20. Épaule

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Lyana
Chambre, 07h16

-Lyana réveille toi !

Je me réveillais en sursaut et balançais mon poing vers la droite, une main vint me l'immobiliser. Je me figeais en voyant Alexander à côté de moi.

-Je- je suis désolée je-

Un petit sourire naissait sur ses lèvres, il ne m'en voulait pas du tout et me le faisait comprendre sans utiliser la parole. Il parlait à travers son regard.

-Tu hurlais.

Je me pinçais les lèvres, il savait bien de quoi j'avais rêvé, du patron. Je sentais la douleur sur mes cuisses, à chaque cauchemar que je faisais je ressentais tout ce que j'avais vécu.

Je vivais ma torture comme la première fois.
Je vivais la mort de Maël comme la première fois.

Il se levait du lit et me tendit la main, il avait dû comprendre que je n'étais plus en état de me rendormir. Je la lui pris avec un léger sourire reconnaissant.

On s'était habillé rapidement avant de descendre, j'avais aussi pris mes armes, mauvaise habitude, à peine avions-nous passé la porte que nous entendions hurler.

-PUTAIN C'EST QUI QUI HURLE !

-MAIS PUTAIN FERME TA GUEULE ÇA FAIT VINGT MINUTES QUE TU GUEULES !

Luca avait hurlé sur Ambre avec une rage presque palpable, si elle hurlait vraiment parce que c'était moi qui avait crié pendant mon cauchemar oui elle était en retard.

On entendit soudainement un cri de rage, une porte s'ouvrir et se refermer en un fracas, des bruits de pas précipités, Luca sortir de sa chambre, mais surtout Hugo crier à Ambre d'arrêter ses conneries.

Cela n'avait pas l'air de fonctionner.

Je levais la tête et la vis se précipiter vers moi la mort dans l'âme, je ne lâchais pas son regard alors que je retenais le rictus naissant sur mes lèvres.

Elle marchait en canard putain.

-C'EST QUOI TON PROBLÈME SALOPE ?!

Je la regardais ne sachant absolument pas quoi dire, qu'est-ce qu'elle me voulait ? Je la toisais simplement, je ne comprenais pas pourquoi certaines personnes cherchaient ABSOLUMENT le conflit là où il n'y en avait pas.

-T'AS QUOI À GUEULER COMME UNE TARÉ DÈS LE MATIN ?!

Impossible pour moi de retenir plus longtemps mon rire, elle était absolument ridicule.

-Sincèrement vas dormir. Je lui soufflais.

-PETITE SALOPE !

Cette femme était littéralement fascinante.

Je me tournais prête à partir je ne voulais plus l'entendre m'hurler les mots que m'hurlait mon père, j'allais finir par m'énerver et le regretter.
Mais malheureusement à peine avais-je tourné mon corps à l'inverse du sien je sentis que quelque chose se passait. Un mauvais pressentiment ou quelque chose comme ça.

Je me retournais et vis le pied d'Ambre prêt à s'éclater contre mon dos, d'une main je saisi sa cheville et la levais, il n'en fallut pas plus pour que l'autre pied d'Ambre glisse et qu'elle s'écroule.

-Les deux seules filles de la maison, c'est carrément triste.

Pour la dix-huitième fois je me retournais mais cette fois je descendis les marches d'escaliers, enfin.

-Ouais ?

Je tournais la tête vers Alexander, il était au téléphone le visage bien plus sérieux qu'à son habitude. J'entendais vaguement les échos de sa conversation mais n'y comprenais pas grand chose.

NOSTRA / SAGA Où les histoires vivent. Découvrez maintenant