle, me menace, me brise le cœur en mille morceaux et maintenant me prend dans ses bras.

Mon instinct m'hurlait qu'il fallait fuir très vite, c'était maintenant ou jamais. Mais mon putain d'amour pour lui m'hurlait de le prendre dans mes bras.

Je décidais d'écouter mon amour pour lui.

Je levais lentement les bras et posais mes mains dans son dos, ce fut à mon tour de le serrer aussi fort que je le pouvais. Je posais ma tête contre son torse pour sentir son odeur et lâcher tout ma peine sur lui.

Toute la peine que mes sentiments m'infligeaient, je ressentais bien plus de tristesse pour ce qu'il était en train de vivre que pour ce qu'il m'avait fait vivre.

Malgré tout j'étais sure de moi, cela ne pouvait pas continuer ainsi. Je devais fuir loin de lui, j'allais fuir loin de lui. Je devais mettre un terme à notre histoire destructrice avant de me perdre définitivement en lui.

Je le sentais trembler contre moi, ce qui émiettait le reste de mon pauvre cœur déjà brisé.

Il faisait vivre mon cœur et le tuait sans cesse, son sourire faisait battre mon cœur, sa violence le faisait s'arrêter. Il me tuait à petit feu.

Mon Alexander.

Lentement il me lâchait pour se diriger vers ses amis, ils se prirent chacun la main avant de se faire une légère accolade. Le regard inquiet de Luca et Hugo ne les avait pas quitté.

Ils savaient tous les deux que j'allais partir.


Une heure à réfléchir, une heure entière à ressasser encore et encore ce qui venait de se passer. À penser à comment j'allais pouvoir me sortir de cette situation, enfermée dans ma chambre j'avais entendu Luca et Hugo sortir mais je savais qu'il était encore là.

J'aurais pu fuir mais il m'aurait retrouvé.

Je ne pouvais plus accepter son comportement.

Je ne pouvais plus me laisser faire.

J'avais mis mon cœur sur pause pour laisser mon cerveau réfléchir clairement, il voulait sa liberté.

Je l'avais entendu tout détruire dans sa chambre, des objets voler, du verre éclater. Son âme était autant en vrac que la mienne.

Son âme hurlait sa détresse la mienne hurlait sa vengeance.

Je me tirais les cheveux pour la millième fois, je n'en pouvais plus de l'entendre à l'intérieur de ma tête. Je me levais brusquement de mon lit pour aller dans la salle de bain, je voulais me laver le visage, je voulais me changer les idées.

Mais je me figeais lorsque je vis mon reflet dans le miroir, enfin lorsque je nous vis dans le miroir.

Mon regard s'était bloqué sur sa main posée sur mon épaule, puis lorsque j'avais levé les yeux j'avais vue son visage. Mon cerveau l'avait matérialisé parfaitement, depuis elle ne me quittait plus.

Elle était une silhouette entièrement noire, un noir si profond qu'elle aurait pu nous aspirer. Légèrement plus grande que moi mais je l'avais déjà vue grandir jusqu'à venir immense, des yeux entièrement rouges foncés. Mais surtout un sourire malsain, elle était très heureuse de me voir aussi détruite.

Quel serait l'endroit parfait pour ton
suicide Lyana ?

-Vas te faire foutre.

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