26. Meurs

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Ilomilo- Billie Eilish

Lyana
Q.G, ????

Moi et les garçons avions estimé qu'une semaine était passée depuis que nous nous étions retrouvés ici. Je le voyais dans leurs regards, ils étaient de plus en plus inquiets de mon état qui se dégradait jour après jour.

À peu près toutes les six heures on venait me torturer, le patron n'était pas toujours là mais son équipe d'élite s'en occupait très bien. Malgré tout ils faisaient toujours des choses que le patron avait déjà expérimenté, ils ne voulaient pas lui voler la vedette.

J'étais de plus en plus faible, je n'avais rien mangé depuis à peu près trois jours. Luca et Hugo m'avaient supplié de manger leurs repas à leur place mais j'avais refusé.

Je ne voulais pas imaginer les conséquences face à ma rébellion, c'était leur traitement de faveur si je trahissais mon accord ils risquaient de ne plus recevoir leurs privilèges.

Et il en était hors de question.

Nous n'avions toujours pas parlé, ni même envisagé nous enfuir. Il était presque impossible de s'enfuir d'un endroit comme celui-ci. Mais je savais que les garçons allaient finir par péter un plomb, ils me voyaient mourir jour après jour alors qu'eux allaient "bien".

J'étais assise en boule dans un coin de la pièce attendant le patron, je savais qu'il allait arriver d'ici peu. Aujourd'hui j'allais pouvoir manger et boire, le minimum oui mais le minimum me suffisait.

Luca et Hugo dormaient toujours assis contre ce pauvre mur de pierre, j'en étais incapable. J'étais physiquement à bout mais le pire était que j'étais mentalement à bout. Je voulais abandonner, je ne rêvais que d'une chose, le repos éternel.

Le souci était que si je mourrais ils mourraient avec moi, leur vie était fixée sur la mienne, je n'avais pas le droit à l'erreur.

C'est ici que je fondais pour la première fois en larmes, les techniques de torture qu'on m'infligeait avait fait couler des larmes de mes yeux mais ne m'avaient jamais fait pleurer comme cela, de désespoir.

Une putain de semaine avait suffit pour que mon précédent séjour ici fut presque une cours de récréation après ce qu'il me faisait. Mon instinct de survie me poussait à simplement me laisser faire jusqu'à ce que je redevienne insensible mais mon cœur, lui, ne voulait pas perdre cette part d'humanité que je m'étais reconstruite brique après brique.

Je regardais mes amis dormir en pleurant, je ne savais plus quoi faire. Prendre le risque de ne même plus les considérer en tant qu'être humain et repartir au combat ? Ou continuer à les laisser me remonter le moral chaque jour mais le laisser me torturer jour et nuit ?

J'avais découvert l'entraînement du patron lorsque je ne ressentais plus rien, j'avais pensé que c'était bien pire que la torture. Mais aujourd'hui j'étais devenue tueuse à gage, je tuais sans cesse, cela ne m'atteignait plus tellement. Alors évidemment le combat serait uniquement du repos pour moi.

Mettre mon cœur sur pause ?
Mettre mon cerveau sur pause ?
Que devais-je faire ?

Je me tirais les cheveux, j'étais à bout. Je repensais à toute mon existence, à toutes mes erreurs qui m'avaient mené jusqu'ici.

J'entendais à côté de moi les clés de la porte qu'on déverrouillait, le patron arrivait avec un grand sourire aux lèvres mais je ne bougeais pas. Mon cerveau était bien trop en vrac pour que je réagisse.

-Mon chaton on va soigner tes bobos.

À la seconde même où il ferma la bouche exprimant la fin de sa phrase d'innombrables sanglots bruyants quittèrent ma bouche. J'entendais le patron rire mais surtout mes amis se réveiller.

NOSTRA / SAGA Où les histoires vivent. Découvrez maintenant